Ailleurs: Domažlice et Chodsko
Ben voilà, aujourd’hui on va faire dans l’inhabituel, dans le nouveau sans précèdent. En effet, je me suis rendu compte l’autre jour que ce blog devait être au départ un support pour y mettre de belles photos que c’est moi qui les ai faites, puis au fur et à mesure j’ai commencé à écrire des couillonneries dedans que c’est moi qui les ai écrites, puis de plus en plus de couillonneries, et de moins en moins de photos... Alors aujourd’hui, je compense, je me sens faignant du bout des doigts, donc il y aura plus de photos que de prose.
Le thème d’aujourd’hui c’est «Domažlice», et non Prague, ben ouais, ça aussi ça change, on sort un peu de la ville. Ok, c’est quoi «Domažlice» (prononcer «d o m a j l i t s ê» avec un «i» non accentué)? Vous ne savez pas ce que c’est donc? Ca ne m’étonne pas, personne ne sait qu’est ce que c’est que «Domažlice» («žádnej neví co jsou Domažlice, žádnej neví co je to Taus»). Bon allez, j’vous livre le secret, c’est une petite ville superbe aux frontières de l’Allemagne (15 km), et plus précisément de la Bavière (d’où son nom Tchèque «Domažlice», et Allemand «Taus» signifiant en patois bavarois «Petite ville Tchèque aux frontieres de la Bavière que personne ne sait ce que c’est»). Cette petite bastide a été construite sur le schéma urbain classique du moyen-âge basé sur l’orthogonalité d’un axe elliptique à structure centroïdale. Ben vouis, parce que contrairement par exemple à «České Budějovice» où la ville s’articule autour d’une place centrale, «Domažlice» a été construite autour d’une rue principale longue de plus de 500 m. Le centre historique a su conserver son caractère unique (en arcades, comme Bologne, pour ceux qui connaissent), en particulier ses constructions rares de type Gothique, Renaissance et Baroque. L’une des plus curieuses (et des plus visibles, de construction rare) est la tour, dont personne ne connaît réellement la date de mise en chantier. Le plus ancien témoignage se trouve dans une peinture figurative du 23 avril 1592, où l’aspect de l’édifice est pratiquement identique à celui d’aujourd’hui en dehors de la serrure sur la porte de gauche qui a du être changée en 1847 après que le curé maladroit de l’époque en ait fortuitement perdu les clés en courrant derrière des mouflets qui blasphémaient devant son prieuré. Curiosité: haute de quelques 56 m, elle est inclinée en son sommet de 70 cm par rapport à la base, ce qui loin d’être anecdotique, révèle son importance au printemps, lors de la nidification des cigognes blanches (ciconia ciconia) sur sa cime. En effet, du fait de l’angle formé par le pinacle de la tour par rapport à la rue principale en contrebas, la fiente des échassiers (est-ce à chier?) possède une fâcheuse propension à choir au milieu de l’artère fréquentée, occasionnant ainsi les désagréments vécus par chacun d’entre-nous (touristes, vous êtes prévenus). Et puis il y a encore pleins de trucs supers à «Domažlice», que je ne vais pas vous relater aujourd’hui parce que j’ai promis d’être concis. Et puis faut que j’aille faire caca.
D’un autre côté, je ne peux pas parler de «Domažlice» sans parler des «Chods» et de leur région «Chodsko». Les «Chods» sont un groupe ethnographique habitant une région au sud-ouest de «Plzeň» et dont «Domažlice» représente la pointe sud. C’est un peuple fier et courageux qui depuis le moyen âge (et même avant) défendait farouchement les frontières de «l’empire de Bohême» de la concupiscence des hordes teutoniques frontalières dont les nombreuses invasions avortées (jusqu’en 1938) n’avaient que pour seul but de dérober la fascinante recette du brassage de la «Pilsner Urquell». Le courage, la bravoure et la fidélité au roi et à l’empire permirent aux «Chods» d’obtenir moult privilèges que d’autres peuples vivant dans l’empire n’avaient pas (ben non). Outre l’exonération totale de la dîme et de la gabelle, les «Chods» n’étaient pas plus soumis à l’ISF, et leur contribution aux ASSEDIC était des plus limitée de par leur constante labeur à chasser l’opiniâtre envahisseur Teuton. Ces privilèges perdurèrent jusqu’au début du XVIII ème siècle, puis furent abolis par le roi Charles VI à la mort de Zeppi I er (Joseph I er), décédé en 1711 d’une blennorragie galopante de la famille «neisseria gonorrhoeae» deux jours seulement après son retour d’une chasse mémorable à l’ours brun dans les Carpates Transylvaniques (maints y virent un lien!?). La décision du roi Charles VI aurait été motivée par un besoin vital et pressant de renflouer les caisses de l’état compte tenu du déficit ahurissant qu’avait enregistrée l’assurance maladie du royaume entre 1714 et 1717. C’est également en cette occasion qu’on lui attribue les fameuses paroles «faut pas déconner non plus. Merde!».
Au-delà de leur courage manifeste, les «Chods» se caractérisent par des costumes qui piquent (typiques), extrêmement colorés et brodés de nombreuses petites fleurs pour les femmes. Les hommes quant à eux, portent fièrement des habits plus sobres, composés immanquablement d’un large chapeau en feutre de poils d’hérisson, d’un long manteau en lourde toile de jute, et de hautes bottes en cuir de scrotum de boeuf particulièrement imperméable. L’autre accessoire indispensable qui rend le costume traditionnel «Chods» si distinctif est la longue canne en bois de châtaignier vierge d’environ 1,5 m surmontée d’une petite hachette acérée et dont ils se servaient pour couper en pointe les oreilles des prisonniers tudesques. Tradition qui par ailleurs s’est répandue et subsiste toujours chez ces mêmes tudesques, reportée cependant sur la race canine à défaut de n’avoir jamais pu attraper un seul «Chod» en plusieurs siècles de belligérance.
En matière culinaire, soulignons les «Chodské koláče», délicieux gâteaux ronds, recouverts de fromage blanc sec «tvaroh» style «feta», magnifiquement décorés sur le dessus de motifs géométriques en graines de pavot, confitures faites maison, et autres marmelades de pruneaux. Cette spécialité est à l’origine des culottes pont-levis portées par les hommes et qui s’inspirent des fameux «Lederhosen» tyroliens, mais avec ouverture à l’arrière et scratch se substituant aux boutons.
Et enfin, la musique. La région de «Chodsko» est également connue pour sa musique populaire des plus enjouées. C’est à l’occasion des «fêtes de Chodsko» que vous aurez l’occasion de voir le plus grand rassemblement de cornemuses insolites et propres à cette magnifique contrée. En effet, les «Chodské dudy» sont construites sur la base d’une petite chèvre rustique dans le rectum de laquelle on introduit une courte flûte en bois, dans la gueule un petit tuyau en bois d’acacia, le tout étant maintenu par plusieurs tours de ruban adhésif habilement serrés (les tours) afin de garantir une étanchéité maximale. Le joueur de cornemuse appelé «dudák» de par le fait qu’il joue des «dudy» (ben ouais), ajuste alors l’instrument sous son aisselle droite, souffle dans la canule en acacia afin de gonfler le corps, puis joue de la petite flûte du bout des doigts de ses deux mains, tout en appliquant régulièrement sur le corps de l’instrument des mouvements de pression puis de relâchement à l’aide de son coude droit, afin d’en refouler l’air vers la flûte. Hardi petit. Bon, et bien me direz-vous quel est l’intérêt de mettre une chèvre entre deux morceaux de flûte alors qu’en soufflant directement dedans la flûte, l’on obtiendrait le même résultat? Ben vouis mais non. Le son émis par cette cornemuse si particulière est tout à fait unique au point qu’il n’avait jamais pu être reproduit voire approché, ne serait-ce que de loin, jusqu’au début des années soixantes, à l’arrivée sur le devant de la scène musicale française d’un certain «Julien Clerc» (sans la petite flûte).
Les japonais eux-mêmes avaient essayé sans succès de pâles imitations «made in China» en bambou et terrier nain à poils longs du Yorkshire, mais le son n’était en rien semblable. Pour la petite histoire, le terrier nain à poils longs du Yorkshire est certes un piètre instrument de musique, cependant en paire, et en remplaçant la petite flûte par ses propre mimines on obtient d'incroyables moufles protégeant avantageusement des rudes frimas de l’hiver. Comme quoi, il ne faut jamais jeter l’eau du bain avec le bébé.
Bon, et donc ben sur «Domažlice» et sur la région de «Chodsko» il y en aurait encore velu à raconter, mais je vous laisse le soin et le plaisir de découvrir par vous-même. Visiteurs venus en automobile, je vous invite vivement à sortir de Prague pour découvrir la République Tchèque. D’abord parce que Prague, c’est Prague et ce n’est pas toute la République Tchèque, et réciproquement la République Tchèque, ce n’est pas que Prague. Et sur ce, je vais enfin aller faire caca, moi.
Le thème d’aujourd’hui c’est «Domažlice», et non Prague, ben ouais, ça aussi ça change, on sort un peu de la ville. Ok, c’est quoi «Domažlice» (prononcer «d o m a j l i t s ê» avec un «i» non accentué)? Vous ne savez pas ce que c’est donc? Ca ne m’étonne pas, personne ne sait qu’est ce que c’est que «Domažlice» («žádnej neví co jsou Domažlice, žádnej neví co je to Taus»). Bon allez, j’vous livre le secret, c’est une petite ville superbe aux frontières de l’Allemagne (15 km), et plus précisément de la Bavière (d’où son nom Tchèque «Domažlice», et Allemand «Taus» signifiant en patois bavarois «Petite ville Tchèque aux frontieres de la Bavière que personne ne sait ce que c’est»). Cette petite bastide a été construite sur le schéma urbain classique du moyen-âge basé sur l’orthogonalité d’un axe elliptique à structure centroïdale. Ben vouis, parce que contrairement par exemple à «České Budějovice» où la ville s’articule autour d’une place centrale, «Domažlice» a été construite autour d’une rue principale longue de plus de 500 m. Le centre historique a su conserver son caractère unique (en arcades, comme Bologne, pour ceux qui connaissent), en particulier ses constructions rares de type Gothique, Renaissance et Baroque. L’une des plus curieuses (et des plus visibles, de construction rare) est la tour, dont personne ne connaît réellement la date de mise en chantier. Le plus ancien témoignage se trouve dans une peinture figurative du 23 avril 1592, où l’aspect de l’édifice est pratiquement identique à celui d’aujourd’hui en dehors de la serrure sur la porte de gauche qui a du être changée en 1847 après que le curé maladroit de l’époque en ait fortuitement perdu les clés en courrant derrière des mouflets qui blasphémaient devant son prieuré. Curiosité: haute de quelques 56 m, elle est inclinée en son sommet de 70 cm par rapport à la base, ce qui loin d’être anecdotique, révèle son importance au printemps, lors de la nidification des cigognes blanches (ciconia ciconia) sur sa cime. En effet, du fait de l’angle formé par le pinacle de la tour par rapport à la rue principale en contrebas, la fiente des échassiers (est-ce à chier?) possède une fâcheuse propension à choir au milieu de l’artère fréquentée, occasionnant ainsi les désagréments vécus par chacun d’entre-nous (touristes, vous êtes prévenus). Et puis il y a encore pleins de trucs supers à «Domažlice», que je ne vais pas vous relater aujourd’hui parce que j’ai promis d’être concis. Et puis faut que j’aille faire caca.
D’un autre côté, je ne peux pas parler de «Domažlice» sans parler des «Chods» et de leur région «Chodsko». Les «Chods» sont un groupe ethnographique habitant une région au sud-ouest de «Plzeň» et dont «Domažlice» représente la pointe sud. C’est un peuple fier et courageux qui depuis le moyen âge (et même avant) défendait farouchement les frontières de «l’empire de Bohême» de la concupiscence des hordes teutoniques frontalières dont les nombreuses invasions avortées (jusqu’en 1938) n’avaient que pour seul but de dérober la fascinante recette du brassage de la «Pilsner Urquell». Le courage, la bravoure et la fidélité au roi et à l’empire permirent aux «Chods» d’obtenir moult privilèges que d’autres peuples vivant dans l’empire n’avaient pas (ben non). Outre l’exonération totale de la dîme et de la gabelle, les «Chods» n’étaient pas plus soumis à l’ISF, et leur contribution aux ASSEDIC était des plus limitée de par leur constante labeur à chasser l’opiniâtre envahisseur Teuton. Ces privilèges perdurèrent jusqu’au début du XVIII ème siècle, puis furent abolis par le roi Charles VI à la mort de Zeppi I er (Joseph I er), décédé en 1711 d’une blennorragie galopante de la famille «neisseria gonorrhoeae» deux jours seulement après son retour d’une chasse mémorable à l’ours brun dans les Carpates Transylvaniques (maints y virent un lien!?). La décision du roi Charles VI aurait été motivée par un besoin vital et pressant de renflouer les caisses de l’état compte tenu du déficit ahurissant qu’avait enregistrée l’assurance maladie du royaume entre 1714 et 1717. C’est également en cette occasion qu’on lui attribue les fameuses paroles «faut pas déconner non plus. Merde!».
Au-delà de leur courage manifeste, les «Chods» se caractérisent par des costumes qui piquent (typiques), extrêmement colorés et brodés de nombreuses petites fleurs pour les femmes. Les hommes quant à eux, portent fièrement des habits plus sobres, composés immanquablement d’un large chapeau en feutre de poils d’hérisson, d’un long manteau en lourde toile de jute, et de hautes bottes en cuir de scrotum de boeuf particulièrement imperméable. L’autre accessoire indispensable qui rend le costume traditionnel «Chods» si distinctif est la longue canne en bois de châtaignier vierge d’environ 1,5 m surmontée d’une petite hachette acérée et dont ils se servaient pour couper en pointe les oreilles des prisonniers tudesques. Tradition qui par ailleurs s’est répandue et subsiste toujours chez ces mêmes tudesques, reportée cependant sur la race canine à défaut de n’avoir jamais pu attraper un seul «Chod» en plusieurs siècles de belligérance.
En matière culinaire, soulignons les «Chodské koláče», délicieux gâteaux ronds, recouverts de fromage blanc sec «tvaroh» style «feta», magnifiquement décorés sur le dessus de motifs géométriques en graines de pavot, confitures faites maison, et autres marmelades de pruneaux. Cette spécialité est à l’origine des culottes pont-levis portées par les hommes et qui s’inspirent des fameux «Lederhosen» tyroliens, mais avec ouverture à l’arrière et scratch se substituant aux boutons.
Et enfin, la musique. La région de «Chodsko» est également connue pour sa musique populaire des plus enjouées. C’est à l’occasion des «fêtes de Chodsko» que vous aurez l’occasion de voir le plus grand rassemblement de cornemuses insolites et propres à cette magnifique contrée. En effet, les «Chodské dudy» sont construites sur la base d’une petite chèvre rustique dans le rectum de laquelle on introduit une courte flûte en bois, dans la gueule un petit tuyau en bois d’acacia, le tout étant maintenu par plusieurs tours de ruban adhésif habilement serrés (les tours) afin de garantir une étanchéité maximale. Le joueur de cornemuse appelé «dudák» de par le fait qu’il joue des «dudy» (ben ouais), ajuste alors l’instrument sous son aisselle droite, souffle dans la canule en acacia afin de gonfler le corps, puis joue de la petite flûte du bout des doigts de ses deux mains, tout en appliquant régulièrement sur le corps de l’instrument des mouvements de pression puis de relâchement à l’aide de son coude droit, afin d’en refouler l’air vers la flûte. Hardi petit. Bon, et bien me direz-vous quel est l’intérêt de mettre une chèvre entre deux morceaux de flûte alors qu’en soufflant directement dedans la flûte, l’on obtiendrait le même résultat? Ben vouis mais non. Le son émis par cette cornemuse si particulière est tout à fait unique au point qu’il n’avait jamais pu être reproduit voire approché, ne serait-ce que de loin, jusqu’au début des années soixantes, à l’arrivée sur le devant de la scène musicale française d’un certain «Julien Clerc» (sans la petite flûte).
Les japonais eux-mêmes avaient essayé sans succès de pâles imitations «made in China» en bambou et terrier nain à poils longs du Yorkshire, mais le son n’était en rien semblable. Pour la petite histoire, le terrier nain à poils longs du Yorkshire est certes un piètre instrument de musique, cependant en paire, et en remplaçant la petite flûte par ses propre mimines on obtient d'incroyables moufles protégeant avantageusement des rudes frimas de l’hiver. Comme quoi, il ne faut jamais jeter l’eau du bain avec le bébé.
Bon, et donc ben sur «Domažlice» et sur la région de «Chodsko» il y en aurait encore velu à raconter, mais je vous laisse le soin et le plaisir de découvrir par vous-même. Visiteurs venus en automobile, je vous invite vivement à sortir de Prague pour découvrir la République Tchèque. D’abord parce que Prague, c’est Prague et ce n’est pas toute la République Tchèque, et réciproquement la République Tchèque, ce n’est pas que Prague. Et sur ce, je vais enfin aller faire caca, moi.
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