Insolite: Bleu turquoise, sangliers & politique
Ils sont pas beaux ces deux bestiaux là? Donc ça, c’est la garde présidentielle, appelée «la garde du Château» (allez savoir ce qu’ils sont censés garder, le Président ou le Château). Vous avez la version «collection printemps/été» et la «collection automne/hiver» parce que ces oiseaux là changent de plumage en fonction des saisons (vouis les enfants, vous pouvez deviner laquelle de collection va bien à quelle saison). Permettez-moi donc de vous présenter plus en détails les merveilleux uniformes de nos fiers soldats.
Commençons par la version «printemps/été»: Boris porte un magnifique ensemble veste pantalon et casquette-pizza rétros «mode 70’». La superbe coupe de l’habit ainsi que la couleur pastel, champêtre (de joie :-) voire folâtre ont été recommandées par notre célèbre couturier brésilien Roberto Lattante. Approuvé avec enthousiasme par Madame la Présidente «de par l’admirable adéquation de sa teinte avec la cahute en bois de derrière l’bonhomme», ce nouvel uniforme fut distribué en toute hâte à l’ensemble de la garnison avant le retour de son Président de mari alors en déplacement officiel en Papouasie-Nouvelle-Guinée «pour lui faire une surprise». «Il (cet uniforme) est un splendide objet d’art conçu pour susciter l’émotion et le bouleversement de la raison tout en se situant du côté des créations matérielles hautement réalistes et pleinement adaptées à la mission quotidienne des valeureux gardes de mon mari» aurait déclaré Madame la Présidente en conférence de presse.
A la vue de cette photo et après quelques chopines de bière partagées entre ministres dans une taverne fréquentée du centre de Prague, le Premier Ministre de l’époque aurait bafouillé «[…] et si tu lui mets sur la tête un chapeau rond à large bord flanqué d’une corbeille de fruits secs sur le côté, et que tu lui remplaces l’artillerie par un sac à main carré, t’as la reine d’Angleterre en grande pompe lors de la cérémonie officielle de son 70ème anniversaire». Et le ministre de la Défense (de l’époque aussi) d’ajouter «[…] on aurait eu Jean-Paul au lieu de Roberto, et les trouffions de Václav étaient en jupe. On en aurait eu un élevage dans tout le Château, des reines d’Angleterre». S’en seraient suivis, selon les témoins, d’énormes éclats de rire tout autours de la tablée au point que le ministre du commerce serait tombé de sa chaise s’occasionnant de multiples contusions ainsi qu’un arrêt de travail d’une durée de 2 semaines.
Poursuivons notre revue de mode par l’uniforme «automne/hivers»: Miroslav exhibe superbement un long manteau bleu marine en laine de zébu angora. Remarquez la superbe chapka en poils de sangliers assortie au col du manteau. Signalons que cette fourrure originale est une spécificité unique à la garde Présidentielle Tchèque. En effet, contrairement à la chapka portée dans toutes les régions froides du monde, et exclusivement fourrée de laine de mouton Mérinos, d'Astrakan, Mergelland ou Voskop (d’où sont nom en tchèque «Beranice» de «beran» signifiant «bélier»), notre garde Présidentielle, elle, porte des chapkas en poils de sangliers, admirable composition que l’on doit à notre célèbre couturier brésilien Roberto Lattante. L’idée même naquit dans son esprit créatif alors qu’il cherchait opiniâtrement son chat «Fifounette» perdu dans les caves profondes du Château Presidentiel. Tout en cogitant sur la race de fourrure qui allait orner ses chapkas, il découvrit soudainement, au détour d’un sombre couloir, de nombreux tonneaux contenant des poils qui s’avéreront, après analyses, être de sangliers. Selon le secrétariat de la Présidence «[…] ils (les tonneaux de poils) auraient été soigneusement dissimulés là par la résistance tchèque après la signature des accords de Munich en 1938, afin de les soustraire à la convoitise des armées d’occupation allemandes qui les auraient assurément dérobés puis expédiés en Allemagne pour en faire des chapeaux bavarois». De nouveau approuvé avec enthousiasme par Madame la Présidente «de par l’économie substantielle qu’apporte au budget de l’état cette extraordinaire découverte», ce nouvelle uniforme fut une fois de plus distribué en toute hâte à l’ensemble de la garnison avant le retour de son Président de mari alors en déplacement officiel dans les îles de l'Arctique septentrional «pour lui faire encore une nouvelle surprise» (décidemment c’est Noël tous les jours au Château). «Il (cet uniforme) participe avantageusement à offrir une vision infiniment plus démocratique de notre pays en cassant le moule artificiel encore en usage en d’autres contrées où l’introduction du naturel, préfigurant par là le portrait bio des générations de gardes à venir, n’a pas encore été envisagée» aurait déclaré Madame la Présidente en conférence de presse.
A la vue de cette photo et après quelques chopines de bière partagées entre ministres toujours dans la même taverne fréquentée du centre de Prague, le Premier Ministre (toujours) de l’époque aurait bafouillé «[…] et le slip, tu crois qu’ils l’ont fourré en poils de sangliers aussi, le slip, parce que ça va faire propre les trouffions de Václav qui se grattent les roubignolles devant l’entrée de son castel». Et le ministre de la Défense (toujours de l’époque aussi) d’ajouter «[…] remarque s’ils se grattent avec leurs baïonnettes, ils ne se gratteront qu’une fois». S’en seraient à nouveau suivis, selon les mêmes témoins, d’énormes éclats de rire tout autours de la même tablée, sans toutefois la présence du ministre du commerce resté cette fois-ci prudemment à la maison sur les conseils avisés de sa femme.
Bon, et pourquoi je vous raconte tout ça moi, me direz-vous? Et bien parce que mine de rien, ces évènements d’apparence anodine ont eu des conséquences désastreuses et insoupçonnées sur notre pays. En effet, quelques temps après avoir prononcé, sous l’emprise de l’alcool, les paroles malheureuses qu’on lui attribue, le Premier Ministre était convoqué au Château afin de «bien vouloir motiver en personne au Président de la République et en tête à tête» les propos qui lui seraient arrivés aux oreilles par l’intermédiaire de «sources autorisées». Le lendemain le cabinet ministériel tombait laissant le pays dans un foutoir sans nom. En terme de politique extérieure, l’affaire ne s’annonçait guère plus brillante car notre Président ne s’absentait plus de son bureau que pour une durée maximale de 24h, et lorsque nécessité faisait loi, c'est-à-dire exceptionnellement, qu’en compagnie de sa charmante épouse afin de s’assurer «qu’elle ne soit plus en mesure de me surprendre en mon absence par des initiatives d’ordre esthétique, certes audacieuses et avant-gardistes, mais dont l'adéquation avec la dignité de ma fonction et la solennité de mon lieu de résidence restent à démontrer».
Quand je pense que le gouvernement actuel est également sur le point de s’effondrer parce qu’un ministre de la coalition, dont le principal créancier n’était autre que son beau-frère assassiné dans des circonstances douteuses de type mafieux, demande la démission de son Premier Ministre qui ment depuis 3 semaines sur des créances encore plus douteuses issues probablement du copinage de sa femme avec la patronne d’un pince-cul notoire de Prague (ça c’est véridique), alors je me dis qu’on vit dans un beau pays tout de même.
Commençons par la version «printemps/été»: Boris porte un magnifique ensemble veste pantalon et casquette-pizza rétros «mode 70’». La superbe coupe de l’habit ainsi que la couleur pastel, champêtre (de joie :-) voire folâtre ont été recommandées par notre célèbre couturier brésilien Roberto Lattante. Approuvé avec enthousiasme par Madame la Présidente «de par l’admirable adéquation de sa teinte avec la cahute en bois de derrière l’bonhomme», ce nouvel uniforme fut distribué en toute hâte à l’ensemble de la garnison avant le retour de son Président de mari alors en déplacement officiel en Papouasie-Nouvelle-Guinée «pour lui faire une surprise». «Il (cet uniforme) est un splendide objet d’art conçu pour susciter l’émotion et le bouleversement de la raison tout en se situant du côté des créations matérielles hautement réalistes et pleinement adaptées à la mission quotidienne des valeureux gardes de mon mari» aurait déclaré Madame la Présidente en conférence de presse.
A la vue de cette photo et après quelques chopines de bière partagées entre ministres dans une taverne fréquentée du centre de Prague, le Premier Ministre de l’époque aurait bafouillé «[…] et si tu lui mets sur la tête un chapeau rond à large bord flanqué d’une corbeille de fruits secs sur le côté, et que tu lui remplaces l’artillerie par un sac à main carré, t’as la reine d’Angleterre en grande pompe lors de la cérémonie officielle de son 70ème anniversaire». Et le ministre de la Défense (de l’époque aussi) d’ajouter «[…] on aurait eu Jean-Paul au lieu de Roberto, et les trouffions de Václav étaient en jupe. On en aurait eu un élevage dans tout le Château, des reines d’Angleterre». S’en seraient suivis, selon les témoins, d’énormes éclats de rire tout autours de la tablée au point que le ministre du commerce serait tombé de sa chaise s’occasionnant de multiples contusions ainsi qu’un arrêt de travail d’une durée de 2 semaines.
Poursuivons notre revue de mode par l’uniforme «automne/hivers»: Miroslav exhibe superbement un long manteau bleu marine en laine de zébu angora. Remarquez la superbe chapka en poils de sangliers assortie au col du manteau. Signalons que cette fourrure originale est une spécificité unique à la garde Présidentielle Tchèque. En effet, contrairement à la chapka portée dans toutes les régions froides du monde, et exclusivement fourrée de laine de mouton Mérinos, d'Astrakan, Mergelland ou Voskop (d’où sont nom en tchèque «Beranice» de «beran» signifiant «bélier»), notre garde Présidentielle, elle, porte des chapkas en poils de sangliers, admirable composition que l’on doit à notre célèbre couturier brésilien Roberto Lattante. L’idée même naquit dans son esprit créatif alors qu’il cherchait opiniâtrement son chat «Fifounette» perdu dans les caves profondes du Château Presidentiel. Tout en cogitant sur la race de fourrure qui allait orner ses chapkas, il découvrit soudainement, au détour d’un sombre couloir, de nombreux tonneaux contenant des poils qui s’avéreront, après analyses, être de sangliers. Selon le secrétariat de la Présidence «[…] ils (les tonneaux de poils) auraient été soigneusement dissimulés là par la résistance tchèque après la signature des accords de Munich en 1938, afin de les soustraire à la convoitise des armées d’occupation allemandes qui les auraient assurément dérobés puis expédiés en Allemagne pour en faire des chapeaux bavarois». De nouveau approuvé avec enthousiasme par Madame la Présidente «de par l’économie substantielle qu’apporte au budget de l’état cette extraordinaire découverte», ce nouvelle uniforme fut une fois de plus distribué en toute hâte à l’ensemble de la garnison avant le retour de son Président de mari alors en déplacement officiel dans les îles de l'Arctique septentrional «pour lui faire encore une nouvelle surprise» (décidemment c’est Noël tous les jours au Château). «Il (cet uniforme) participe avantageusement à offrir une vision infiniment plus démocratique de notre pays en cassant le moule artificiel encore en usage en d’autres contrées où l’introduction du naturel, préfigurant par là le portrait bio des générations de gardes à venir, n’a pas encore été envisagée» aurait déclaré Madame la Présidente en conférence de presse.
A la vue de cette photo et après quelques chopines de bière partagées entre ministres toujours dans la même taverne fréquentée du centre de Prague, le Premier Ministre (toujours) de l’époque aurait bafouillé «[…] et le slip, tu crois qu’ils l’ont fourré en poils de sangliers aussi, le slip, parce que ça va faire propre les trouffions de Václav qui se grattent les roubignolles devant l’entrée de son castel». Et le ministre de la Défense (toujours de l’époque aussi) d’ajouter «[…] remarque s’ils se grattent avec leurs baïonnettes, ils ne se gratteront qu’une fois». S’en seraient à nouveau suivis, selon les mêmes témoins, d’énormes éclats de rire tout autours de la même tablée, sans toutefois la présence du ministre du commerce resté cette fois-ci prudemment à la maison sur les conseils avisés de sa femme.
Bon, et pourquoi je vous raconte tout ça moi, me direz-vous? Et bien parce que mine de rien, ces évènements d’apparence anodine ont eu des conséquences désastreuses et insoupçonnées sur notre pays. En effet, quelques temps après avoir prononcé, sous l’emprise de l’alcool, les paroles malheureuses qu’on lui attribue, le Premier Ministre était convoqué au Château afin de «bien vouloir motiver en personne au Président de la République et en tête à tête» les propos qui lui seraient arrivés aux oreilles par l’intermédiaire de «sources autorisées». Le lendemain le cabinet ministériel tombait laissant le pays dans un foutoir sans nom. En terme de politique extérieure, l’affaire ne s’annonçait guère plus brillante car notre Président ne s’absentait plus de son bureau que pour une durée maximale de 24h, et lorsque nécessité faisait loi, c'est-à-dire exceptionnellement, qu’en compagnie de sa charmante épouse afin de s’assurer «qu’elle ne soit plus en mesure de me surprendre en mon absence par des initiatives d’ordre esthétique, certes audacieuses et avant-gardistes, mais dont l'adéquation avec la dignité de ma fonction et la solennité de mon lieu de résidence restent à démontrer».
Quand je pense que le gouvernement actuel est également sur le point de s’effondrer parce qu’un ministre de la coalition, dont le principal créancier n’était autre que son beau-frère assassiné dans des circonstances douteuses de type mafieux, demande la démission de son Premier Ministre qui ment depuis 3 semaines sur des créances encore plus douteuses issues probablement du copinage de sa femme avec la patronne d’un pince-cul notoire de Prague (ça c’est véridique), alors je me dis qu’on vit dans un beau pays tout de même.
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