Ailleurs: Zámek Zbiroh, ça peut se visiter

Celui-là, on est tombé dessus par hasard, alors qu'on cherchait une ruine historique le long d'une route solitaire de campagne, que jamais nous ne trouvâmes, la ruine, parce que la route solitaire de campagne si. Nous la trouvâmes, et pendant 1/2 heure même qu'on roulait dessus à 35 km/h, au milieu de la forêt, en suivant les instructions de ma chérie qui lisait une maudite carte qu'elle ne veut toujours pas remplacer aux prétextes qu'il n'en existe pas d'autres mieux, et qu'elle est très bien puisqu'elle a traversé avec toute la République Tchèque en stop étant jeune, pour vous dire comme elle est très bien sa piteuse carte.
Tiens, imaginez la République Tchèque avec 79.000 km², vous la coupez en 4, vous mettez chaque quart sur une feuille A5, et paf, z'avez exactement ce dont je vous cause en ce moment. Genre elle contient les 30 premières villes du pays, les 633 km des 7 autoroutes dont la moitié est toujours en construction (forcément), les 331 km de route rapide, et c'est tout. Si, encore un peu de route de première catégorie, 3561 km, mais qui sont totalement inutilisables sur cette misérable carte parce qu'en dehors des 30 principales villes y a rien.
Et quand on sait que les 30 principales villes qui hébergent certes 85% de la population ne représentent que 0,7% des agglomérations tchèques, z'en arrivez à la conclusion que la fabuleuse carte de ma chérie d'amour avec laquelle elle a traversé toute la République Tchèque en stop étant jeune, et dont il n'existe aucun meilleur exemplaire que celui-ci, fait l'impasse sur 99,3% des localités susceptibles de servir comme point de repère lorsque vous êtes à la recherche d'une ruine historique le long d'une route solitaire de campagne, que jamais nous ne trouvâmes.
Arrivés au bout de la route goudronnée, aux abords d'un chemin forestier s'enfonçant dans une sombre forêt, je fis demi-tour et repartis en sens inverse tandis que ma tendresse cherchait vainement sur sa foutue carte (qui est très bien) où diable avait-elle pu faire une erreur, entre "Plzeň" et "Ostrava", genre. Une fois de retour aux limites de la civilisation, une pancarte indiquait "zámek Zbiroh", et c'est la direction que je pris de ma propre initiative puisque ma colombe ne communiquait plus, tellement elle avait sa jolie tête rentrée dans ses épaules.
L'accueil fut glacial: une pancarte indiquait "Parking 200 CzK" (7,68 €). "Quoi? Mais c'est exorbitant. La peau des yeux et la prunelle de mon... emballées dans du papier Luitton ouais!" Heureusement, c'était une farce. Après m'être enquis auprès de la dame dedans sa cahute à péage, celle-ci m'informa que ce tarif n'était plus d'actualité, heureusement. Il est cependant effrayant de penser qu'à un moment, un tel racket avait cours.

Alors des "Zbiroh", il en existe 2. Il y a le "zámek Zbiroh" dont je vais vous parler et qui se trouve à 3 km au nord de l'autoroute D5 (E50) qui mène de "Plzeň" à Prague au niveau de la sortie "Cerhovice", et est généralement décrit comme un "zámek" (Château, pas fort, aujourd'hui) mais parfois comme "hrad" (Château-fort, avant) aussi. Et il y a le "hrad Zbiroh" à 5 km au nord de "Turnov", démoli en 1442 par les hussites et en ruine depuis, que l'on trouve parfois au pluriel sous "hrad Zbirohy" dont je ne vous parlerai pas (aujourd'hui).
De même, le nom propre "Zbiroh" est la version officielle arrêtée en 1913 par l'administration du royaume de Bohême, mais vous trouverez mention du même castel (comme du village homonyme) sous "Sbirow", "Sbyrow", "Sbyroh", "Swiroh", "Sbyeroh", ou "Zbirow". Pis le château est parfois appelé "château des 3 empereurs", comme la fameuse bataille qui s'est déroulée à 250 km de là le 2 décembre 1805, mais c'est sans aucun rapport, sinon les 3 empereurs qui sont d'ailleurs totalement différents, puisque dans le cas de la bataille nous avons Napoléon, Joseph et Alexandre tous les trois premiers, alors que dans le cas du château de "Zbiroh" nous avons le bon roi Charles IV, Zikmund l'enfoiré et le farfelu Rudolf II.

Une légende raconte que le château de "Zbiroh" aurait été inventé par un certain "Zbyněk Zajíc z Valdeka", alors qu'il se fut perdu en forêt avec sa troupe d'andouilles lors d'une chasse au cerf (pantin?). Une fois la nuit tombée, ils n'y voyaient plus rien en plus d'être perdus, alors ils décidèrent de dormir sur place en attendant qu'il fasse jour, ou que des nains munis de leurs petites lanternes passent dans les parages. Des nains, il en passa bien, mais ne les réveillèrent point, car au petite matin, les poches du châtelain... porteflouze en moins. Par contre le sol été jonché de bois de cerfs, tout autour d'eux, sans qu'ils ne sachent comment et ni pourquoi aussi non plus. C'est dingue.
Bon, ben ils ramassèrent les trophées et "Zbyněk" décida de construire sur place un château qui porterait le nom de cette anecdote: "sbírat" = ramasser, "parohy = bois de cervidé (ou de cocu), d'où "sbí-roh" qui deviendra "Zbiroh". Bon, plus sérieusement, notre château est mentionné pour la première fois dans les annales du couvent de "Plasy" en l'an 1230 comme propriété des frères "Chřen" et "Sulislav ze Zbirova". Une autre source nous parle d'un certain "Břetislav z Plzně" (1193 - 1238) mais c'était sans doute auparavant, avant les 2 frangins.
En tous cas 8 ans plus tard, en 1238 le ou les propriétaires cédèrent leur place à la famille "z Drslavic" pour des raisons totalement inconnues. Et comme ils habitaient au château de "Zbiroh", ils commencèrent à s'appeler "ze Zbirohu" (dès 1251), au point que d'aucuns accusent le juge d'Etat "Děpolt ze Zbirohu" d'être à l'origine de la lignée des "Švihovský z Rýzemberka" (i.e. "Rýznburka") après avoir fait fortifier le castel "Zbiroh" de murs protecteurs et de tours de guet. Bon, c'est pas vraiment clair tout ça, et d'ailleurs c'est pas vraiment plus clair par la suite non plus parce que selon diverses sources, on cite comme propriétaires "Přemysl Otakar II" qui aurait pris le castel manu-militari en 1277 pour décéder un an plus tard, tandis que le propriétaire "Děpolt ze Zbirohu" récupérait légalement le domaine militairement spolié.
D'autres sources ne le citent pas du tout, l'"Otakar", parce que le contrat n'était pas à son nom. Suivante fut la famille "Zajícové z Valdeků" en 1327 par l'intermédiaire de "Oldřich ze Žebráka" (ah ouais?!). Le bon roi Charles IV (alors simple margrave de Moravie et pas encore bon roi) l'acheta en 1333 pour que son papa Jean de Luxembourg le refourgue en 1336 à "Petr z Rožmberka" afin d'éponger des dettes de campagnes militaires... et là ça se calma un peu, parce qu'arrivent les guerres hussites qui passeront d'ailleurs à côté de notre château sans intérêt à leurs yeux.
Mais ça, la famille "Rožmberk" n'en savait rien, et afin d'éviter d'éventuels d'éboires avec les assurances en cas d'assiégement, d'mise-à-sac voire d'incendie, "Oldřich z Rožmberka" loua judicieusement la gentilhommière au sieur "Zdeněk z Rožmitálu" entre 1422 et 1427. "Et ça va chier si je vois le moindre accroc sur le crépi!" rajouta-t-il. Les "Rožmberk" conservèrent le domaine jusqu'en 1431 pour le vendre à cette canaille de "Zikmund" qui le gagea aussitôt à ses créanciers (à "Kunat Kaplíř ze Sulevic", 1417-1437 par exemple). En 1440, c'est la famille "Kolovrat" (parfois "Kolowrat") qui s'y colle, en particulier avec des travaux gothiques plutôt imposants dont la splendide chapelle (merci "Hanuš II. -junior- z Kolovrat") sur laquelle je reviendrai plus loin.
Moins de 40 ans plus tard, à force de s'y être trop collé, les "Kolovrat" s'en lassèrent et refourguèrent le domaine aux "Šternberk" (Sternberg en Français) qui le refourguèrent aux "Lobkovic". Enfin... c'est plutôt que le "Hanuš z Kolovrat" s'était particulièrement endetté (à la guerre semblerait-il), aussi en 1477 (parfois avant 1471) il vendit son château de "Zbiroh" à ses beaux-frères, "Jaroslav †1492 et Zdeslav 1463-1502 ze Šternberka", pour finir ("Hanuš") prévôt du chapitre de Prague et administrateur de l'archevêché praguois (concierge quoi...). Bref... les "Lobkovic" conservèrent le domaine un centenaire, et comme la ville, il prospéra joyeusement en particulier sous l'administration de "Ladislav z Lobkovic".
Malheureusement en 1593, son andouille d'intendant royal de frère ("Jiří z Lobkovic") va l'embringuer malgré lui dans une fâcheuse magouille anti-impériale, une sombre histoire d'intrigue, conspiration, complot présumé (toute l'affaire est dûment consignée en Tchèque et en Allemand dans les archives des assemblées des états de Bohême), et en 1594, "Ladislav" quittera la Bohême afin d'échapper au courroux de l'excentrique empereur Rudolf II. Il s'en sortira plus tard, mais pas ses biens qui seront confisqués au profit du habsbourgeois.
Ce dernier se plut au château. Bonne bouffe, bonne bière (pas comme aujourd'hui), gentes et accordes chambrières, aussi il investit quelques siens deniers afin d'acclimater la demeure à la mode renaissance bien en vogue en ce début XVII ème siècle (vers 1609). Après la bataille de la montagne blanche, "Zbiroh" devint une prison pour les protagonistes de la rébellion de 1618. Comme de bien entendu, en 1634 les Suédois arrivèrent dans les parages, ils pillèrent et incendièrent les environs comme les villages, mais ce n'est qu'en 1639 qu'ils remarquèrent le château, et le mirent à sac. A partir de cette période, le monument se porta mal. Il y eut plusieurs propriétaires, mais personne pour s'en occuper vraiment, et donc on saute rapidement jusqu'en 1868.
A cette date, c'est l'entrepreneur et roi du rail "Bethel Henry Strousberg" (c.f. mes photos de son portrait) qui acquit la ruine, afin d'en faire un gigantesque quartier général du rail. Entre 1869 et 1870, il fit tout reconstruire en néo-renaissance par son architecte personnel "August Orth", lequel ne lésina point sur le tape-à-l'oeil: remarquez les 2 lions monumentaux et le colossal porche d'entrée, genre bienvenus dans ma modeste gentilhommière. Bref, notre baron "Bethel Henry" y alla à grand coup de pognon et de luxe, tant qu'il le put. Il dévasta joyeusement les alentours de "Zbirožsko" pour en extraire du minerai de fer (il y en avait) et du charbon (il y en avait aussi) pour son business.
Il abattit des centaines d'arbres de la forêt afin d'en produire des trames de bois pour ses rails. Il transforma toute la partie renaissance du château en néo-renaissance pour son petit confort personnel. Mais il y eut quelques investissements malheureux en Roumanie (1872), un crack à la bourse de Vienne (1893), un procès en Russie (1875), un compte en banque au Liechtenstein (2008), et notre bougre fit faillite. En 1875, le château et son contenu furent littéralement pillés par les créanciers, de la cave au grenier, jusqu'aux arbres de l'orangerie et aux glands, filoutés par les écureuils.
Pour la défense du baron tout de même, signalons que le castel était en fort mauvais état lorsqu'il en prit possession, et que selon les experts, les rénovations d'"August Orth" auraient été faites consciencieusement avec un certain respect historique, contrairement à d'autres monuments moins chanceux (pensaient-ils à "Josef Mocker"?) En 1879, tout fut acheté par la famille "Colloredo-Mannsfeld" qui au départ louaient les murs vides aux squatteurs sans l'sou, puis une fois joliment redécoré avec goût par les artistes hippies comme Alfons Mucha, ils y emménagèrent en 1913. Pendant la seconde guerre mondiale, c'est une compagnie de SS qui résida au château (j'y reviendrai), ensuite à nouveau la susmentionnée noblesse, en 1948 le domaine fut confisqué par la chienlit rouge et livré à l'armée de la République Socialiste Tchécoslovaque (j'y reviendrai aussi).
Après la révolution de velours, on refourgua la patate chaude en ruine à la ville (village?) de "Zbiroh" (vers 1997) qui vendit le tout en 2004 au groupe privé de restauration "Gastro Žofín". Après rénovation, le château fut ré-ouvert au public en juin 2005.

Description. Alors y a une tour du XIII ème siècle sur un piton rocheux avec une horloge qui ne marche pas et des escaliers (qui marchent) datant de la grande reconstruction fin XIX ème siècle.
Juste à côté, sur le même socle rocheux que la tour, se trouve l'ancien palais, avec au premier étage la fantastique chapelle fin XIV ème. Au XVI ème siècle le palais fut agrandi à l'est, au XIX ème siècle au nord-ouest, et augmenté d'un balcon en saillie de façade. Le palais au sud date de la reconstruction XVI ème puis XIX ème siècles aussi. L'une des pièces les plus remarquables est la grande salle (XIX ème siècle) avec son rideau de scène conçu par... Z'allez voir plus loin. Avant, il y avait dans cette pièce un plafond en verre (genre puits de lumière, toujours visible), sans fenêtre aucune aux murs. Il fut bouché (toituré) en 1928 et remplacé par des fenêtres (aux murs) tout plein... et puis eh, hein, vous verrez bien à quoi ça ressemble quand vous y irez, donc laissons tomber la description de l'édifice pour passer à plus intéressant.
Ah oui, sinon et justement dans cette grande salle peignit un des artistes tchèques des plus connus à travers le monde, Alfons Mucha. Après son retour des Zétazunis, il habita au château de "Zbiroh" entre 1912 (parfois 1910, c'est à cette époque où il commença à travailler sur son oeuvre) et 1928 où il réalisa sa monumentale série de 20 tableaux (j'adore, c'est fantastique) intitulée l'épopée slave ("Slovanská epopej", et non pas l'épopée des Slaves qui se dirait "epopej Slovanů").
Vous y verrez (au château) de nombreuses autres oeuvres de, ou liées à Mucha, comme le fameux rideau de scène de 1923 qu'il avait spécialement conçu pour les Sokols, des peintures liées à la franc-maçonnerie (Alfons en était), des objets rituels lui ayant appartenu, et même une fresque murale le représentant en membre de la loge (assez cucu[e] la fresque, je trouve, et peu fidèle parce qu'il ressemble à ce gnome de "Václav Klaus" l'Alfons). Alors attention, tout n'est pas de Mucha non plus, beaucoup de fresques et artefacts sont dans le style, genre pour rappeler l'esprit art-nouveau dont le maître était l'image emblématique.
Un des objets qui, par contre, est du maître, est le petit retable triptyque au mur qu'il avait joliment bricolé pour sa femme. L'un des personnages représente St Venceslas (à droite), et l'autre St Jean Népomucène (à gauche). Les 2 gaillards sont peints de profil avec des visages de jeunes étalons post pubères, et malgré quelques 400 ans de différences, ils semblent avoir éclos du même oeuf. Sacré Alfons, Madame devait être plutôt hardie à la prière vespérale :-)

Dans la cour de notre château se trouve un puits. Et pas n'importe quel puits, un puits profond de quelques 160 mètres, parmi les, sinon LE plus profond(s) d'Europe, creusé sans doute au XIII ème siècle directement dans la roche (un vrai boulot de bagnard). Or le château ayant été au secret absolu pendant presque 60 ans (d'abord le QG des nazis, puis le site de l'arme secrète des armées du pacte de Varsovie, j'y reviendrai), ce n'est qu'en été 2005 que les archéologues commencèrent à s'intéresser au puits, et à ce qui aurait potentiellement pu tomber dedans durant les siècles. Première curiosité, le puits est comme couvert, fermé d'une sorte de toit à une profondeur de 80 mètres, avec donc un prolongement de 80 autres mètres sous ce faux fond.
Dessus ce faux fond, sous une grosse couche de boue, de merdasse et d'eau, l'on a trouvé en 2005 des armes de la seconde guerre mondiale ainsi que des listings SS (c'était leur QG à partir de 1943) de soldats promus, malades, et morts. Bon, sans vraiment beaucoup d'intérêt, mais le ministère de l'intérieur est quand même passé au travers des listings, des fois que... Plus inté-récent: aux côtés de ces artefacts (récents), des restes d'armes du XVII ème siècle et d'époque napoléonienne. Est-ce qu'en cette période déjà, le puits aurait été bouché? Et comment ces armes sont-elles arrivées là?
Alors c'est pas un hasard si les SS s'installèrent en ce lieu, parce que le piton rocheux sur lequel est construit notre château est parsemé de cristaux de jaspe qui ont la particularité de réfléchir les signaux hertziens (enfin c'est ce qu'on raconte, hein, parce que moi j'en sais rien, j'ai pas fait radio ni à l'école, ni à l'armée). Aussi les foutres nazis chassèrent les "Colloredo-Mannsfeld" pour y installer une base d'écoute des fréquences radios et localiser le résistant nuisible à Londres. D'ailleurs cette particularité de réflexion et d'amplification des ondes sur ce site fut ensuite utilisée par les armées du pacte de Varsovie. En ce château, fut installé jusqu'après la révolution, le fameux radar passif Tamara.
Selon les con-munistes, il avait le pouvoir de détecter les avions furtifs zétazuniens. Selon les Zétazuniens, il était aussi efficace qu'une trayeuse sous un boeuf. Ben tiens, forcément, comment expliquer au contribuable qu'un Northrop B2 dont le coût unitaire se situe dans les 1000 milliards de $ (eh ouais, on rêve debout les yeux ouverts) flasherait sur les écrans de Tamara comme un bouton d'acné sur le blaire d'un collégien? Quoi qu'il en soit, Tamara comme son successeur Vera filent toujours des sueurs froides aux génies du Pentagone.
Bref, le site fut classé hyper méga top secret défense jusqu'après la révolution antibolchévique, au point que l'on raconte que lors de son premier voyage aux Zétazunis aux aurores des années 1990, les généraux locaux demandèrent au tout vert président "Václav Havel" ce qu'il comptait bien faire de son système qui espionnait les zavions zespions zétazuniens, et que le pauvre gars n'avait pas la moindre idée de ce dont il était question. Selon une autre source, le système Tamara (comme sa grand-mère Ramona) n'étaient à "Zbiroh" que dans un but instructif, démonstratif, aucunement opérationnel (pour des raisons techniques).
Ceci-dit le château servait bien de QG aux services d'écoute et d'analyse des positions ennemies, et donc, juste pour dire que le château n'avait de ce fait jamais été vraiment archéologué convenablement. Aux dires des spécialistes comme des archives, il y aurait dans le sous-sol des kilomètres de galeries, caches, couloirs et passages secrets à découvrir. Et là, les expectations vont bon train parce que pendant les travaux, des gars ont essayé d'y pénétrer dans ces galeries, caches, couloirs et passages secrets. Malheureusement, ils furent pratiquement tous bouchés au béton armé par les nazis, au point que même un foret long de 6 mètres n'est pas arrivé au bout du béton. Et la question est donc pourquoi?
Pourquoi donc les SS ont-ils bouché si efficacement les galeries, caches, couloirs et passages secrets? Soit pour empêcher quelqu'un de pénétrer au château par ces passages, soit pour y planquer quelque chose, mais quoi? Vous vous souvenez du bordel dans le puits, avec les listings et les armes? Lorsque les nazis durent fuir fissa-fissa devant l'armée rouge, ils remplirent des caisses avec les armes historiques (précieuses), et truffèrent copieusement le tout de sciure huilée pour la conservation. Ils jetèrent les caisses dans le puits, par dessus de la terre et tout le bordel qu'ils pouvaient trouver, y compris donc les caisses pleines d'insignifiants listings, et arrosèrent le tout de 4 grenades à main dont on a retrouvé les goupilles de sécurité. Ils pensaient sans doute pouvoir un jour revenir, récupérer le butin, et le revendre chèrement.
Ouais, sauf que lorsque l'armée tchécoslovaque prit possession des lieux après les SS, ils dirigèrent dans ce puits les eaux usées de la cour, détruisant ainsi au fil des années les armes historiques dont ils ignoraient l'existence. Les restes des armes comme des listings totalement rongés par l'humidité sont visibles lors de la visite du château. Et donc d'aucuns soupçonnent le puits d'abriter plein d'autres secrets, trésors, dont la fameuse chambre d'ambre. Malheureusement, pour l'instant on ne sait plus rien, parce que le dégagement du puits fut arrêté lorsque l'équipe du fond ne réussit même pas à attendre ce fameux faux fond, et l'on pense même que la totalité des 80 mètres de puits restants seraient entièrement bouchés.
Dommage, selon certains textes, il existerait une galerie souterraine reliant le puits avec un étang à proximité du château. On le sait justement parce qu'en un temps, on aurait jeté dans le puits (à se demander si on y a puisé de l'eau un jour) un canard (vivant) qui serait réapparu sur le temps quelqu'étang plus tard, prouvant la connexion entre le château et la mare (à canard) par un passage (c'est dingue ce que les hommes préhistoriques pouvaient être inventifs). On sait également que les protagonistes du soulèvement contre cette vile gouape de Ferdinand II qui (certains) furent décapités en 1621 sur la place de la vieille ville attendaient leur exécution dans les cellules du château. Or il semblerait que ces cellules aient été également emmurées par les nazis, et seraient donc toujours inaccessibles aujourd'hui. Sont-elles vides?
Touristes, à vos pelles, à vos pioches, à vos détecteurs, il est certain que quelque chose de précieux se planque sous ce castel.

La tour du château n'était malheureusement pas visitable lorsque nous y fûmes, pour cause de sérieux risque de croûtage dans l'escalier en bois branlant. Néanmoins cette tour de guet... donjon... enfin ce bergfried haut de 20 m, d'un diamètre de 10 m et dont les murs sont parfois épais de 4 m serait la plus ancienne tour de République Tchèque, construite sur le modèle saxon entre les années 1150 à 1175.
Part entière du château originel, les experts subodorent donc que notre site remonterait fort probablement avant 1150, bien que mentionné par écrit pour la première fois en 1230, et serait de ce fait le premier château ayant appartenu à un vassal (auparavant seul un seigneur pouvait être propriétaire d'un castel). La fantastique chapelle Ste Marie de l'assomption par contre était visitable. Absolument remarquable qu'elle est. Les experts remontent sa construction jusqu'en fin du XIV ème siècle, de même que la peinture des splendides fresques gothiques d'origine dans la voûte de droite. Ces fresques malheureusement en mauvais état représentent d'un côté l'annonciation de la mort de Marie, de l'autre son assomption (la vierge Marie a été enlevée corps et âme au ciel selon les vangiles).
Remarquez la splendide couleur bleu de la voûte entre l'outremer et le saphir... énorme. La chapelle fut agrandie au XVIII ème siècle, et augmentée de 2 choeurs en forme de voûtes encorbellées (sur la gauche) de style baroque. Selon la légende, "Hanuš II z Kolovrat" aurait prononcé en cette chapelle et en 1469 l'anathème (excommunication et maudissement) du roi hussite "Jiří z Poděbrad" (c.f. "Dějiny křesťanství v Československu, Ferdinand Hrejsa, [...] administrátor arcibiskupství, který ještě 20. srpna 1469 nařizoval, aby všude po kostelích byla vyhlašována klatba na Jiřího [...]") ce qui me semble curieux puisqu'icelui fut déjà excommunié en décembre 1466 (parfois 1465) par le papàrome Paul II.
Ceci dit, j'ai retrouvé un extrait dans une vieille bulle papale: "Paulus II. papa: Bulla contra Hussitas in coena Domini 1469" qui dit "[...] et ut vitaretur ex contagione ipsius periculum excommunicauimus et maledixerimus et anathematizauimus perdicionis alumnum Georgium alias Jersicum de Cunstat et Pogiebrat [...] Datum Rome apud sanctum Petrum anno incarnacionis dominice 1469 decimo kal. Aprilis pontificatus nostri anno quinto etc..." et donc ben ça doit être bien vrai, qu'il fut encore une fois excommunié, malédictionné et anathèmisé en 1469, notre pauv' Georges. La chapelle fut reconsacrée après la reconstruction, en mai 2005, et depuis on y officierait officiellement et régulièrement. Ah si, encore, le carrelage au sol serait d'origine, comme les fresques de la chapelle, il serait gothique du XIV ème siècle.
C'est la serpillère qui est contente!

Quelques légendes. Pendant la guerre de trente ans, les soldats suédois tombés au combat furent portées en terre à proximité du château (comme quoi les paysans slaves ne sont pas rancuniers). Selon des témoins, les soirs de pleine lune, l'on peut entendre leurs âmes damnées gémir et implorer le pardon pour les abominables crimes qu'ils auraient commis. Ouais bôf, une mieux peut-être de légende? Parmi les protagonistes du soulèvement contre cette vile gouape de Ferdinand II qui ne furent pas décapités, il y en aurait eu 6 qui purgèrent leur peine de prison à vie au château de "Zbiroh".
La légende raconte qu'ils étaient enfermés au secret dans des geôles sans lumière, et que les gardes-chiourmes les oxygénaient une heure par jour afin d'éviter la putréfaction, avec cependant un masque de fer sur la tête afin qu'ils ne soient pas reconnus. Un de ces masques de fer est d'ailleurs visible lors du circuit de la visite dans le château (c.f. mes photos). Ouais bôf, ça rappelle Leonardo dit "cabrio". Et "Rarášek"? Ah bon, vous n'avez jamais entendu parler de "Rarášek", même pas au pluriel "Rarášky", en tant que genre de Chicken Nuggets à la sauce... bière tchèque (véridique) mais vachement plus meilleurs que les Mac-Dégueunald? Donc "Rarášek" (pas la recette de cuisine) a été inventé... encore que, disons plutôt popularisé par "Ladislav Stroupežnický" dans sa pièce de théâtre "Zvíkovský Rarášek" qui se passe au château de "Zvíkov" et non de "Zbiroh".
Mais il existerait aussi une histoire (consternante) de "Rarášek" à "Zbiroh", dont voici le contenu (affligeant). Un jour de printemps 1821, y a un tailleur-couturier qui s'en rentrait chez lui à "Zbiroh" village. Et comme il faisait nuit et qu'il avait la trouille humide dans son pantalon, il s'en mouvait le troufignard histoire de ne pas se choper la honte marron qui pue une fois chez lui (I like to move it très vite, ya like to...) Soudain, il sentit comme une présence derrière lui dans la forêt épaisse (humide aux fesses). Oh fock! "Qu'est-ce que quoi que c'est?" pensa-t-il. Alors il se retourna, et vit une lumière qui se rapprochait, et qui grandissait, et qui ressemblait à une forme humaine avec du feu qui s'en brûlait à partir du torse vers le haut, alors que vers le bas, y avait des pieds énormes de Yéti qui puent (les pieds, pas le Yéti... encore que...)
Alors le tailleur-couturier s'en mouva le troufignard encore plus vite... mais essoufflé, il s'arrêta, regarda derrière lui, et le "Rarášek" s'était arrêté aussi. Alors il repartit de plus belle, regarda derrière lui, et le "Rarášek" était reparti le plus belle aussi. Oh fock! Il se mit alors à chanter afin de se donner du courage: "tout ce que je fais, mon âneuuu, mon âneuuu...". C'est tout essoufflé transpirant qu'il arriva à la porte de sa maison. Alors il se retourna une dernière fois, et vit le "Rarášek" entrer dans un soupirail de la cave du château de "Zbiroh" hennissant comme un roussin sur le râble d'une pouliche. Un vent terrible se leva et déracina quelques arbres, tandis que notre tailleur-couturier dînait sa soupe au chaud, content d'être enfin chez lui. Alors moi je dis les gars, qu'une légende pareille, sans dec, parce que j'ai l'air de quoi moi maintenant? Chuis bien obligé d'en parler à mes lecteurs pour faire complet, mais avec un contenu pareil, sans dec, j'ai l'air de quoi maintenant?
Alors passons rapidement à la suite...

Certains artefacts méritent une attention toute particulière, comme par exemple la madone de "Zbiroh". C'est une petite statuette gothique en bois auprès de laquelle priaient le bon roi Charles IV comme l'excentrique Rudolf II (mais pas Zikmund, selon la légende), et qui a la particularité d'être née en 1196 selon certaines sources, en 1390 selon d'autres. A l'arrivée des nazis (en 1943), le curé s'en alla planquer l'objet à l'évêché de "Plzeň" où il resta (au musée du diocèse) jusqu'à récemment. La salle dans laquelle se trouve cette madone est la seule salle où l'on ne peut pas photographier, par ordre des imbéciles cléricaux toujours propriétaires de l'objet d'art (aux dires de madame la guide) et maladivement enclins à interdire tout ce qu'ils peuvent par déformité intellectuello-professionnelle.
Et tiens, puisqu'on parle de photo, je vous le signale parce ce que ça le mérite, qu'il est totalement autorisé de photographier, partout, sauf dans la salle de la madone aux ratichons (parce que le papàrome n'a pas encore pondu de bulle concernant l'influence de la photo sur l'âme des chrétiens, et que si ça trouve, ben ça pourrait être potentissima diaboli machina). D'ailleurs il est tellement autorisé de photographier, que madame la guide s'imposa sur un de mes clichés d'une autre madone maigrichonne (c.f. un de mes clichés). Au départ je me disais qu'elle allait s'éloigner, genre elle voyait bien que je réglais la distance et que j'étais sur le point d'appuyer sur le petit oiseau, eh ben non, elle resta, prit une pose "madone" et fixa l'objectif. Et c'est là que je remarquai une certaine ressemblance avec la statue. "Tiens, c'est dingue ça..." me dis-je, "la madame la guide a des traits de ressemblance d'avec la Marie en bois, là. Sans dec, chuis scié!" Et clac, madame la guide dans le sac... enfin sur la photo. Pis il y a une autre vierge Marie intéressante, parce que vue de profil, elle semble parturiente (c.f. ma publie).
Y a juste que comme elle tient son Jésus sur le bras gauche, elle ne peut pas être enceinte parce qu'autant que je sache, Jésus était enfant unique (égocentrique, capricieux, gâté, tyrannique, immature, enfant roi, mais non, messie) et dans le cas contraire Marie ne serait pas vierge, à moins que le second (et les suivants?) aient également été conçus par le grand mystère de l'incarnation et non par turition comme tout le monde. Bref, intéressante cette statuette. Pis y a encore une vierge Marie baroque, et là c'est pas elle qui fait l'intérêt de la sculpture, mais les fantastiques petits anges à têtes désopilantes dont chacun présente un faciès différent et hilarant (c.f. mes photos). Des bambins baroques roses-joufflus bidonnants comme ça, y en a plein les églises (baroques, genre St Roch ou St Gilles à Prague) et en particulier en l'église de la Ste Trinité à "Kuks", allez-y, c'est impayable (publie à venir, mais faut que j'y retourne encore pour compléter mes photos). Un autre truc fabuleux est la carte en couleur du royaume de Bohême par Johann Christoph Müller (1673 - 1721) de 1720.
Il n'existe plus que 2 exemplaires au monde de la "Mappa geographica regni Bohemiae in duodecim circulos divisae etc..." au 1:132000, colorisée à la main et autrement plus mieux que la carte de ma chérie d'amour avec laquelle elle traversa toute la République Tchèque en stop étant jeune. Il s'agit d'une pièce unique par sa dimension, sa précision, et son aspect artistique. En fait elle est née pour des besoins militaires, de gestion territoriale, d'administration cadastrale, d'imposition fiscale, de promenade touristique... bref, pour tout ce que vous pouvez imaginer, et c'est pour cette raison qu'elle recense tout: les voies de communication, les cours/points d'eau, les bacs (pour passer d'une berge à l'autre), les reliefs (schématiquement), les propriétés agricoles, les moulins, les vignobles, les hameaux peuplés comme dépeuplés, les mines d'or comme d'argent, de cuivre, de fer, et de plomb... les forges, les verreries, les postes, les bains chauds... véridique!
Manque plus que les buvettes à Prazdroj et les stations d'essence. D'ailleurs pour les amoureux de ces fantastiques témoignages d'antan, je vous ai trouvé une version numérisée de la collection de "Bernard Pavel Moll" où vous trouverez un exemplaire noir & blanc de cette fameuse "Mappa geographica regni Bohemiae etc..." de 1720. Je vous informe encore que vous verrez à "Zbiroh" une jolie copie du fameux Rudolf II en Vertumnus (dieu romain des saisons) de 1590 par Giuseppe Arcimboldo (l'original se trouve aujourd'hui au château de Skokloster, en Suède. Devinez comment il y est arrivé? Fumiers de Suédois!). Vous y verrez encore la copie du fabuleux buste de l'excentrique empereur Rudolf II de 1607 par Adrian de Vries (l'original se trouve aujourd'hui dans la Schatzkammer du Hofburg Imperial Palace de Vienne, en Autriche. Devinez comment il y est arrivé? Vendu aux autrichiens par ces fumiers de Suédois!).
Je trouve ce buste fantastique par son réalisme brut, sans fioriture, sans allégorie, où l'on sent le vieux bougre Rudolf fatigué (5 ans avant sa mort), lassé par l'arrivisme fielleux de son fumier de frère "Matyáš", déçu par les échecs de ses alchimistes, et usé par sa pathologique mélancolie. Et bien entendu, il ne peut pas y manquer la copie du portrait de Rudolf II d'entre 1606-1608 par Hans Von Aachen (l'original se trouve aujourd'hui au Kunsthistorisches Museum de Vienne, en Autriche. Devinez comment il y est arrivé? ...de Suédois!). Pareil, fatigue, mélancolie, regardez ses valoches sous les yeux... qu'on dirait des pis à lait trop sollicités.

Signalons encore que le domaine sert à diverses activités culturelles genre concerts, expositions, mariages, St Sylvestre (1 fois par an seulement) et quand nous on y fûmes, il y avait même un défilé de 2 CV (c.f. mes photos).
L'on s'est terminé à l'auberge du château ("Zámecká krčma") qui était plutôt sympa et pas spécialement salée, curieusement. Bons plats, service soigné, tout ok sauf... sauf la bière, car ils y servent cet infect pissat de "Krušovice" (fumiers de Suédois!) qui fait retourner dans sa bière l'un des anciens propriétaires de la brasserie, le saugrenu empereur Rudolf II. Pour info, l'on peut y roupillonner sous le baldaquin au castel, ce qui pourrait plaire à vot' baronne si vous souhaitez la promener un peu, mais compte tenu de la facture (ça commence à 6.000 CzK, soit 239 €), réfléchissez-y à 2 fois, qu'elle n'aille pas vous reprochez qu'à ce prix, vous auriez pu lui offrir des escarpins en peau de renard carré Herpès. Donc "Zbiroh", ouais, faut y aller. Vaut mieux s'y rendre en voiture, d'autant plus que le parking est gratos, mais sinon vous avez un train direct qui fait gare centrale ("Hlavní nádraží") - "Zbiroh" en 1:02 plusieurs fois par jour. Du coup, z'avez plus d'excuse pour ne pas y aller. Sûr, d'aucuns pestent à raison contre l'utilisation mercantile d'un site historique et appellent au boycott de "Zbiroh".
Oui, certes, je suis d'accord sur le fond, mais en attendant c'est autrement plus authentique (et transparent) que le centre commercial Palladium (fumiers), le centre commercial U Myšáka (fumiers de fumiers), ou l'hôtel du couvent des augustins près St Thomas (fumiers d'ordures de fumiers), car contrairement aux 3 exemples précités, "Zbiroh" était en ruine, financièrement insupportable pour la municipalité, et donc sa vente était la seule solution envisageable. Dans les 3 autres exemples susdits précités, il s'agit de concussion, d'immonde malhonnêteté, bref... de puante mafieuserie à la tchèque. J'accuse le ministère de la culture... J'accuse la mairie de Prague... J'accuse les organes de contrôle et de surveillance... J'accuse enfin tous les fumiers au service de l'état qui ont sciemment failli par sordide motivation vénale... Mais sinon "Zbiroh" c'est charmant :-)

Commentaires

Delf a dit…
Ah ah ah... On a eu la meme guide, elle a pas changee. Nous, on a eu la visite au pas de course (a peine le temps de prendre des photos vite fait). Elle a juste juge bon nous traduire Mucha en Mucha, alors que c'est un des rares mots de notre vocabulaire tcheque !
(dslee clavier qwerty et merdique)
Strogoff a dit…
Hé hé, je ne pense plus qu'elle va changer à son âge :-) Ceci-dit, j'en ai connu des vachement pires, alors après tout, celle-là m'avait semblé quand même assez "professionnelle". Bientôt on n'aura plus que des audiophones, alors profitons encore de la "brave dame" tant qu'il y en a.
jonny jones a dit…
Il ya quelques beaux morceaux d'architecture et de conception sur ce post. J'aime vraiment l'époque médiévale avec ses armes et les artistes. Merci pour ce post instructif.

mur rideau

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