Visiter: Le machin truc sur la colline de Vítkov
Aujourd'hui et après un long silence dont la responsabilité incombe au soleil du printemps, aux peu de jours de vacances, aux seulement 24h dans une journée, à mon esclavagiste d'employeur, à l'importance du sujet traité, aux horaires d'ouverture du dit sujet, donc après tout ça, je m'en vais présentement vous parler d'un machin assez curieusement bizarre, d'un monument absolument fantastique à la périphérie du centre de Prague, d'un extraordinaire édifice dont un Praguois sur 2 n'a pas la moindre idée de ce que c'est, depuis combien de temps c'est là, et d'à quoi ça sert. Et pourtant, vous ne pouvez pas le louper, cette construction est visible comme le blé au milieu du paysage, en particulier de la colline de "Letná", quand vous êtes encore sobres dans le biergärten. Souvent, comme ça pour voir, lorsqu'on était assis devant une mousse avec des potes je leur demandais, tiens, regarde, tu vois le truc derrière le derrière de la bourrique à "Jan Žižka", qu'est-ce que c'est d'après toi? Et là, tiendez-vous bien, parce que quand même, pour des Praguois, chais pas mais flûte quand même, mais généralement ils ne savaient pas. A la question kêcéssé et d'aquassacêre je reçus des réponses aussi farfelues que diversement saugrenues du style "c'est le sarcophage en béton armé abritant la matière radioactive de la centrale nucléaire qui explosa en 1986 dans l'Union Soviétique d'avant." Ben ouais, mais non, cépassa! "C'est un entrepôt top secret destiné à archiver les X files accumulés par Scully et Mulder pendant leur Y épisodes destinés à prouver que la vérité est ailleurs." Ben ouais, mais non, cépassa! "C'est un édifice religieux construit en style boîtatatane selon les plans de Bata ("Baťa" en CZ) et du Corbusier dont la fonction est de prouver à la face du monde le lien étroit qui existe entre la chaussure et le bon Dieu." Ben ouais, mais non, cépassa! "Ah mais flûte enfin quoi, tu vas nous le dire ceukeucé et d'aquoiçassêre?"
Bon, alors l'édifice que vous voyez derrière le derrière de la bourrique à "Jan Žižka" sur la colline de "Vítkov" anciennement, mais encore parfois appelée ainsi ("Vítkov"), et bien c'est selon le cas "Památník na pražském Vítkově" (le mémorial sur la colline de "Vítkov" à Prague), en variante "Národní památník na Vítkově" (le monument national à "Vítkov"), ou "Památník národního odboje" (le mémorial de la résistance nationale) mais aussi "Památník národního osvobození" (le mémorial de la libération nationale). Alors voilà, je vous laisse choisir, mais quoi qu'il en soit de comment qu'il s'appelle, cet édifice monumental mérite à coup sûr une visite. Et attention, je ne dis pas ça sur le ton du sarcasme goguenard, je le pense franchement et sincèrement. Allez voir cet édifice car vous n'en croirez pas vos mirettes ébahies. C'est un des rares vestiges, que dis-je, reliquats (caca) encore visibles du passé profondément con-muniste de notre petite République. Oh pour sûr, peu d'entres-vous ont connu les routes syr le bord desquelles les affiches (voire les sculptures, les monuments) affichaient "Se Sovietským svazem za mír a pokrok ve světe" (avec l'Union Soviétique pour la paix et le progrès dans le monde), "Mír a lásku na věčné časy" (paix et amour pour les temps éternels), "Komunismus je budoucnost a naděje lidstva" (le con-munisme est l'avenir et l'espoir du peuple), "Se Sovětským svazem na věčné časy" (avec l'Union Soviétique éternellement, tiens, exemple pour ceux qui ont de bons yeux) afin de faire rentrer dans l'esprit retors et subversif du prolétariat malgré lui, que le con-munisme et l'Union Soviétique valaient largement mieux que Caca Cola, Mac Ronald ou l'eau Réal (parce que je ne vaux rien). Eh bien justement, pour tous ceux qui n'ont pas connu, montez en courant sur la colline de "Žižkov" car c'est énorme et fermé au public. Enfin pas toujours, l'intérieur est ouvert tous les premiers samedi de chaque mois à 14h. Rendez-vous sous la queue du cheval, mais pas celle du canasson de "Svatého Václava" sur le "Václavské náměstí", mais sous celle du canasson de "Jan Žižka" sur la colline de "Vítkov".
Le disclaimer qui va bien: vous allez sans aucun doute remarquer que je site souvent "socialiste" dans une forme quasi synonymique de "con-muniste". Alors afin de lever le moindre doute sur mes propos, je souhaiterais clarifier ma pensée. Vous savez qu'à l'origine le socialisme fut définit par les théoriciens de la maudite doctrine comme l'étape préliminaire et nécessaire vers le con-munisme (objectif), ultime étape de la société idéale sans classe ni propriété. Or aujourd'hui, le "socialisme" désigne de manière très vaste et plutôt générale un système qui prônent une modification de l'organisation de la société dans une perspective de justice sociale (ah, ça peut exister une justice sociale? Je veux dire le con, l'intelligent, le beau, le moche, le grand, le petit, le fort, le faible... ah bon, tous pareils? Dis-donc on a 'achement évolué en quelques semaines!). Il englobe aussi bien les anarchistes (heureusement très peu) les marxistes (peu aussi), que les con-munistes (encore beaucoup trop) ou les sociaux-démocrates (ainsi que l'actuel président de la République Française selon certaines sources :-) Cependant ces courants/personnes divergent (heureusement, ils seraient beaucoup sinon) sur des sujets fondamentaux comme l’Etat (pour ou contre), le parlementarisme ou la démocratie directe, l'étatisation des biens de production, l'implication de l'Etat dans la vie économique, etc... Bref, lisez les journaux économiques. Mais aujourd'hui il n'est pas un socialiste comme un autre, et surtout le terme de "socialiste" (respectivement "socialisme") n'a plus du tout la même signification qu'à l'origine. Donc dans ma publie, je parle du terme originel, de celui qui se trouve dans l'abréviation URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques), le terme quasi con-muniste et non pas de celui que l'on retrouve dans PS (Parti Socialiste), parti dont je me demande cependant s'il est l'oeuvre d'une génération spontanée d'après-guerre (première mondiale) ou d'une dérivation intellectuelle et modérée du primitif et révolutionnaire rouge pourpre faucille et marteau.
Et hop, vif du sujet. L'idée d'un monument germa dans l'esprit de certains défenseurs de l'identité nationale en 1882 (le 17 juillet) dans une brasserie (ben tiens, où ailleurs). L'idée originelle était celle du monument à la mémoire de "Jan Žižka", mais rapidement l'on se rendit compte qu'une simple statue, même la plus grande statue équestre du monde, n'allait pas attirer autant les foules qu'un bon vieux troquet enfumé où la bière coule à flots. Aussi l'on commença à penser à un édifice bien, sympa, avec pipette à bière, et système de refroidissement plus que convenable. Mais le manque de fonds et les aléas de l'histoire allaient repousser la mise en oeuvre de l'idée bonarde jusqu'en 1928 (le 8 novembre) où l'on posa la première pierre sous le patronage du premier président de la République (Tchécoslovaque encore à l'époque) "Tomáš Garrigue Masaryk". En cette époque, on pensait en faire un mausolée en mémoire des légionnaires tchécoslovaques (je ne détaille pas, car cette partie de l'histoire mériterait une publie à elle toute seule, entre la révolution soviétique, la naissance de notre République, les 2 guerres mondiales... bref, il y en a trop à dire), donc mausolée en l'honneur des légionnaires, mais aussi mausolée pour notre bon premier président sus cité. Il n'en fut rien, d'abord parce que "Masaryk" avait refusé d'y être inhumé (trop humide et sombre à son goût), et du reste le sarcophage n'était même pas terminé au moment de sa mort (14 septembre 1937) comme la tireuse à bière non plus d'ailleurs (sans dec, faut pas déconner non plus).
L'appel d'offre concernant cet ambitieux projet fut gagné à l'époque par l'architecte "Jan Zázvorka" (21.01.1884 - 27.05.1963) qui n'est pas des bâtisseurs des plus connus malgré qu'il soit sorti de l'école "Jan Kotěra" (comme "Josef Gočár"). D'ailleurs ce monument est son oeuvre la plus émérite car en dehors de ça, il n'est l'auteur (à Prague) que de quelques broutilles comme le "Štefánikův dům" sur la place "I. P. Pavlova" (numéro 486), quelques maisons d'habitation à "Holešovice", la nouvelle gare de "Praha-Smíchov", ah et si... tiens, en descendant de la colline à cheval, ou même à pieds, vous tomberez sur le musée militaire ("Vojenské muzeum", c.f. ma photo du tank rouge), il en est le co-auteur. Vous ne pouvez pas ne pas remarquer la frappante ressemblance fonctionnaliste entre ce musée et notre monument? Bref... il devait également y avoir un grand boulevard de style haussmannien, montant de la tour poudrière (à côté de la maison municipale, "Obecní dům") jusqu'au sommet de la colline de "Vítkov". Heureusement il n'en fut rien, car un tel boulevard aurait nécessité la démolition de nombreux édifices exceptionnels sur son tracé. Peu importe, la construction allait comme elle allait, c'est-à-dire bien, mais l'édifice ne sera jamais utilisé comme cela avait été prévu (ou pas tout de suite).
Le 11 août 1933 l'on posa la dernière pierre terminant ainsi le bâtiment en lui-même, mais il restait encore l'intérieur, la moquette, la tapisserie, la décoration, les statues, les poignées de portes et les boules d’escalier jusqu’aux brosses à caca dans les toilettes. De fait, ce n'est qu'en 1938 que l'on proposa de remettre les clés du monument de la colline de "Vítkov" à sont propriétaire définitif, à savoir l'Etat. Sauf qu'en 1938, l'Etat avait d'autres chats à fouetter que de récupérer des clés de monument. En effet, les évènements de Munich (et je ne parle pas de l'Oktoberfest) qui monopolisaient l’attention du gouvernement suite à la vaillante fermeté avec laquelle messieurs Edouard Daladier ainsi que le très honorable Arthur Neville Chamberlain avaient défendu les intérêts tchécoslovaques face à la concupiscence territoriale d’Adolf laissaient présager à court terme un rallongement conséquent de la liste des héros tombés pour la patrie. On remit donc la passation des clés sine die. Aussi le premier propriétaire, ou disons plutôt le premier utilisateur du bâtiment sera la Wehrmacht qui en fera un dépôt d'armes et de munitions. Mais avant l'arrivée des nazis, l'on réussit encore à déménager les objets déménageables et l'on camoufla les autres, en particulier les sublimatesquement splendides mosaïques de "Max Švabinský" (c.f. mes médiocres photos de l'oeuvre prodigieuse) ou les nettement plus discutables reliefs de "Karel Pokorný" (c.f. ma photo des marbres représentant la fuite, la défense, l'agonie et la mort) qui, grâce à l'inadvertance de l'occupant, survécurent ainsi dissimulés (les objets) jusqu'à la fin du second chambard mondial. En 1945, juste avant la fin de la guerre, les Allemands se sentant en situation précaire affectèrent une centurie au monument, montèrent des nids de mitrailleuses en son sommet et planifièrent d'installer sur le large parvis des pièces d'artillerie lourde afin de tenir le centre de Prague en respect dans le cas d'une invasion alliée. Fort heureusement l'artillerie n'arriva jamais, plus d'essence, plus de munition, et plus personne pour monter tout ça à la force du poignet en haut de la colline, aussi lorsque arriva le soulèvement de Prague (5 mai 1945) et que les partisans praguois offrirent à l'occupant un sauf conduit jusqu'à la périphérie de la ville en échange de leur reddition inconditionnelle, ils ne se firent pas prier. Le grand frère soviétique était certes en retard sur l’horaire, cependant bien en route, et pour les soldats allemands, il était nettement préférable d'être prisonnier des Américains plutôt que des Ruskofs. Du coup, notre monument ne subit pas la moindre éraflure.
Après la fin de la guerre, le bâtiment ne changea pas vraiment de fonction, puisque de dépôt de munitions, il devint dépôt de vêtements et de chaussures issus des collectes pour les nécessiteux de la guerre. Mais ce ne fut que pour une courte durée, car la petite République allait subir un autre tragique bouleversement pour les 40 années à venir. Le 25 février 1948, sous la menace d’une guerre civile, le président "Edvard Beneš" livra le pays aux con-munistes (fumiers) après que cette immonde engeance de merdaillons demeurés aient savamment comploté un putsch solidement appuyés (le putsch comme les merdaillons) par la puissante chienlit soviéto-bolcheviko-stalinienne. Et c'est ainsi que le bâtiment, comme tout le reste par ailleurs, passera sous la gestion des nouveaux dirigeants du pays, le KSČ ("Komunistická strana Československa" ou Parti Con-muniste Tchécoslovaque). Or ces merdaillons dociles n'étant jamais en retard d'une bonne idée venant de Moscou, décidèrent de rendre enfin la fonction première au monument, c'est à dire en faire un mausolée. Mais pas comme prévu à l'origine, pour les légionnaires, non, un vrai mausolée bien con-muniste et pour les con-munistes.
Ainsi le premier Kamarade, Secrétaire, Membre, Comité Central, Parti, Ligue, Con-muniste... bref le président "Klement Gottwald" aura les honneurs d'être officiellement inhumé dans ce monument le 5 décembre 1953. Décédé en mars de cette année (comme Staline du reste, mais 9 jours auparavant, grande année que 1953), il fut décidé qu'à l'instar du grand frère soviétique, il fallait à la petite Tchécoslovaquie un grand mausolée, et comme il n'y avait pas eu auparavant de plus grand con-muniste que le petit Clément, ben ça tombait rudement bien qu'il rendit l'âme à ce moment. Parenthèse pour ceux qui ne sont pas au fait des évènements de la sphère con-muniste, Lénine, puis Staline (mais moins longtemps) reposèrent momifiés eux aussi sur la Place Rouge à Moscou. Fin de parenthèse. Donc pis surtout fallait faire bien vite, parce que Nikita (successeur au trône du parti rouge soviétique) allait mettre bon ordre dans tout ce fanatisme de la personnalité 3 ans plus tard (au mémorable XX congrès) mais ça, nos con-munistes à nous ne le savaient pas encore. Bref, l'on fit venir donc de l'Union (soviétique) quelques 120 Kamarades conseillés professionnels du momificage et de l'embaumation (ah, et pas d'Egypte?), qui s'occupèrent de la charogne jusqu'en 1955, date à laquelle les Kamarades charcutiers locaux reprirent l'entretien de la morbide salaison. Malheureusement, et l'on ne peut dire si la faute en incombait à l'incompétence des premiers, au mauvais entretien des seconds, ou tout simplement à la nature physique (comme mentale) foncièrement pourrie du sujet, mais l'on dû dès 1957 remplacer une partie du cadavre nécrosé afin que l'odeur repoussante ne décourage pas les idolâtres fanatiques de venir contempler la putride exposition. Et l'on avait beau s'acharner à la conservation, mais une fois que le ver est dans la momie... ainsi en 1962, il ne restait plus rien à sauver, et du reste les directives anti culte-personnalistique de Nikita commençaient à prendre effet dans le pays, aussi on l'on incinéra la putrescence dans le plus grand silence et l'on déposa les cendres dans le sarcophage prévu à cet effet (c.f. mes photos) où elles restèrent jusqu'à la révolution (de velours). "Klement Gottwald" sera suivi dans le mausolée par d'autres éminents fils de la révolution bolchevique, comme son successeur à la tête de l'état "Antonín Zápotocký" ou le collaborateur d'à l'invasion des armées du pacte de Varsovie (août 1968) "Drahomír Kolder" mais la bouffonnerie de l'embaumage ne sera jamais réitérée. Ce qui prouve bien que les con-munistes tchèques auraient mieux fait d'apprendre l'Egypte (techniques) plutôt que l'Union Soviétique (politique). La légende locale raconte qu'au temps de l'exposition de la momie du Clément, outre que la salle était climatiquement surveillée en température (13°C selon la légende) comme en humidité (là-dessus la légende ne dit rien) par un système ultra sophistiqué, il se trouvait dans le sous-sol du monument national une "clinique" dans laquelle le sarcophage vitré descendait chaque nuit pour un entretien permanent par rotation de 3x8. Et toujours selon la légende, la centaine de Kamarades artisans qui oeuvraient la nuit à l'infructueuse préservation de la répugnante décomposition finirent alcooliques ou/et déments. Pour terminer, lorsqu'en 1990 l'on proposa aux familles les urnes contenant les cendres des fum... des défunts, personne ne se présenta pour acquérir celles de Clément. Il fut finalement enterré dans le cimetière d'"Olšany" où régulièrement les plus fanatiquement obtus et cérébralement déficients des 12,8% de con-munistes (dernière élection législative de Juin 2006) se regroupent pour commémorer la naissance du dictateur. Juste pour information, je me permets de remémorer aux justement cérébralement déficients un des nombreux bienfaits apportés par la dictature du prolétariat, ainsi que la diplomatique solution avec laquelle le gouvernement (populaire) régla le mécontentement du peuple dont il avait la responsabilité. Ca donne vraiment envie d'aller se recueillir à "Olšany". Bref et finalement, l'euphorie post-révolutionnaire prévalant sur le discernement rationnel, l'on fit encore exorciser par l'Eglise (catholique) l'édifice maudit, purification menée à grand renfort de goupillon imprégné d'eau bénite et dont l'avenir nous prouvera (ou non) l'efficacité (de la purification, anecdote, certes, mais véridique).
Sur l’édifice et dans les environs, vous pourrez admirer des exemples de réalisme socialiste poussés à l’extrême, du proletkult exacerbé au paroxysme de l’obscénité. Parenthèse sur le réalisme socialiste. La culture (dans le sens général) étant nécessairement bourgeoise puisque liée à une idéologie bourgeoise (et souvent réservée à une classe bourgeoise), l'avènement triomphant du bonheur prolétarien dans la société (et pas seulement tchèque) devait forcément engendrer une culture spécifique et prolétarienne. Or cette culture con-muniste qui se réclamait du réalisme socialiste se devait d'être édifiante, puisqu'issue de la politique (dictatoriale) de l'Etat. Ainsi elle avait pour mission d'encadrer, de promouvoir et d'exhorter les fondements même du con-munisme. De ce fait, par une représentation hyperréaliste de l’ordinaire réalité socialiste, la culture devait exprimer son attitude exaltée et son adhésion totale aux évangiles marxistes. Exemple, la dernière statue dressée à l'arrière de l'édifice en 1972 et intitulée "nový život" (la nouvelle vie) de "Karel Lidický" (c.f. la photo en rouge pourpre avec un trait lumineux sur les personnages). Ne sentez-vous pas comme un engouement forcé, un enthousiasme imposé mais pas naturel, un manque de spontanéité dans le geste? Genre la bonne épouse haussant son chérubin sur son épaule afin de lui faire contempler la nouvelle vie socialiste qui défile devant ses yeux, lui-même (le chérubin) levant ses mimines pour enlacer ce bonheur suprême, et derrière eux, le bon père de famille protégeant de son corps massif les deux frêles individus, tenant son épouse d'une main pour la rassurer de sa présence et levant l'autre pour saluer cette splendide existence nivelée par la masse ouvrière comme il saluerait un défilé de tanks un 1er mai sur la Place Rouge? La sculpture en soi est ce qu'elle est, certes, mais lorsqu'on connaît l'immonde idéologie qui se cache derrière cette oeuvre, c'est à vomir de dégoût.
Autre exemple, la porte d'entrée principale du monument qui date de 1952. Elle est l'oeuvre du professeur "Josef Malejovský", remarquable artiste national con-muniste, double lauréat du prix "Klement Gottwald" (fumier), lauréat du prix "Antonín Zápotocky" (fumier), décoré de l'Ordre de la Nation (socialiste), de l'Ordre de la Victoire de Février (tous des fumiers), de l'Ordre du Travail Emérite (?!), de l'Ordre du "Qui Sait Faire ses Lacets" et de l'ordre du "Qui Pisse sans Goutter". Cette splendide porte symbolise la con-ception con-muniste des principaux évènements de l'évolution de la nation tchèque, ce qui est bien évidemment d'une objectivité absolue, et quiconque y verrait la moindre déformation historique ne serait qu'un agent subversif étranger à la solde de l'impérialisme occidental cherchant à déstabiliser la démocratie socialiste issue de la volonté populaire. Qu'y voyons-nous? (c.f. mes photos): sur la partie gauche, le révolutionnaire religieux "Jan Hus" haranguant le peuple contre le despotisme et la décadence de l'Eglise romaine, son disciple révolutionnaire "Jan Žižka" défendant la roture contre la noblesse et la bourgeoisie, pis d'autres, plein, et toujours dans le même style de la pensée révolutionnaire permanente. Ca c'était au début du XV ème siècle, et c'était bien, je veux dire dans l'esprit con-muniste. Par contre on ne va surtout pas évoquer ce qu'il y avait avant, la naissance de la nation (IX ème et X ème siècle), les grands rois de la grande Bohême (du XII ème au XIV ème), parce que tout ça c'est trop "national bourgeois". On ne va évidemment pas évoquer non plus ce qu'il y avait après (le XV ème), le développement culturel et scientifique du XVII ème et XVIII ème, la renaissance nationale du XIX ème et l'introduction massive de la langue tchèque dans l'empire germanophone austro-hongrois, non, ça c'est certes "révolution" mais beaucoup trop "révolution nationale" (de là à ce que ça donne des idées aux Tchèques). Passons sur la droite de la porte. Qu'y voyons-nous? (c.f. mes photos): un défilé syndicaliste marquant la fin de la domination patronale, un ouvrier défendant légitimement son maigre salaire sabré par un gardien de l’ordre à cheval à la solde du capitalisme bourgeois (sous la Première République), des gardes-frontières tchèques surveillant l'infiltration dans le paradis con-muniste d’agents impérialistes porteurs du virus de la décadence, des citoyens accueillant les grands frères soviétiques assis sur leurs tanks lors de la libération du pays en 1945. Bref, rien que des morceaux choisis bien prolo-démagogiques de réalisme socialiste soutenant quelques lignes d'histoire sciemment déformées.
Et tiens, autre parenthèse. Rapide anecdote sur la libération de Prague par les bolcheviques. Alors que la fin de la guerre était proche au printemps 1945, Eisenhower et Antonov (tout 2 généraux mais pas des mêmes armées) s'étaient mis d'accord (le 30 avril) sur qui allait libérer qui dans le centre de l'Europe (politique ma chérie), "plouf plouf, ça sera toi qui...". Et la ligne de démarcation passait par l'axe "Karlovy-Vary", "České Budějovice" via "Plzeň". Seulement voilà, la 3e armée du général Patton était fichtrement en avance sur les staliniens (fumiers), et libérait déjà la ville de "Plzeň" le 6 mai 1945. Entre temps, les Praguois au fait des victoires américaines avaient pris les devants, et le 5 mai 1945 (à midi et demie) éclatait l'insurrection de Prague. Rapidement informé, le général Patton à "Plzeň" voulait envoyer 2 divisions de tanks pour venir en aide aux insurgés, mais il dû abandonner son idée sous la pression d'Eisenhower (politique mon amour) qui ne voulait pas fâcher les sbires de Staline (fumier). Du reste le 8 mai 1945 à 16h, le général en chef des armées allemandes d'occupation à Prague, "Rudolf Toussaint" (oui je sais, ça ne sonne pas très Allemand) signait la capitulation avec les partisans tchèques et le lendemain, le 9 mai 1945 à 3:00 entraient les premiers blindés soviétiques dans une ville de Prague déjà libérée par ses habitants. Inutile de vous dire que le Kamarade Général "Pavel Semjonovich Rybalko" tirait une gueule bolchevique de con-stipé, frustré de la privation d'une victoire facile. Mais bon, hein, il n'avait qu'à être à l'heure aussi. Cependant ces fumiers rouges ont la mémoire vengeresse longue et ne pardonnèrent jamais ça aux responsables tchèques. Aussi après leur putsch de 1948, ils firent payer très cher aux principaux instigateurs leur heureuse initiative de mai 1945. Le général "Karel Kutlvašr", éminent acteur de l'insurrection sera emprisonné en 1949 pour haute trahison (?!), puis libéré pour raison de santé en 1960. Il décédera l'année suivante des séquelles de 11 ans de pension 5 étoiles (rouges) con-muniste (fumiers). Et pendant 40 ans, on apprendra dans les livres d'histoire en Tchécoslovaquie que "la vaillante armée rouge libéra la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie et les autres pays jouissant de la démocratie populaire et qui aujourd'hui contribuent à l'épanouissement du socialisme". Quant aux effrontés qui avaient l'impertinence de venir rappeler la présence de l'armée américaine à l'ouest du pays, ils se voyaient offrir un séjour gratuit en pension complète dans l'un des nombreux hôtels de réhabilitation civique pour une durée proportionnelle à l'opiniâtreté de leur entêtement. Ca calme! Enfin ça calmait. La vocation d'objecteur, ou plutôt d'historien objectif s'évanouissait à vue d'oeil au dépend du Kamarade Professeur dont l'enseignement impartial commençait à la préhistoire de la lutte des classes du XIX ème siècle, en passant par le féodalisme de Nicolas et la renaissance d'Octobre pour se terminer aux temps modernes du kolkhoz, unique chemin possible menant à l'achèvement du paradis terrestre. Fin de toutes les parenthèses que j'avais ouvertes et que je ne sais plus si je les avais fermées (enfin maintenant si).
Sinon dans mon article d’il y a une paire de semaines sur le borgne "Jan Žižka", je ne vous avais pas mis la moindre photo de la statue soit disant plus grande du monde parce que je n’en avais pas. Du coup je remédie à ce manque aujourd’hui en vous offrant des photos uniques de la fantastique statue avec des échafaudages. Uniques les photos, parce que de beaux échafaudages comme ça, sur la plus grande statue équestre du monde, vous n’en verrez que très rarement. En effet, et contrairement à la plus grande tour Eiffel du monde (à Paris) qui, soit dit en passant ressemble à un échafaudage (le plus grand du monde) à elle toute seule (je vais me faire des amis sur ce coup là :-) et qui est constamment en travaux (peinture, boulons, ascenseurs, grèves), la statue de "Jan Žižka", elle, n’est échafaudagée qu’une fois tous les 10 ans et seulement pour 2 mois. Pendant cette période d’entretien, tiens, on resserre la selle afin que le cavalier n’aille pas se croûter de sa monture par vent fort, on vidange l’huile de coude, on taille sa moustache au "Jan" et sa crinière au roussin, puis on lave les fientes de pigeons, on détartre les crocs des 2 bestiaux pour le sourire sur la photo et hop, ils sont de nouveau prêts à faire la fierté de la colline de "Vítkov". Tiens, anecdote véridique. En 1937, lors de la présentation aux membres du jury de la maquette du roussin, éclatèrent des débats enflammés sur la race du bourricot (cheval de trait et non de bataille), son équipement (inadéquat d'avec l'époque), sa couleur (de toute façon il est vert maintenant), son hyperréalisme pour les uns, son manque de détail pour les autres. Un comble concernant les détails, car comme dirait Madame La Grosse Lulu de la rue St Denis qui eut en son temps la délicate patience de tout d’abord divulguer à l’empoté pubère que j’étais les prodigieux trésors que recèle le corps des femmes en 10 leçons pour le prix de 5, puis de m’en enseigner pratiquement leur subtile manipulation, gratuitement cette fois-ci compte tenu (selon ses propres dires) de mes remarquables et diligents progrès... donc comme elle dirait, Madame La Grosse Lulu de la rue St Denis, "l’équidé sous le séant du guerrier hussite est sans conteste un mâle qui n'a rien à envier au gros poireau ukrainien de mon maquereau camerounais Clitandre-Désiré Yabonkoko" (d'ailleurs une de mes photos en témoigne). Le modèle fut en fait un bel étalon de trait alezan nommé "Theseus" (en Français Thésée, le fils d'Egée -son père- élevé par Pitthée -son grand-père- détesté par Médée -second épouse d'Egée-... enfin lisez Euripide ou Minotaure) du fameux haras de "Tlumačov". Et sous ce cheval justement, sur le devant du parvis où qu'aujourd'hui on dépose des fleurs sur la tombe du soldat inconnu pour la fête des mères, il y avait au tout début le sigle de la ČSR ("ČeskoSlovenská Republika", République TchécoSlovaque). Il fut remplacé en 1962 sur ordre du KSČ ("Komunistická Strana Československa", Parti Con-muniste Tchécoslovaque) par le sigle de la ČSSR ("ČeskoSlovenská Socialistická Republika", République Socialiste TchécoSlovaque), et l'original fut détruit toujours selon l'ordre des réformateurs de l'ignoble société bourgeoise. On remit après la révolution (de velours) en place une copie de l'originale, et c'est celle-ci que vous pouvez voir aujourd'hui.
Bien, maintenant parlons un peu du paysage, parce que vous n'êtes pas sans savoir que la colline de "Vítkov" surplombe Prague (s'il en est des, qui ne le savent pas, lisez ma publie sur "Jan Žižka"). Et la vue sur Prague est superbe, de tous les côtés. Enfin superbe, lorsque le temps le permet parce que ce n'est pas toujours le cas (qu'il le permette). En plein été par exemple, lorsque les températures montent bien haut et que le niveau de pollution atteint de tels sommets que les sites Internet qui affichent les taux sont mis hors service pour des "raisons techniques" afin de ne pas épouvanter la population (je plaisante maman :-) donc dans ces conditions vous ne voyez rien. Enfin rien, si, le smog, et attention c'est beau, un vrai beau smog de belle ville ultra-moderne où les habitants préfèrent s'asphyxier dans leur voiture des gaz d'échappement plutôt que dans le tram des dessous de bras des passagers. On les comprend (moi du moins). Mais quand il n'y a pas de smog, quand il n'y a pas de brouillard, quand il ne pleut pas, quand il ne neige pas, quand il fait encore jour et quand il n'y pas une invasion de sauterelles enragées par l'ESB (Encéphalopathie Sauterellesque de Bohême), et bien en face du cavalier hussite (lui dans votre dos, la bourrique soufflant sur votre tête) vous avez une vue sur tout Prague centre, avec dans le fond la colline de "Strahov", son stade et sa petite tour Eiffel, sur votre droite dans la vallée il y a "Karlín" (superbement inondé en 2002 mais sec aujourd'hui) avec dans l'horizon les immeubles en béton de "Kobylisy", sur votre gauche c'est "Vinohrady", avec son antenne de télévision-restaurant-godemiché (encore une idée bougrement bonarde des con-munistes de l'époque), puis derrière vous, enfin derrière la plus grande statue équestre du monde, ben vous ne voyez rien parce qu'il y a le splendide monument qui vous cache la vue, forcément (de toute façon il n'y a rien à voir).
Quoi qu'il en soit c'est sympa, c'est parfois beau, c'est toujours surplombant, mais c'est particulièrement désert. Et c'est bien un des problèmes du lieu, c'est désert comme l'Assemblée Nationale d'ici. Pas une buvette, pas un kiosque à souvenirs, pas un marchand ambulant marchant en bullant, rien, le vide si déral qu'il n'y a quasiment personne, même (presque) pas de tagueurs, cette immonde vermine puante d'apprentis crétins stupidement dévastateurs du moindre beau immaculé. Si, accessoirement et selon l'horaire vous y trouverez un gosse (pas deux) qui fait du roller, une mémé qui promène Kiki (ou l'inverse), un ou deux gens perdus, puis c'est tout parce que c'est en hauteur, et parce que la station de tram, bus ou métro la plus proche se trouve à quelques 1 bon kilomètre en montée à l'allée et itou en descente au retour. Et aujourd'hui se pose la sérieuse question du qu'est-ce qu'on en fait? Parce qu'ok, tout le monde (enfin ceux qui savent que ça existe, et moi le premier) s'accorde à dire que c'est chouette, qu'il faut le conserver, qu'il faut même l'entretenir, le faire visiter et l'utiliser, ben ouais mais si on ne le rentabilise pas? Parce que je ne vous parle pas de l'entretien, du chauffage en hiver (10 mois de l'année ici à Prague), et donc en faire quelque chose pour le gosse qui fait du roller, la mémé qui promène Kiki, et l'un ou les deux gens perdus, ça va pas le rentabiliser velu poilu notre monument. Donc aujourd'hui on cherche des idées. Concert classique, théâtre? Comment faire monter les dames en escarpins talons et guilles? Concert rock? Comment empêcher les débiles de bousiller le splendide intérieur? Musée? De quoi, et à quel prix compte tenu de la très faible fréquentation du lieu? Attraction touristique? Faudrait de la bière, du poil et des nichons pour attirer les Brits mais on en revient à la problématique du concert rock. Edifice religieux? Dans le pays le plus athée d'Europe (sinon du monde)? Bâtiment d'Etat? Nos faignants ne se rendent déjà pas à l'assemblée dans Prague 1 qui est chauffée confort. Non sans dec, on cherche, on cherche résolument, mais on ne trouve pas. Pire, les tentatives de quelque chose ont échoué d'insuccès. Donc si vous avez la moindre idée sensée et pertinente (quoi que, au point où on en est, envoyez toutes les idées et on fera le tri), n'hésitez pas à me laisser un commentaire, je transmettrai à qui de droit.
A propos et pour finir, vous savez qu'on ne dit pas "embaumation", ni "embaumage" mais "embaumement"? C'est dingue la langue Française non? Chuis scié!
Bon, alors l'édifice que vous voyez derrière le derrière de la bourrique à "Jan Žižka" sur la colline de "Vítkov" anciennement, mais encore parfois appelée ainsi ("Vítkov"), et bien c'est selon le cas "Památník na pražském Vítkově" (le mémorial sur la colline de "Vítkov" à Prague), en variante "Národní památník na Vítkově" (le monument national à "Vítkov"), ou "Památník národního odboje" (le mémorial de la résistance nationale) mais aussi "Památník národního osvobození" (le mémorial de la libération nationale). Alors voilà, je vous laisse choisir, mais quoi qu'il en soit de comment qu'il s'appelle, cet édifice monumental mérite à coup sûr une visite. Et attention, je ne dis pas ça sur le ton du sarcasme goguenard, je le pense franchement et sincèrement. Allez voir cet édifice car vous n'en croirez pas vos mirettes ébahies. C'est un des rares vestiges, que dis-je, reliquats (caca) encore visibles du passé profondément con-muniste de notre petite République. Oh pour sûr, peu d'entres-vous ont connu les routes syr le bord desquelles les affiches (voire les sculptures, les monuments) affichaient "Se Sovietským svazem za mír a pokrok ve světe" (avec l'Union Soviétique pour la paix et le progrès dans le monde), "Mír a lásku na věčné časy" (paix et amour pour les temps éternels), "Komunismus je budoucnost a naděje lidstva" (le con-munisme est l'avenir et l'espoir du peuple), "Se Sovětským svazem na věčné časy" (avec l'Union Soviétique éternellement, tiens, exemple pour ceux qui ont de bons yeux) afin de faire rentrer dans l'esprit retors et subversif du prolétariat malgré lui, que le con-munisme et l'Union Soviétique valaient largement mieux que Caca Cola, Mac Ronald ou l'eau Réal (parce que je ne vaux rien). Eh bien justement, pour tous ceux qui n'ont pas connu, montez en courant sur la colline de "Žižkov" car c'est énorme et fermé au public. Enfin pas toujours, l'intérieur est ouvert tous les premiers samedi de chaque mois à 14h. Rendez-vous sous la queue du cheval, mais pas celle du canasson de "Svatého Václava" sur le "Václavské náměstí", mais sous celle du canasson de "Jan Žižka" sur la colline de "Vítkov".
Le disclaimer qui va bien: vous allez sans aucun doute remarquer que je site souvent "socialiste" dans une forme quasi synonymique de "con-muniste". Alors afin de lever le moindre doute sur mes propos, je souhaiterais clarifier ma pensée. Vous savez qu'à l'origine le socialisme fut définit par les théoriciens de la maudite doctrine comme l'étape préliminaire et nécessaire vers le con-munisme (objectif), ultime étape de la société idéale sans classe ni propriété. Or aujourd'hui, le "socialisme" désigne de manière très vaste et plutôt générale un système qui prônent une modification de l'organisation de la société dans une perspective de justice sociale (ah, ça peut exister une justice sociale? Je veux dire le con, l'intelligent, le beau, le moche, le grand, le petit, le fort, le faible... ah bon, tous pareils? Dis-donc on a 'achement évolué en quelques semaines!). Il englobe aussi bien les anarchistes (heureusement très peu) les marxistes (peu aussi), que les con-munistes (encore beaucoup trop) ou les sociaux-démocrates (ainsi que l'actuel président de la République Française selon certaines sources :-) Cependant ces courants/personnes divergent (heureusement, ils seraient beaucoup sinon) sur des sujets fondamentaux comme l’Etat (pour ou contre), le parlementarisme ou la démocratie directe, l'étatisation des biens de production, l'implication de l'Etat dans la vie économique, etc... Bref, lisez les journaux économiques. Mais aujourd'hui il n'est pas un socialiste comme un autre, et surtout le terme de "socialiste" (respectivement "socialisme") n'a plus du tout la même signification qu'à l'origine. Donc dans ma publie, je parle du terme originel, de celui qui se trouve dans l'abréviation URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques), le terme quasi con-muniste et non pas de celui que l'on retrouve dans PS (Parti Socialiste), parti dont je me demande cependant s'il est l'oeuvre d'une génération spontanée d'après-guerre (première mondiale) ou d'une dérivation intellectuelle et modérée du primitif et révolutionnaire rouge pourpre faucille et marteau.
Et hop, vif du sujet. L'idée d'un monument germa dans l'esprit de certains défenseurs de l'identité nationale en 1882 (le 17 juillet) dans une brasserie (ben tiens, où ailleurs). L'idée originelle était celle du monument à la mémoire de "Jan Žižka", mais rapidement l'on se rendit compte qu'une simple statue, même la plus grande statue équestre du monde, n'allait pas attirer autant les foules qu'un bon vieux troquet enfumé où la bière coule à flots. Aussi l'on commença à penser à un édifice bien, sympa, avec pipette à bière, et système de refroidissement plus que convenable. Mais le manque de fonds et les aléas de l'histoire allaient repousser la mise en oeuvre de l'idée bonarde jusqu'en 1928 (le 8 novembre) où l'on posa la première pierre sous le patronage du premier président de la République (Tchécoslovaque encore à l'époque) "Tomáš Garrigue Masaryk". En cette époque, on pensait en faire un mausolée en mémoire des légionnaires tchécoslovaques (je ne détaille pas, car cette partie de l'histoire mériterait une publie à elle toute seule, entre la révolution soviétique, la naissance de notre République, les 2 guerres mondiales... bref, il y en a trop à dire), donc mausolée en l'honneur des légionnaires, mais aussi mausolée pour notre bon premier président sus cité. Il n'en fut rien, d'abord parce que "Masaryk" avait refusé d'y être inhumé (trop humide et sombre à son goût), et du reste le sarcophage n'était même pas terminé au moment de sa mort (14 septembre 1937) comme la tireuse à bière non plus d'ailleurs (sans dec, faut pas déconner non plus).
L'appel d'offre concernant cet ambitieux projet fut gagné à l'époque par l'architecte "Jan Zázvorka" (21.01.1884 - 27.05.1963) qui n'est pas des bâtisseurs des plus connus malgré qu'il soit sorti de l'école "Jan Kotěra" (comme "Josef Gočár"). D'ailleurs ce monument est son oeuvre la plus émérite car en dehors de ça, il n'est l'auteur (à Prague) que de quelques broutilles comme le "Štefánikův dům" sur la place "I. P. Pavlova" (numéro 486), quelques maisons d'habitation à "Holešovice", la nouvelle gare de "Praha-Smíchov", ah et si... tiens, en descendant de la colline à cheval, ou même à pieds, vous tomberez sur le musée militaire ("Vojenské muzeum", c.f. ma photo du tank rouge), il en est le co-auteur. Vous ne pouvez pas ne pas remarquer la frappante ressemblance fonctionnaliste entre ce musée et notre monument? Bref... il devait également y avoir un grand boulevard de style haussmannien, montant de la tour poudrière (à côté de la maison municipale, "Obecní dům") jusqu'au sommet de la colline de "Vítkov". Heureusement il n'en fut rien, car un tel boulevard aurait nécessité la démolition de nombreux édifices exceptionnels sur son tracé. Peu importe, la construction allait comme elle allait, c'est-à-dire bien, mais l'édifice ne sera jamais utilisé comme cela avait été prévu (ou pas tout de suite).
Le 11 août 1933 l'on posa la dernière pierre terminant ainsi le bâtiment en lui-même, mais il restait encore l'intérieur, la moquette, la tapisserie, la décoration, les statues, les poignées de portes et les boules d’escalier jusqu’aux brosses à caca dans les toilettes. De fait, ce n'est qu'en 1938 que l'on proposa de remettre les clés du monument de la colline de "Vítkov" à sont propriétaire définitif, à savoir l'Etat. Sauf qu'en 1938, l'Etat avait d'autres chats à fouetter que de récupérer des clés de monument. En effet, les évènements de Munich (et je ne parle pas de l'Oktoberfest) qui monopolisaient l’attention du gouvernement suite à la vaillante fermeté avec laquelle messieurs Edouard Daladier ainsi que le très honorable Arthur Neville Chamberlain avaient défendu les intérêts tchécoslovaques face à la concupiscence territoriale d’Adolf laissaient présager à court terme un rallongement conséquent de la liste des héros tombés pour la patrie. On remit donc la passation des clés sine die. Aussi le premier propriétaire, ou disons plutôt le premier utilisateur du bâtiment sera la Wehrmacht qui en fera un dépôt d'armes et de munitions. Mais avant l'arrivée des nazis, l'on réussit encore à déménager les objets déménageables et l'on camoufla les autres, en particulier les sublimatesquement splendides mosaïques de "Max Švabinský" (c.f. mes médiocres photos de l'oeuvre prodigieuse) ou les nettement plus discutables reliefs de "Karel Pokorný" (c.f. ma photo des marbres représentant la fuite, la défense, l'agonie et la mort) qui, grâce à l'inadvertance de l'occupant, survécurent ainsi dissimulés (les objets) jusqu'à la fin du second chambard mondial. En 1945, juste avant la fin de la guerre, les Allemands se sentant en situation précaire affectèrent une centurie au monument, montèrent des nids de mitrailleuses en son sommet et planifièrent d'installer sur le large parvis des pièces d'artillerie lourde afin de tenir le centre de Prague en respect dans le cas d'une invasion alliée. Fort heureusement l'artillerie n'arriva jamais, plus d'essence, plus de munition, et plus personne pour monter tout ça à la force du poignet en haut de la colline, aussi lorsque arriva le soulèvement de Prague (5 mai 1945) et que les partisans praguois offrirent à l'occupant un sauf conduit jusqu'à la périphérie de la ville en échange de leur reddition inconditionnelle, ils ne se firent pas prier. Le grand frère soviétique était certes en retard sur l’horaire, cependant bien en route, et pour les soldats allemands, il était nettement préférable d'être prisonnier des Américains plutôt que des Ruskofs. Du coup, notre monument ne subit pas la moindre éraflure.
Après la fin de la guerre, le bâtiment ne changea pas vraiment de fonction, puisque de dépôt de munitions, il devint dépôt de vêtements et de chaussures issus des collectes pour les nécessiteux de la guerre. Mais ce ne fut que pour une courte durée, car la petite République allait subir un autre tragique bouleversement pour les 40 années à venir. Le 25 février 1948, sous la menace d’une guerre civile, le président "Edvard Beneš" livra le pays aux con-munistes (fumiers) après que cette immonde engeance de merdaillons demeurés aient savamment comploté un putsch solidement appuyés (le putsch comme les merdaillons) par la puissante chienlit soviéto-bolcheviko-stalinienne. Et c'est ainsi que le bâtiment, comme tout le reste par ailleurs, passera sous la gestion des nouveaux dirigeants du pays, le KSČ ("Komunistická strana Československa" ou Parti Con-muniste Tchécoslovaque). Or ces merdaillons dociles n'étant jamais en retard d'une bonne idée venant de Moscou, décidèrent de rendre enfin la fonction première au monument, c'est à dire en faire un mausolée. Mais pas comme prévu à l'origine, pour les légionnaires, non, un vrai mausolée bien con-muniste et pour les con-munistes.
Ainsi le premier Kamarade, Secrétaire, Membre, Comité Central, Parti, Ligue, Con-muniste... bref le président "Klement Gottwald" aura les honneurs d'être officiellement inhumé dans ce monument le 5 décembre 1953. Décédé en mars de cette année (comme Staline du reste, mais 9 jours auparavant, grande année que 1953), il fut décidé qu'à l'instar du grand frère soviétique, il fallait à la petite Tchécoslovaquie un grand mausolée, et comme il n'y avait pas eu auparavant de plus grand con-muniste que le petit Clément, ben ça tombait rudement bien qu'il rendit l'âme à ce moment. Parenthèse pour ceux qui ne sont pas au fait des évènements de la sphère con-muniste, Lénine, puis Staline (mais moins longtemps) reposèrent momifiés eux aussi sur la Place Rouge à Moscou. Fin de parenthèse. Donc pis surtout fallait faire bien vite, parce que Nikita (successeur au trône du parti rouge soviétique) allait mettre bon ordre dans tout ce fanatisme de la personnalité 3 ans plus tard (au mémorable XX congrès) mais ça, nos con-munistes à nous ne le savaient pas encore. Bref, l'on fit venir donc de l'Union (soviétique) quelques 120 Kamarades conseillés professionnels du momificage et de l'embaumation (ah, et pas d'Egypte?), qui s'occupèrent de la charogne jusqu'en 1955, date à laquelle les Kamarades charcutiers locaux reprirent l'entretien de la morbide salaison. Malheureusement, et l'on ne peut dire si la faute en incombait à l'incompétence des premiers, au mauvais entretien des seconds, ou tout simplement à la nature physique (comme mentale) foncièrement pourrie du sujet, mais l'on dû dès 1957 remplacer une partie du cadavre nécrosé afin que l'odeur repoussante ne décourage pas les idolâtres fanatiques de venir contempler la putride exposition. Et l'on avait beau s'acharner à la conservation, mais une fois que le ver est dans la momie... ainsi en 1962, il ne restait plus rien à sauver, et du reste les directives anti culte-personnalistique de Nikita commençaient à prendre effet dans le pays, aussi on l'on incinéra la putrescence dans le plus grand silence et l'on déposa les cendres dans le sarcophage prévu à cet effet (c.f. mes photos) où elles restèrent jusqu'à la révolution (de velours). "Klement Gottwald" sera suivi dans le mausolée par d'autres éminents fils de la révolution bolchevique, comme son successeur à la tête de l'état "Antonín Zápotocký" ou le collaborateur d'à l'invasion des armées du pacte de Varsovie (août 1968) "Drahomír Kolder" mais la bouffonnerie de l'embaumage ne sera jamais réitérée. Ce qui prouve bien que les con-munistes tchèques auraient mieux fait d'apprendre l'Egypte (techniques) plutôt que l'Union Soviétique (politique). La légende locale raconte qu'au temps de l'exposition de la momie du Clément, outre que la salle était climatiquement surveillée en température (13°C selon la légende) comme en humidité (là-dessus la légende ne dit rien) par un système ultra sophistiqué, il se trouvait dans le sous-sol du monument national une "clinique" dans laquelle le sarcophage vitré descendait chaque nuit pour un entretien permanent par rotation de 3x8. Et toujours selon la légende, la centaine de Kamarades artisans qui oeuvraient la nuit à l'infructueuse préservation de la répugnante décomposition finirent alcooliques ou/et déments. Pour terminer, lorsqu'en 1990 l'on proposa aux familles les urnes contenant les cendres des fum... des défunts, personne ne se présenta pour acquérir celles de Clément. Il fut finalement enterré dans le cimetière d'"Olšany" où régulièrement les plus fanatiquement obtus et cérébralement déficients des 12,8% de con-munistes (dernière élection législative de Juin 2006) se regroupent pour commémorer la naissance du dictateur. Juste pour information, je me permets de remémorer aux justement cérébralement déficients un des nombreux bienfaits apportés par la dictature du prolétariat, ainsi que la diplomatique solution avec laquelle le gouvernement (populaire) régla le mécontentement du peuple dont il avait la responsabilité. Ca donne vraiment envie d'aller se recueillir à "Olšany". Bref et finalement, l'euphorie post-révolutionnaire prévalant sur le discernement rationnel, l'on fit encore exorciser par l'Eglise (catholique) l'édifice maudit, purification menée à grand renfort de goupillon imprégné d'eau bénite et dont l'avenir nous prouvera (ou non) l'efficacité (de la purification, anecdote, certes, mais véridique).
Sur l’édifice et dans les environs, vous pourrez admirer des exemples de réalisme socialiste poussés à l’extrême, du proletkult exacerbé au paroxysme de l’obscénité. Parenthèse sur le réalisme socialiste. La culture (dans le sens général) étant nécessairement bourgeoise puisque liée à une idéologie bourgeoise (et souvent réservée à une classe bourgeoise), l'avènement triomphant du bonheur prolétarien dans la société (et pas seulement tchèque) devait forcément engendrer une culture spécifique et prolétarienne. Or cette culture con-muniste qui se réclamait du réalisme socialiste se devait d'être édifiante, puisqu'issue de la politique (dictatoriale) de l'Etat. Ainsi elle avait pour mission d'encadrer, de promouvoir et d'exhorter les fondements même du con-munisme. De ce fait, par une représentation hyperréaliste de l’ordinaire réalité socialiste, la culture devait exprimer son attitude exaltée et son adhésion totale aux évangiles marxistes. Exemple, la dernière statue dressée à l'arrière de l'édifice en 1972 et intitulée "nový život" (la nouvelle vie) de "Karel Lidický" (c.f. la photo en rouge pourpre avec un trait lumineux sur les personnages). Ne sentez-vous pas comme un engouement forcé, un enthousiasme imposé mais pas naturel, un manque de spontanéité dans le geste? Genre la bonne épouse haussant son chérubin sur son épaule afin de lui faire contempler la nouvelle vie socialiste qui défile devant ses yeux, lui-même (le chérubin) levant ses mimines pour enlacer ce bonheur suprême, et derrière eux, le bon père de famille protégeant de son corps massif les deux frêles individus, tenant son épouse d'une main pour la rassurer de sa présence et levant l'autre pour saluer cette splendide existence nivelée par la masse ouvrière comme il saluerait un défilé de tanks un 1er mai sur la Place Rouge? La sculpture en soi est ce qu'elle est, certes, mais lorsqu'on connaît l'immonde idéologie qui se cache derrière cette oeuvre, c'est à vomir de dégoût.
Autre exemple, la porte d'entrée principale du monument qui date de 1952. Elle est l'oeuvre du professeur "Josef Malejovský", remarquable artiste national con-muniste, double lauréat du prix "Klement Gottwald" (fumier), lauréat du prix "Antonín Zápotocky" (fumier), décoré de l'Ordre de la Nation (socialiste), de l'Ordre de la Victoire de Février (tous des fumiers), de l'Ordre du Travail Emérite (?!), de l'Ordre du "Qui Sait Faire ses Lacets" et de l'ordre du "Qui Pisse sans Goutter". Cette splendide porte symbolise la con-ception con-muniste des principaux évènements de l'évolution de la nation tchèque, ce qui est bien évidemment d'une objectivité absolue, et quiconque y verrait la moindre déformation historique ne serait qu'un agent subversif étranger à la solde de l'impérialisme occidental cherchant à déstabiliser la démocratie socialiste issue de la volonté populaire. Qu'y voyons-nous? (c.f. mes photos): sur la partie gauche, le révolutionnaire religieux "Jan Hus" haranguant le peuple contre le despotisme et la décadence de l'Eglise romaine, son disciple révolutionnaire "Jan Žižka" défendant la roture contre la noblesse et la bourgeoisie, pis d'autres, plein, et toujours dans le même style de la pensée révolutionnaire permanente. Ca c'était au début du XV ème siècle, et c'était bien, je veux dire dans l'esprit con-muniste. Par contre on ne va surtout pas évoquer ce qu'il y avait avant, la naissance de la nation (IX ème et X ème siècle), les grands rois de la grande Bohême (du XII ème au XIV ème), parce que tout ça c'est trop "national bourgeois". On ne va évidemment pas évoquer non plus ce qu'il y avait après (le XV ème), le développement culturel et scientifique du XVII ème et XVIII ème, la renaissance nationale du XIX ème et l'introduction massive de la langue tchèque dans l'empire germanophone austro-hongrois, non, ça c'est certes "révolution" mais beaucoup trop "révolution nationale" (de là à ce que ça donne des idées aux Tchèques). Passons sur la droite de la porte. Qu'y voyons-nous? (c.f. mes photos): un défilé syndicaliste marquant la fin de la domination patronale, un ouvrier défendant légitimement son maigre salaire sabré par un gardien de l’ordre à cheval à la solde du capitalisme bourgeois (sous la Première République), des gardes-frontières tchèques surveillant l'infiltration dans le paradis con-muniste d’agents impérialistes porteurs du virus de la décadence, des citoyens accueillant les grands frères soviétiques assis sur leurs tanks lors de la libération du pays en 1945. Bref, rien que des morceaux choisis bien prolo-démagogiques de réalisme socialiste soutenant quelques lignes d'histoire sciemment déformées.
Et tiens, autre parenthèse. Rapide anecdote sur la libération de Prague par les bolcheviques. Alors que la fin de la guerre était proche au printemps 1945, Eisenhower et Antonov (tout 2 généraux mais pas des mêmes armées) s'étaient mis d'accord (le 30 avril) sur qui allait libérer qui dans le centre de l'Europe (politique ma chérie), "plouf plouf, ça sera toi qui...". Et la ligne de démarcation passait par l'axe "Karlovy-Vary", "České Budějovice" via "Plzeň". Seulement voilà, la 3e armée du général Patton était fichtrement en avance sur les staliniens (fumiers), et libérait déjà la ville de "Plzeň" le 6 mai 1945. Entre temps, les Praguois au fait des victoires américaines avaient pris les devants, et le 5 mai 1945 (à midi et demie) éclatait l'insurrection de Prague. Rapidement informé, le général Patton à "Plzeň" voulait envoyer 2 divisions de tanks pour venir en aide aux insurgés, mais il dû abandonner son idée sous la pression d'Eisenhower (politique mon amour) qui ne voulait pas fâcher les sbires de Staline (fumier). Du reste le 8 mai 1945 à 16h, le général en chef des armées allemandes d'occupation à Prague, "Rudolf Toussaint" (oui je sais, ça ne sonne pas très Allemand) signait la capitulation avec les partisans tchèques et le lendemain, le 9 mai 1945 à 3:00 entraient les premiers blindés soviétiques dans une ville de Prague déjà libérée par ses habitants. Inutile de vous dire que le Kamarade Général "Pavel Semjonovich Rybalko" tirait une gueule bolchevique de con-stipé, frustré de la privation d'une victoire facile. Mais bon, hein, il n'avait qu'à être à l'heure aussi. Cependant ces fumiers rouges ont la mémoire vengeresse longue et ne pardonnèrent jamais ça aux responsables tchèques. Aussi après leur putsch de 1948, ils firent payer très cher aux principaux instigateurs leur heureuse initiative de mai 1945. Le général "Karel Kutlvašr", éminent acteur de l'insurrection sera emprisonné en 1949 pour haute trahison (?!), puis libéré pour raison de santé en 1960. Il décédera l'année suivante des séquelles de 11 ans de pension 5 étoiles (rouges) con-muniste (fumiers). Et pendant 40 ans, on apprendra dans les livres d'histoire en Tchécoslovaquie que "la vaillante armée rouge libéra la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie et les autres pays jouissant de la démocratie populaire et qui aujourd'hui contribuent à l'épanouissement du socialisme". Quant aux effrontés qui avaient l'impertinence de venir rappeler la présence de l'armée américaine à l'ouest du pays, ils se voyaient offrir un séjour gratuit en pension complète dans l'un des nombreux hôtels de réhabilitation civique pour une durée proportionnelle à l'opiniâtreté de leur entêtement. Ca calme! Enfin ça calmait. La vocation d'objecteur, ou plutôt d'historien objectif s'évanouissait à vue d'oeil au dépend du Kamarade Professeur dont l'enseignement impartial commençait à la préhistoire de la lutte des classes du XIX ème siècle, en passant par le féodalisme de Nicolas et la renaissance d'Octobre pour se terminer aux temps modernes du kolkhoz, unique chemin possible menant à l'achèvement du paradis terrestre. Fin de toutes les parenthèses que j'avais ouvertes et que je ne sais plus si je les avais fermées (enfin maintenant si).
Sinon dans mon article d’il y a une paire de semaines sur le borgne "Jan Žižka", je ne vous avais pas mis la moindre photo de la statue soit disant plus grande du monde parce que je n’en avais pas. Du coup je remédie à ce manque aujourd’hui en vous offrant des photos uniques de la fantastique statue avec des échafaudages. Uniques les photos, parce que de beaux échafaudages comme ça, sur la plus grande statue équestre du monde, vous n’en verrez que très rarement. En effet, et contrairement à la plus grande tour Eiffel du monde (à Paris) qui, soit dit en passant ressemble à un échafaudage (le plus grand du monde) à elle toute seule (je vais me faire des amis sur ce coup là :-) et qui est constamment en travaux (peinture, boulons, ascenseurs, grèves), la statue de "Jan Žižka", elle, n’est échafaudagée qu’une fois tous les 10 ans et seulement pour 2 mois. Pendant cette période d’entretien, tiens, on resserre la selle afin que le cavalier n’aille pas se croûter de sa monture par vent fort, on vidange l’huile de coude, on taille sa moustache au "Jan" et sa crinière au roussin, puis on lave les fientes de pigeons, on détartre les crocs des 2 bestiaux pour le sourire sur la photo et hop, ils sont de nouveau prêts à faire la fierté de la colline de "Vítkov". Tiens, anecdote véridique. En 1937, lors de la présentation aux membres du jury de la maquette du roussin, éclatèrent des débats enflammés sur la race du bourricot (cheval de trait et non de bataille), son équipement (inadéquat d'avec l'époque), sa couleur (de toute façon il est vert maintenant), son hyperréalisme pour les uns, son manque de détail pour les autres. Un comble concernant les détails, car comme dirait Madame La Grosse Lulu de la rue St Denis qui eut en son temps la délicate patience de tout d’abord divulguer à l’empoté pubère que j’étais les prodigieux trésors que recèle le corps des femmes en 10 leçons pour le prix de 5, puis de m’en enseigner pratiquement leur subtile manipulation, gratuitement cette fois-ci compte tenu (selon ses propres dires) de mes remarquables et diligents progrès... donc comme elle dirait, Madame La Grosse Lulu de la rue St Denis, "l’équidé sous le séant du guerrier hussite est sans conteste un mâle qui n'a rien à envier au gros poireau ukrainien de mon maquereau camerounais Clitandre-Désiré Yabonkoko" (d'ailleurs une de mes photos en témoigne). Le modèle fut en fait un bel étalon de trait alezan nommé "Theseus" (en Français Thésée, le fils d'Egée -son père- élevé par Pitthée -son grand-père- détesté par Médée -second épouse d'Egée-... enfin lisez Euripide ou Minotaure) du fameux haras de "Tlumačov". Et sous ce cheval justement, sur le devant du parvis où qu'aujourd'hui on dépose des fleurs sur la tombe du soldat inconnu pour la fête des mères, il y avait au tout début le sigle de la ČSR ("ČeskoSlovenská Republika", République TchécoSlovaque). Il fut remplacé en 1962 sur ordre du KSČ ("Komunistická Strana Československa", Parti Con-muniste Tchécoslovaque) par le sigle de la ČSSR ("ČeskoSlovenská Socialistická Republika", République Socialiste TchécoSlovaque), et l'original fut détruit toujours selon l'ordre des réformateurs de l'ignoble société bourgeoise. On remit après la révolution (de velours) en place une copie de l'originale, et c'est celle-ci que vous pouvez voir aujourd'hui.
Bien, maintenant parlons un peu du paysage, parce que vous n'êtes pas sans savoir que la colline de "Vítkov" surplombe Prague (s'il en est des, qui ne le savent pas, lisez ma publie sur "Jan Žižka"). Et la vue sur Prague est superbe, de tous les côtés. Enfin superbe, lorsque le temps le permet parce que ce n'est pas toujours le cas (qu'il le permette). En plein été par exemple, lorsque les températures montent bien haut et que le niveau de pollution atteint de tels sommets que les sites Internet qui affichent les taux sont mis hors service pour des "raisons techniques" afin de ne pas épouvanter la population (je plaisante maman :-) donc dans ces conditions vous ne voyez rien. Enfin rien, si, le smog, et attention c'est beau, un vrai beau smog de belle ville ultra-moderne où les habitants préfèrent s'asphyxier dans leur voiture des gaz d'échappement plutôt que dans le tram des dessous de bras des passagers. On les comprend (moi du moins). Mais quand il n'y a pas de smog, quand il n'y a pas de brouillard, quand il ne pleut pas, quand il ne neige pas, quand il fait encore jour et quand il n'y pas une invasion de sauterelles enragées par l'ESB (Encéphalopathie Sauterellesque de Bohême), et bien en face du cavalier hussite (lui dans votre dos, la bourrique soufflant sur votre tête) vous avez une vue sur tout Prague centre, avec dans le fond la colline de "Strahov", son stade et sa petite tour Eiffel, sur votre droite dans la vallée il y a "Karlín" (superbement inondé en 2002 mais sec aujourd'hui) avec dans l'horizon les immeubles en béton de "Kobylisy", sur votre gauche c'est "Vinohrady", avec son antenne de télévision-restaurant-godemiché (encore une idée bougrement bonarde des con-munistes de l'époque), puis derrière vous, enfin derrière la plus grande statue équestre du monde, ben vous ne voyez rien parce qu'il y a le splendide monument qui vous cache la vue, forcément (de toute façon il n'y a rien à voir).
Quoi qu'il en soit c'est sympa, c'est parfois beau, c'est toujours surplombant, mais c'est particulièrement désert. Et c'est bien un des problèmes du lieu, c'est désert comme l'Assemblée Nationale d'ici. Pas une buvette, pas un kiosque à souvenirs, pas un marchand ambulant marchant en bullant, rien, le vide si déral qu'il n'y a quasiment personne, même (presque) pas de tagueurs, cette immonde vermine puante d'apprentis crétins stupidement dévastateurs du moindre beau immaculé. Si, accessoirement et selon l'horaire vous y trouverez un gosse (pas deux) qui fait du roller, une mémé qui promène Kiki (ou l'inverse), un ou deux gens perdus, puis c'est tout parce que c'est en hauteur, et parce que la station de tram, bus ou métro la plus proche se trouve à quelques 1 bon kilomètre en montée à l'allée et itou en descente au retour. Et aujourd'hui se pose la sérieuse question du qu'est-ce qu'on en fait? Parce qu'ok, tout le monde (enfin ceux qui savent que ça existe, et moi le premier) s'accorde à dire que c'est chouette, qu'il faut le conserver, qu'il faut même l'entretenir, le faire visiter et l'utiliser, ben ouais mais si on ne le rentabilise pas? Parce que je ne vous parle pas de l'entretien, du chauffage en hiver (10 mois de l'année ici à Prague), et donc en faire quelque chose pour le gosse qui fait du roller, la mémé qui promène Kiki, et l'un ou les deux gens perdus, ça va pas le rentabiliser velu poilu notre monument. Donc aujourd'hui on cherche des idées. Concert classique, théâtre? Comment faire monter les dames en escarpins talons et guilles? Concert rock? Comment empêcher les débiles de bousiller le splendide intérieur? Musée? De quoi, et à quel prix compte tenu de la très faible fréquentation du lieu? Attraction touristique? Faudrait de la bière, du poil et des nichons pour attirer les Brits mais on en revient à la problématique du concert rock. Edifice religieux? Dans le pays le plus athée d'Europe (sinon du monde)? Bâtiment d'Etat? Nos faignants ne se rendent déjà pas à l'assemblée dans Prague 1 qui est chauffée confort. Non sans dec, on cherche, on cherche résolument, mais on ne trouve pas. Pire, les tentatives de quelque chose ont échoué d'insuccès. Donc si vous avez la moindre idée sensée et pertinente (quoi que, au point où on en est, envoyez toutes les idées et on fera le tri), n'hésitez pas à me laisser un commentaire, je transmettrai à qui de droit.
A propos et pour finir, vous savez qu'on ne dit pas "embaumation", ni "embaumage" mais "embaumement"? C'est dingue la langue Française non? Chuis scié!
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