Légende: Rabbi Loew et son Golem de Joseph

Aujourd'hui c'est fête, j'ouvre une nouvelle rubrique, que je n'ai pas encore abordée, jamais, celle des légendes. Ben vouais, parce que Prague en est velue partout de légendes, plein, des rigolotes, des tristes, des qui foutent les boules à donf, enfin de toutes sortes grâce d'abord au talent des écrivains tchèques, mais également à la bonne humeur du peuple et à la qualité de la bière (ça aide pour raconter des conneries :-).
Alors comme je vous ai trouvé de jolies images de beaux bâtiments de Prague et que j'y connais rien en architecture, je me suis dit que j'allais vous parler d'autre chose, qui n'a certes rien à voir avec l'architecture que j'y connais rien, mais qui pourrait vous intéresser quand même. Ben voilà donc la première légende, celle de Rabbi Loew et de son bestiau de Golem, histoire que vous trouverez dans toutes les bonnes boutiques de la ville, en souvenir, en guide multi langue, en image, en statuette, en T-shirt, en casquette de baseball, en tasse à café, en tasse à thé, en tasse à soupe lyophilisée, en nom de bar...

Commençons par les protagonistes et certains éléments contextuels indispensables à la bonne compréhension de la légende.

Le Rabbi Loew. De son vrai nom "Yehudah (Juda) Levi ben Betzalel", le Maharal (acronyme de "Notre maître le Rabbi Loew"). Son nom se trouve sous différentes orthographes, "Loew" étant la plus répandue mais l'on trouve également "Loeb" ou encore "Löw". Sa date de naissance est plutôt douteuse, selon certaines sources, Rabbi Loew serait né en 1525, selon d'autres en 1511, 1512, 1513 voire encore en 1520... enfin ça n'a pas vraiment d'importance. Même son lieu de naissance n'est pas certain, Worm en Allemagne, Poznan en Pologne, vous trouverez de tout (sauf New York, il semblerait qu'il ne soit vraiment pas né à New York). Là par contre, où tout le monde est d'accord, c'est sur la date de sa mort, le 17 août 1609 à Prague, où il est toujours enterré, dans le vieux cimetière juif, sérieux, pouvez aller voir, sa tombe s'y trouve vraiment.

Le Golem. De son vrai nom "Joseph", "Joseph le Golem" ("Golem" signifiant selon les ouvrages de référence "embryon", "foetus" ou "imparfait", "mal fichu", mais le plus vraisemblable, en jargon yiddish "golem" signifie "tas de boue informe ayant pris vie afin de défendre la communauté juive des malfaisants"). Il est né un soir de mars 1580 à Prague, juste avant la Pâques juive, et est mort quelques mois plus tard de la même année dans la même ville (l'a pas beaucoup voyagé le pauvre bougre). Selon le "Naphy Gezirah bildzeitung" de l'époque, première évocation du Golem fut faite en ces termes: "créature de glaise accédant à la vie suite à incantations occultes connues seules des Rabbis".

Le père Taddeush. Haineux jésuite oeuvrant pour le compte de l'église catholique. Prétextant des crimes de sang perpétrés sur des enfants catholiques, le provocateur entraînait les pragois fanatisés dans le quartier juif afin de se livrer au lynchage et au pillage arbitraires.

Le "Seder" ("ordre" en hébreux) de "Pessa'h" (Pâque juive). C'est l'ensemble des rites, us et coutumes au cours desquelles les Juifs revivent l'événement de leur libération d'Egypte. En l'occasion, ils mangent le "Matzah", pain sans levain (mais avec le vin) qui, contrairement au "Matzah" qu'ils mangent toute l'année, ne contient que de la farine additionnée d'eau et rien d'autre, pas un grain de sel, pas une goutte d'huile, rien, même pas du beurre de cacahuète. Or la croyance ancienne qui perdura longtemps dans l'esprit des pauvres gens (non Juifs) voulait qu'on adjoigne à la préparation du "Matzah" de "Pessa'h" lors du "Seder", du sang d'enfant chrétien. Mais attention, pas n’importe lequel d'enfant chrétien, du vraiment bien croyant, bien baptisé par un bon curé, et dûment confessé quelques heures avant son utilisation.

La "Torah" ("loi" en hébreu). Egalement appelé Pentateuque (du grec "Pentateuchos", cinq volumes), désigne les cinq premiers livres (la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome) de la Bible des Juifs (aussi appelés livres de Moïse) et de la bible des Chrétiens.

La "Kabbale". Ensemble de deux recueils ésotériques essayant de comprendre le monde par toutes les voies possibles d'interprétation, littérale, symbolique ou numerique. Le premier "Sefer Yezira", est une série de monologues attribués au patriarche Abraham et sans doute écrit au III ème siècle. Le second, Zohar, publié au XIII ème siècle est un recueil de commentaires mystiques sur le Pentateuque attribués au rabbin "Shimon Bar Yochai au" (II ème siècle).

Et maintenant l'histoire...

L'histoire, donc, se passe en 1580, précisément en Mars, en cette bonne vieille ville de Prague. Un soir lugubre et sombre d'avant "Pessa'h", arrivèrent aux oreilles de Rabbi Loew les échos d'une rumeur que selon un ouï-dire public le malfaisant Taddeush manigancerait un nouveau pogrom contre le peuple Juif de Prague.
Encore une histoire d'enfant disparu, qui aurait sans doute servi d'assaisonnement du "Matzah", enfin peu importe le prétexte, qui de toute façon n'avait pas à être fondé, puisque l'ignorance et la bêtise des gens suffisaient à déclencher les déferlements de violence. Rabbi Loew, leader spirituel de la communauté juive, se prit la tête entre ses mains, et se mit à penser "mi c'y pas possib, nom di diou di nom di diou, mi porquoi c'y-t-il donc encore qui c'y pas possib?". Que pouvait-il bien faire pour empêcher son peuple de subir à nouveau la frénésie sanguinaire des pragois, attisée par l'église catholique et le roi Rudolf II? Tout d'un coup, hop, comme ça, l'idée de génie lui vint à l'esprit. Grand érudit cultivé, fervent lecteur de la "Torah" et mordu passionné des textes kabbalistiques, il se souvint avoir lu un passage ésotérique traitant du pouvoir de donner la vie. "Bi valà!", se dit Rabbi Loew, "ji va créer oune enorme Golim, y li primier qui viendra nous chirchi di noises, l'aura son pieds au ki". Alors là, les opinions divergent, car selon certains historiens, cette idée serait venue de Dieu lui-même (communiquée comme d'habitude par l'intermédiaire d'un rêve, en plein sommeil, sans témoin), selon d'autres, l'idée serait venue alors qu'il zappait entre "l'incroyable Hulk" et "Frankenstein" à la téloche.
Peu importe, c'est pas crucial pour l'histoire. Sur ce, Rabbi Loew retroussa ses manches sur ses bras, ajusta ses lunettes sur son nez et se mit à la tâche sur sa table. Selon le premier livre de la "kabbale" ("Sefer Yezira"), pour créer un bon gros Golem, il faut 100 kg de terre glaise vierge (vierge = non cultivée, pas comme pour la laine où qu'il faut que les moutons courent plus vite que les bergers) des bords de la rivière Vltava (ça tombe bien, elle coule à Prague), ensuite il faut connaître le vrai nom de Dieu (là c'est déjà plus tordu parce que personne n'en sait vraiment rien, c'est secret caché parce que plein de pouvoirs qu'un homme n'est pas en mesure de maîtriser), et finalement 3 bons litres de sang d'enfant chrétien... mais non, je plaisante, ça c'est pas nécessaire le sang d'enfant chrétien (enfin pas pour le Golem, pour faire du "Matzah de Pessa'h" oui, mais pas pour faire un Golem). Bon, le seul souci en fait c'est le vrai nom de Dieu qui, selon la légende, est judicieusement planqué dans la "Torah" (ben ouais, t'auras lu, t'auras su, mais aussi "Torah" lue, "Torah" sue, eh!). Rabbi Loew se mit donc à lire, et à lire, pis à relire jusqu'au moment où qu'il finit par trouver, vieux renard dégourdi: "Hourra, j'y li nom di Diou, nom di Diou!" s'écria-t-il. Et le soir même, à la tombée de la nuit, il se précipita sur les bords de la Vltava sans même goûter aux délicieuses "mchimlettes" que sa femme "Pearl" avait gentiment préparées.
Ainsi pendant plusieurs heures, à la lumière de la pleine lune, à la force de ses bras et à l'effluve de la sueur de son front, il modelât et sculptât de ses mains la monstrueuse statue de glaise en ce 20 ème jour du mois Adar de l'an hébreux 5340. De nouveau, à cet endroit là de la légende, les opinions divergent. Selon certains historiens, il (Rabbi Loew) aurait été accompagné par 2 assistants, son beau-frère "Isaac ben Simson" (Isaac et non pas Omer ben Simson) et par son apprentis Rabbi "Jacob ben Chayim Sasson" (le bien connu Rabbi Jacob), selon d'autres il aurait été accompagné uniquement de sa propre femme "Pearl" qui martelait inlassablement à ses côtés "Jida, nom d'ine pipe, ti vas mi prendre fra, ti pi pas fire ci conneries li jour quand il fit plis chaud?". Enfin c'est pas important non plus, parce que qu'il ait été seul ou non, ça ne change rien à l'affaire, c'est vraiment du détail et je suis singulièrement surpris que les gens s'arrêtent à ces broutilles insignifiantes.

Et voici donc notre Golem terminé fini, mais inerte comme une huître, couché sur le dos et la rive de la Vltava, le nez face à son créateur regardant le ciel bleu foncé de ses yeux bleus clairs (enfin pas encore, ils le deviendront après, quand il sera en vie).
S'approchant de sa créature, Rabbi Loew inscrivit alors sur son front (du Golem, pas le sien à Rabbi) le nom de Dieu qu'il avait tant cherché dans les divers ouvrages mystiques. Et soudain le prodigieux miracle s'accomplit: le Golem ouvrit un oeil, puis un deuxième, puis s'assit, puis se levât, marcha un peu, en avant, en arrière, à gauche, à droite, pis leva un bras, leva l'autre bras, s'accroupit, se releva, tendit les 2 bras en avant et commença une série de génuflexions sous le regard médusé de Rabbi Loew qui s'exclama "Et quand ti auras fini di fire l'andouille ti mi li diras, hein, on porra rentri parce qu'il fit pas chaud...". Bon, allez, je ne vais pas vous cacher que le passage de la naissance (enfin de l'arrivage à la vie) existe également sous moult versions. D'aucuns avancent que Rabbi Loew aurait tourné sept fois autour du Golem de droite à gauche les orteils des doigts de pieds croisés récitant des "zirufim" (ça devrait être des formules magiques, mais je n'ai pas trouvé de définition dans le dico, alors méfiance), puis de nouveau de gauche à droite, cette fois aussi sept fois aussi, mais en récitant d'autres "zirufim" et les orteils des doigts de pieds croisés dans l'autre sens, l'autre par dessus l'un. Certains encore prétendent que Rabbi Loew aurait écrit sur un bout de papier la formule suivante "ayat emat e Loew anek awyt mhurt takniftin nefkah tarwit y dahat mehmet" (en francais "Salut, je suis Rabbi Loew, lève toi faignasse et marche", formule qui a déjà fait ses preuves quelques siècles auparavant), ensuite il aurait glissé le parchemin sous la langue du Golem (comme les gouttes homéopathiques contre les troubles de la ménopause, 3 x par jour).
Ah oui, et il (le Golem) serait passé par plusieurs couleurs, du feu serait apparu dedans son torse, les ongles et les cheveux auraient poussé, et il aurait même roté grassement à plusieurs reprises sans mettre la main devant sa bouche. Puis il y a encore la version qui consiste non pas à écrire le nom de Dieu sur le front de Joseph mais le mot hébreux "emet" (qui signifie "vérité"), puis ensuite effacer le premier "e" afin d'obtenir "met" (qui signifie "mort") pour le débrancher. Sans dec, mais qui c'est qui a bien pu inventer ça, voyelle, consonne, voyelle... genre le Rabbi Loew, inventeur du scrabble, non mais sérieusement. Enfin ce qui est important ici, c'est que le Golem prit vie et qu'il fut vivant.

A partir de ce moment, on n'a plus beaucoup d'éléments sur ce qui s'est réellement passé, ou plutôt les éléments sont extrêmement confus. On ne sait pas vraiment si le Golem était utilisé comme travailleur clandestin assigné en particulier à des tâches harassantes, on ne sait pas s'il a jamais servi comme protecteur du peuple Juif, on ne sait d'ailleurs même pas trop comment il fonctionnait, à la voix, au coup de pieds au cul, ce qu'il mangeait, combien de temps il dormait, qui était son actrice préférée... Il circule cependant quelques anecdotes non confirmées dans les rues de Prague. Première anecdote: bien que doté d'une force colossale, il était selon les témoins passablement sot, enfin sot, disons limité, mais c'est pas vraiment le terme, comment dire, il manquait singulièrement de bon sens et de réflexion.
Ainsi il aurait soit disant provoqué une inondation sans précèdent dans les rues de Prague parce qu'un jour Madame Loew l'aurait envoyé chercher de l'eau au puits, puis s'en serait allée chez le coiffeur en ville avant le retour de son mari. Personne n'étant à la maison pour arrêter Joseph, celui-ci pompait, versait, pompait, versait comme un Chadoc et finit par inonder la ville. Je ne vous raconte pas la dérouillée qu'il s'ait prise en rentrant. Seconde anecdote: l'une des filles de Rabbi Loew (Rachel) serait tombée follement amoureuse de Joseph (on se demande bien pourquoi?!), et comme Rabbi Loew pour le créer, mais cette fois pour le séduire, elle aurait tourné sept fois autour du Golem de droite à gauche les orteils des doigts de pieds croisés récitant des "zirufim" envoûtants ("hidha woua hidha m'ty stantan'houm fastag'houm lahatm'houm tawa laha mimouna" ce qui se traduirait comme "oh mon Khule homoncule, comment veux-tu qu'il manque Ulle, sans savoir s'il teste Ykule" ce qui ne veut strictement rien dire, mais il paraîtrait que ce serait envoûtant). Le fait qu'ils auraient pu avoir des rapports puis de la descendance n'est que pure affabulation, aucune preuve n'existe d'autant plus que tout laisse à penser que le Golem était asexué (et aussi muet, lymphatique, et daltonien car dans la précipitation, Rabbi Loew n'aurait pas eu le temps d'étudier minutieusement tous les détails du donnage de vie, qui s'en étonnerait?).

Pis un jour Rabbi Loew décidât de désactiver sa création, et là les preuves existent. La raison? Bon nombre d'hypothèses à nouveau fourmillent dans les livres de référence. A force de célébrité et de pouvoir physique, le Golem serait devenu dangereux pour la population pragoise y compris la communauté juive.
Seconde hypothèse, Rabbi Loew en aurait eu assez que sa fille (Rachel) fréquente Joseph, elle était belle, intelligente et en bon père, le Maharal désirait ardemment qu'elle se trouvât un vrai mari adéquatement conçu par Dieu. Mais selon ma femme de ménage, le Golem prenait trop de place dans leur petit appartement et ne s'essuyait pas les pieds avant d'entrer du dehors... Donc pour neutraliser l'homoncule, Rabbi Loew effaça le nom de Dieu de son front (du Golem, pas le sien à Rabbi), et la glaise redevint glaise, mole et inanimée comme une huitre. Pour ceux qui croient en le parchemin glissé dans la bouche, sous sa langue, Rabbi Loew enleva simplement le parchemin, sans se faire mordre les doigts, et pis voilà.

N'empêche que tout n'est pas terminé dans cette histoire, loin de là. Bien que redevenu de la glaise (molle et inanimée comme une huître), Joseph n'en restait pas moins entier, sans vie, mais sculpté, prêt à reprendre du service au cas où, qu'on ne sait jamais. Rabbi Loew enveloppât alors le Golem dans un drap humide, jetât la masse inerte sur son épaule droite et ouvrant la porte de la main gauche allât cacher la chose dans les combles de la synagogue vieille-nouvelle de style gothique primitif construite au XIII ème siecle. Pendant des siècles, l'accès aux combles était interdit, et par ailleurs impossible car ils avaient été volontairement scellés par Rabbi Loew lui-même. Des générations entières de Rabbis protégeaient et gardaient le secret prodigieux qui se trouvait dans la synagogue. Puis au XIX ème siècle, quand même, un journaliste mandaté par l'empereur en personne allât investiguer les combles. Mais il ne trouva rien, rien qui ne puisse prouver l'existence du Golem. Avait-il seulement bien cherché? Pouvait-il seulement espérer trouver bêtement étendu sur le sol un corps de glaise enveloppé dans un drap blanc jonché de fiente de pigeon? Enfin quoi, le Rabbi Loew était non seulement pourvu d'une grande intelligence, copieusement érudit, mais de surcroît maîtrisait diablement les arts kabbalistiques, ésotériques et les sciences occultes.
Aurait-il sérieusement posé son oeuvre là, par terre, à même le sol pour que la première balluche de journaliste venue la découvre? Alors moi je vous le dis, et bon nombre de pragois, dont ma femme de ménage, en sont également convaincus, Joseph, le Golem, dans la synagogue, en haut, dans les combles, ben il y est toujours. Et certains soirs, parmi les tours et les clochers fièrement dressés entre la vieille ville et le petit côté, surplombés par l'imposant Château protégeant la ville des incertitudes de l'histoire, l'on peut parfois apercevoir au détours d'un passage sombre ou d'un entrelacement de ruelles pavées, une silhouette inquiétante projetée sur une façade gothique, baroque, renaissance ou art nouveau. Cette ombre imposante et mystérieuse qui se dirige vers le vieux cimetière juif du quartier Josefov semble planer lentement, lourdement, sur les murs des édifices, comme si la forme qui la projette n'était pas humaine.

Ah vouis, et pour conclure, je vous joins des articles époustouflants (en anglais, mais c'est sûrement pas un problème pour vous) qui prouvent sans le moindre doute possible que le malheureux candidat aux dernières élections américaines "John Kerry" est un descendant direct du Rabbi Loew. Selon un autre article, sa famille se serait convertie au catholicisme au début du XX ème siecle, John serait contre l'état d'Israël, qu'il serait un pote à "Jimmy Carter" qui lui aussi serait antisémite... Enfin lisez voir, et faites-vous votre propre opinion. En ce qui me concerne je commence à croire sérieusement que le Golem a vraiment eu de la descendance, mais pas avec Rachel, avec un âne, et que leurs progénitures vivant aujourd'hui aux Etats-Unis écrivent des articles sur Internet.

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