Ville: L'église St Roch, St Sébastien et Ste Rosalie aussi
"Ouais, super, elle est enfin ouverte, chérie d'amour faut qu'on y aille, ouais, super!" C'est par cette exclamation de joie que je l'informai, un samedi vers 15h, de ma furieuse envie de visiter cette insolite église de Prague 3, au bout de la rue qui descend du centre commercial Flora vers le cimetière de "Olšany" ("Olšanský hřbitov") et à propos duquel il faudrait (je faudrais) faire une publie entière, un jour, quand j'aurai le temps, et quand j'aurai terminé les autres publies, un jour donc... "Et faut y aller avant 17h ma chérie d'amour, parce qu'après c'est fermé" avais-je rajouté imperceptiblement, histoire de la hâter sans pression insistante (elle aime pas sinon, fâchée qu'elle est après). C'était les EHD (European Heritage Days), et comme chaque année, je m'étais préparé ma petite liste de raretés architecturales à visiter absolument, car en dehors de ces journées EHD, c'est totalement inaccessible (sinon ce n'est pas sur ma petite liste). Sauf que cette année, je ne vous ai pas fait une rubrique spéciale comme précédemment, parce qu'il y a tellement de sujets différents, d'importance différente, que je préfère vous les présenter de façon individuelle. "T'es prête ma colombe des îles du paradis? Non? Bon, ben on va attendre encore un peu alors... oui, pas seulement un peu, prends tout le temps dont tu as besoin... mais jusqu'à 17h, parce qu'après c'est fermé." Je m'étais souvent demandé ce que c'était que cette église ronde, en forme de rotonde romane, mais bien trop grande pour cette époque (romane), et bien trop baroque pour du roman, juste à la croisée de routes importantes entre "Žižkov" et "Vinohrady". "Rien ma tendresse, tu n'as besoin de rien. On va juste visiter une église, donc tu n'as même pas besoin de te faire belle... enfin tu es belle tout le temps... non, je veux dire que tu n'as même pas besoin de te maquiller, souffler les cheveux, etc... juste mettre quelque chose sur toi, même pas forcément beau... enfin si, non... bien sûr qu'il te va bien ce jean. Ce que je voulais dire c'est que la tenue de soirée n'est pas indispensable, et que l'église ferme à 17h, genre." Et à chaque fois que je passais par là, que je voyais cette église, je me disais mais crénom di diou, faut vraiment que j'y aille un jour. Maintenant les dimanche matins je dors, pis quand y a la messe c'est mal venu de photographier, et le reste du temps c'est fermé, du coup ben ça complique nettement la démarche. "Ah ben on va essayer quand même, sûr que maintenant va falloir faire vite, mais on devrait y arriver, avant la fermeture, si je roule vite." J'avais vaguement entrevu, mais vraiment vaguement, qu'il n'y avait qu'un seul jour d'ouverture, contrairement aux autres édifices qui sont ouverts tout le week-end EHD du matin au soir, et je ne voulais vraiment pas louper ce monument, même si je n'allais y passer que quelques minutes. En arrivant devant l'édifice, je fus de suite surpris par le manque d'effervescence. Bon, c'est vrai qu'elle n'est pas des plus visitées, comme église, mais quand même, pour personne, l'y avait vraiment personne... Finalement, après avoir garé la voiture et nous être approchés de plus près, la raison de cette absence d'intérêt s'expliqua d'elle-même: c'était fermé, et ce ne fut, semblerait-il, jamais ouvert ce jour là. "Vouis, je sais ma biche de velours, j'aurais dû regarder plus attentivement la notice, je sais, j'endosse la pleine responsabilité de ce déplacement inutile comme du vain stress infligé durant ta préparation, je suis coupable et responsable car par ma faute, par ma grande faute, par ma très grande faute nous sommes venus ici pour rien, et je m'en repens, et je m'en confesse à dieu tout-puissant, à la bienheureuse Marie toujours vierge (enfin je crois, c'est ce qu'on dit), à St Michel l'archange des anges, à St Jean-Baptiste le prophète, aux apôtres St Pierre, St Paul, St Nectaire et St Cèrement comme aux 8 autres (dont j'ai oublié le nom), parce que j'ai commis beaucoup de péchés, énormément de péchés, rien d'autre que des péchés, en pensées, en paroles et en actions (mais crénom de d'là, c'que c'était bon). C'est pourquoi je prie la bienheureuse Marie toujours vierge (et ouais, toujours), St Michel [...] comme les 8 autres (dont j'ai oublié le nom)... miséricorde... clémence... intercéder (please)... repentir... pénitence..." Eh bien croyez-le ou non, mais mon acte de sincère contrition fut inutile car elle n'était absolument pas fâchée. Du coup nous partîmes visiter quelque chose d'autre dont je vous en parlerai une autre fois à un autre moment. La fois suivante, je relus attentivement des 2 yeux la notice d'utilisation de l'église durant les EHD, et cette fois je m'en souvins, c'était le dimanche de la semaine suivante de 13 à 17 heures (je n'avais donc pas tout faux non plus). Le jour dit, nous partîmes tôt le matin visiter en Bohême quelque chose d'autre dont je vous en parlerai pareillement une autre fois et à un autre moment, mais vers 16:30 pilepoil pétante, nous étions devant la porte de l'église St Roch, St Sébastien et Ste Rosalie (oh si), porte devant laquelle flottait le pavillon des EHD d'un côté, et chais plus quoi de l'autre, mais c'était rassurant.
Mais avant de commencer par l'édifice, parlons des saints auxquels l'église est consacrée, ça mérite quelques lignes. St Roch de Montpellier naquit à Montpellier (dingue!) entre 1340 et 1350, pour devenir rapidement orphelin à la charge de son oncle. Dans sa jeunesse il aurait peut être étudié HEC (Hautes Etudes de Charcuterie) mais plus probablement fréquenté la médecine (option peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses) dont Montpellier est un haut lieu d'enseignement universitaire (de la médecine, pas de la peste) depuis le haut moyen-âge. Quoi qu'il en soit, ses études le conduisirent à la démence puisqu'une fois diplômé, il distribua tous ses biens aux pauvres pour partir avec les bénéfices en pèlerinage pédestre à Rome. Mais comme le métier de pèlerin ça ne rapporte pas bézef en terme financier, il travailla studieusement en chemin comme soigneur bénévole des malades atteints de la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses. Lorsqu'il arriva finalement à Rome, la maladie venue à cheval s'y trouvait déjà, aussi il y soigna pendant quelques 3 ans les pauvres qui n'avaient pas eu le bol de ne pas la choper (ils l'avaient, donc). Fort de cette belle expérience professionnelle à l'étranger qui, pour sûr, allait contaminer l'attention des lecteurs de CV, il repartit pour la France en passant par "Piacenza" (Plaisance en Français, ville connue pour son fameux porc, le porc de Plaisance) en proie à la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses. Pis à force de travail assidu et d'apprentissage du métier, il finit lui aussi par enfin attraper la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses. A ce stade de la contamination, il aurait pu être fier de lui, genre le gars qui a réussi, qui a fait son trou (purulent dégueulasse) dans le monde (purulent dégueulasse aussi?). Mais non, orgueilleux et hautin, il se retira loin dans la forêt profonde, près de "Piacenza", afin que les autres ne puissent pas attraper son enviable expérience. Selon la légende, un chien lui apportaint chaque matin un pain, un vin et un Boursin qu'il dérobaint au magasin du coin, la sale bête. Pis un jour, le directeur de la superette, intrigué par le clébard, suivit le canidé chouraveur, trouva Roch malade et fiévreux de la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses, et plutôt que de s'échapper en courant vite vite comme tout un chacun aurait fait, il ramena le bougre pestiféré dans sa demeure afin de le soigner au risque de contaminer sa propre famille. Roch guérit, et pour bien remercier son bienfaiteur il partagea sa peste avec toute la famille puis s'en retourna chez lui à Montpellier. Quand il passa près de Voghera (Italie, au sud de Milan) alors en guerre, il était défiguré par les pustules purulentes dégueulasses de la peste noire bubonique et personne ne le reconnu alors qu'ils le voyaient quand même pour la première fois. Il fut donc tout naturellement jeté aux oubliettes, officiellement pour espionnage mais officieusement pour délit de sacrément sale gueule. Et comme Roch ne manifestait strictement aucune objection, parce que les oubliettes, après tout, c'est bien cool quand même, ben il y resta au fond jusqu'à la fin de sa vie vers 1378 (comme le bon roi Charles IV, l'année de la mort). Or tandis que de son vivant, alors aux oubliettes, il n'avait strictement intéressé personne malgré sa notoriété, soudainement mort, tout le monde s'intéressa à lui, au point que son oncle alors opportunément gouverneur de la province de Lombardie et sa grand-mère qui vivait également à Voghera (alors que Roch venait de Montpellier) vinrent inopinément reconnaître la dépouille pestilentielle d'un macchab inconnu sorti après 5 ans des oubliettes. Ils aperçurent alors le tampon du vétérinaire en forme de croix sur son côté droit, signe qu'il avait reçu de ses parents (et du véto) à sa naissance, et s'écrièrent alors en choeur "ben merde alors, c'est St Roch!" Donc voilà, après vous avoir dit tout ça, je vous invite à tout oublier. N'en croyez pas un seul bout de miette de ce que j'ai dit, ni des dates ni des faits, car à la lumière de la télé d'aujourd'hui, rien ne correspond à rien dans les évènements qui sont fortement mis en doute par les experts, au point que St Roch le pestiféré n'aurait sans doute jamais existé (c.f. le docteur Pierre Bolle, Comprendre les cultes populaires à la fin du Moyen Âge). Alors malgré ces doutes, St Roch est donc le saint patron des pestiférés, des malades contagieux, par extension des éclopés, le saint patron des fripiers-chiffonniers (ah bon? A cause de la vermine dans leurs frusques?), des cardeurs de laine (ah bon? Pareil, cause vermine?), le saint patron des rôtisseurs (ah bon? Alors là j'ai pas la moindre idée du pourquoi), des paveurs (ah bon?), des mégissiers et par extension des tanneurs de peaux, le saint patron des pèlerins et par extension des voyageurs, des pauvres, des exclus, le saint patron des médecins et par extension des chirurgiens, des cliniciens, des cardiologues, des gynécologues, des radiologues, des andrologues, des phlébologues, des neurologues, des généralistes, des dentistes, des anesthésistes, des stomatologistes, des dermatologistes, des oculistes, des auristes, des oto-rhino-laryngologistes, des drogueurs, des guérisseurs, des accoucheurs, des pédiatres, des psychiatres, des médicastres, des thérapeutes, des morticoles, et des sages-femmes, le saint patron des vignerons, des boulangers, des bergers, des mariniers, des pêcheurs, le saint patron des chiens et par extension des maîtres-chiens, des éleveurs de chiens, des amis des chiens, des Chinois mangeurs de chiens, de la puce du chien, par extension des animaux en général, sains comme malades, même contagieux de l'ESB.
Et pour terminer sur St Roch, il courait dans Prague une histoire loufoque sur la représentation d'un saint qui se serait laissé boulotter les roupettes par son chien afin de ne pas succomber à la tentation libidinale du péché de luxure de la chair poilue d'entre les cuisses qu'il faut même pas y penser pour postuler au paradis. Le saint serait même sculpté quelque part dans la rue "Karlova" selon une joviale amie suisse qui s'est empressée de m'en parler, me demander si j'en savais plus, puis qui s'est précipitée à sa recherche lors de son séjour praguois, confortée dans cette légende par des gens dignes de confiance. Ben non, moi je n'en savais rien, d'ailleurs je n'en avais même pas entendu parler de la légende, pour vous dire. Eh bien elle, elle le trouva notre saint, précisément sur la façade de la maison "U Zlaté studny" (c.f. ma photo). Bien entendu, il s'agit encore une fois d'une plaisante facétie praguoise à l'encontre des ensoutanés du pape, car le saint sans noix n'est autre que notre St Roch, sculpté par l'artiste "Jan Oldřich Mayer" (auteur entres-autres de quelques statues sur le pont Charles). Cette oeuvre fut commandée en remerciements par les propriétaires de l'édifice qui survécurent sains et saufs à la dernière épidémie de peste en Bohême (1713 à 1714, parfois 1716). D'ailleurs sur cette façade et parmi les 7 personnages stucaturés, se trouvent également les acolytes de St Roch: St Sébastien et Ste Rosalie aussi. Ceci-dit, en regardant l'oeuvre de "Jan Oldřich", on peut facilement voir les roubignoles dans la bouche du chien et St Roch relever sa jupe afin de montrer l'ampleur des dégâts. Alors comme on ne peut pas non plus que se foutre de la religion et de ses saints (encore que, et pourquoi pas?) je vous ai trouvé une autre photo de St Roch dans la même veine, mais nettement moins équivoque en ce qui concerne les roupettes dans les joues du clébard. Et les fameuses coquilles (de St Jacques) sur sa cape, c'est tout simplement le symbole des pèlerins (qui se rendaient à St Jacques de Compostelle et ramenaient une coquille St Jacques pour preuve), mais aussi un mix de St-Jacques-&-Roch car ce dernier vint à remplacer le premier vers le XV ème siècle.
Sur St Sébastien on va faire vite, parce que comme St Roch, on est sûr de rien. Donc ce que l'on subodore, c'est qu'il date de la fin du III ème siècle, qu'il fut transpercé par des milliers de flèches sans mourir pour autant, parce que les archers vicieux ne visaient pas au coeur, qu'il fut soigné par une certaine Irène, et qu'une fois remis, il alla se plaindre auprès de l'empereur Dioclétien de la façon dont les romains se comportaient envers les chrétiens, lequel Dioclétien le fit tabasser à mort pour avoir la paix en plein match de foot (viva l'A.S. Roma). Alors aujourd'hui, enfin le plus souvent, vous verrez le St Seb (et Seb, c'est bien) en bel éphèbe (d'aucuns prétendent même qu'il aurait été homosexuel d'avec l'empereur) attaché à un arbre et troué de flèches (c'était plus simple à représenter qu'un bataillon de légionnaires tabassant le bougre). Bon, ok, mais quel est le rapport avec la peste me demanderez-vous? Ben ouais, et justement, j'y arrive. Il y a en fait plusieurs options. La première, c'est que l'érection d'un autel en hommage au St Seb dans l’église de St Pierre aux Liens (Rome) aurait mis fin à l'épidémie de peste Justinienne au VII ème siècle. Deuxième option: Apollon le patron des archers avait répandu avec ses flèches la peste chez les Grecs parce que ce cochon d'Agamemnon (le roi barbu qui s'avance, bu qui s'avance, bu qui s'avance, c'est Agamemnon, Aga, Agamemnon... La belle et l'aine d'Offenbach) avait fait enlever Chryséis (fille d'un prêtre d'Apollon, pas d'bol) pour compléter sa collection de gonzesses nichues du harem qu'il avait (l'Iliade, chant 1). Troisième option: les pustules purulentes dégueulasses de la peste ressemblent aux blessures de flèches sur St Seb, et donc c'est pour ça. Bon, z'avez le choix de la raison du pourquoi que St Sébastien il est aussi le patron de la peste, comme des archers, des soldats, de la police, des marchands de ferraille, des athlètes et des lesbiennes, gays, [bi+trans]sexuels.
L'affaire Rosalie, c'est encore plus sordide. C'est même totalement stupéfiant de connerie brute, sans dec, à côté de l'affaire Rosalie, l'affaire des roubignolles de St Roch croquées par son chien, c'est de la rigolade en terme de lessivage cérébral, privation, sacrifice, immolation, souffrance, épreuve, supplice, torture, calvaire, douleur et mort après un absolu gaspillage de ce fantastique don de la nature appelé LA VIE. Imaginez un instant: alors que la petite Rosalie vivait pénarde à Palerme (vers le XII ème siècle), sans rien demander à personne, la Ste Vierge lui apparut à l'âge de 14 ans pour lui "conseiller" de se retirer du monde et aller vivre toute seule recluse en ermite (sans dec, heureusement qu'il y des lois aujourd'hui qui protègent les mineurs des pervers). Jeune, innocente, légèrement naïve mais colossalement bête, Rosalie prit un crucifix, et se laissa conduire par les anges dans la montagne Quisquina (abus de boisson, drogue, chimie, hallucinations?) Et elle vécut là, dans le froid et la pénombre, mangeant crues des baies et des racines, buvant de l'eau croupie, passant son temps dans la prière, l'invocation, l'oraison, la méditation, la pénitence et la mortification (mais qu'avait-elle bien pu faire de mal la pauvre chérie?) Evidemment, une fois disparue, son papa et sa maman la firent rechercher, et ils l'auraient bien retrouvée si des anges n'avaient pas averti Rosalie qu'il fallait qu'elle change rapidement de trou infâme. Elle se fit donc mener par les vicieux chérubins sur le mont Pellegrino où les déviants asexués lui avaient réservé pour le restant de ses jours la plus immonde, la plus glacée, la plus suintante, et la plus obscure des grottes pourries qui existent. Selon la légende, elle y aurait vécu 18 ans avant de mourir prématurément de toutes les maladies liées à une présence excessive en milieu hostile, inhospitalier, et pas fait pour (y vivre). C'est dingue tout de même d'en arriver là, non? Bon, et la peste alors? Ben vers 1624, il y eut la peste en Sicile, et Ste Rosalie apparut à un jeune berger (z'ont quand même de déconcertantes prédispositions les ber[gers+gères] pour se faire emmerder par les saints esprits, c'est marrant ça, pourquoi les apparitions ne vont pas jaillir devant les yeux d'un calibreur d'oeil de verre, ou d'un polisseur d'anus artificiel?) ... apparut à un jeune berger pour lui dire "tu sais la peste, là, ben si tu récupères ma carcasse dans la grotte que je t'indiquerai et que tu la ramènes à Palerme pour la porter en procession, ben j'y mettrai un terme à la peste. Et sinon, ben tu peux te gratter velu mon gaillard, parce que de la peste à Palerme, t'en auras comme de l'artichaut en Bretagne. Et paf! Maintenant prends un papier, un crayon, écoute grand des oreilles et écrits attentivement (des doigts)..." Sans dec, c'est pas dément la religion? Sinon pour l'anecdote, selon les légendes, le berger est tantôt un chasseur, parfois un presseur d'olives et même un savonnier (on se rapproche de l'essayeur d'anus de verre), ce qui, somme toute, est insignifiant pour la légende.
Bien, z'avez fait connaissance des 3 phobies de la peste auxquelles l'église est consacrée, alors passons-y donc à l'édifice. Tout commença avec l'épidémie de peste qui sonna aux portes de Prague vers le début de l'année 1680. La mortalité croulait sous les commandes, et il fallait travailler vite et bien. Les villes (Prague n'était pas encore réunie en ce temps) décidèrent donc de creuser un cimetière, mais en dehors des fortifications, même assez loin, car malgré qu'on ignorait tout du bacille, l'on savait que c'était fichtrement contagieux pour les vivants. Ainsi naquirent à "Olšany" les 3 cimetières spécialement érigéspour... contre... à cause de la peste, le cimetière de la vieille ville, le cimetière de la ville nouvelle et le cimetière juif (sans doute qu'à "Hradčany" et Malá Strana" il n'y avait pas de risque :-) Bon, et comme on avait les cimetières, ben fallait encore une chapelle pour qu'on puisse célébrer des messes en l'honneur des défunts, et en 1682 notre édifice vit le jour. Alors une fois de plus, on n'est pas sûr du tout de l'architecte. C'est dingue ça tout de même qu'on perde des infos pareilles non? Enfin les experts subodorent qu'il s'agirait d'une oeuvre de ce fabuleux Jean-Baptiste Mathey, mais sans réelle certitude. Après la seconde épidémie de peste (entre 1713 et 1714, voire 1716) l'on construisit une autre église "Povýšení sv. Kříže" (élévation de la Ste Croix, et pas promotion comme j'ai pu lire...) parce qu'il y avait du boulot comme je disais. Mais comme elle fut construite rapidement pour répondre au plus vite à la demande, elle fut pour ainsi dire bâclée, et vers 1840 l'on dut se résoudre à abandonner préventivement le bâtiment et déménager la cure comme les offices en l'église St Roch. Entre temps en 1786, Joseph II interdit les enterrements dans l'enceinte des villes (ce qui somme toute avait du sens), et le cimetière d'"Olšany" spécialement érigé pour... contre... à cause de la peste, devint un cimetière normal pour l'enterrement des macchabés, indépendamment de la mort qu'ils avaient contractée. Sinon avant, il y avait un mur d'enceinte pour empêcher les vivants d'entrer et les morts de sortir, tout autour de l'édifice, mais il a été détruit, comme le presbytère, lors de la construction des voies de communication "Olšanská" et "Jičínská", donc aujourd'hui, l'église St Roch est visible depuis la rue. Et justement, ce que vous voyez n'est pas une rotonde, parce que ce n'est pas vraiment rond, mais ovale (ovale masqué ohé ohé...)
Passons au dedans. Dedans, c'est des fois d'origine de la construction, pis des fois pas, parce que l'on a rajouté du fourbi dans la seconde moitié du XIX ème siècle. Le maître-autel par exemple est une oeuvre composite. Elle fut suggérée par l'architecte "Antonín Baum" (restaurateur de la rotonde St Martin) en 1879 lors de la réfection de l'intérieur de l'édifice. Au centre de l'oeuvre se trouvent 2 tableaux, celui du dessus date de 1880 et représente Marie (la vierge) avec des anges, par "Jan Heřman" (co-auteur des peintures murales de la rotonde St Martin). Le tableau du dessous est l'oeuvre du jésuite "Ignác Raaba" (tableau du maître-autel de "Velehrad", 4 des tableaux en l'église de "Křtiny" près "Brno", le Christ rendant la vue aux aveugles, église de St Valentin à "Příbor", "Ďáblice", "Česká Lípa"...), d'environ 1760 et représente nos 3 saints (Roch, Seb et 'Salie). Quant à la structure en bois de l'autel, elle est l'oeuvre d'"Eduard Veselý" de 1879 (les statuettes en bois tournant sur l'horloge de la vieille ville jusqu'en 1945, détruites dans l'incendie stupidement provoqué par la race supérieure dans le désespoir des derniers jours de la guerre). Sur les murs, les tableaux du chemin de croix datent de 1854 et seraient l'oeuvre d'un certain "Weis" (connais pas non plus!?) inspirés des dessins de "Josef Führich", dessins qui inspirèrent également des artistes français. Sous l'arcade à droite vous verrez une fresque de 1766 sur le thème de la litanie (Lituanie?) par "Joseph Stetter" (connais pas!?) Pis il y a encore un autel consacré à St Joseph à côté d'une statue de St Jean-Baptiste provenant de Suisse (mais j'en sais pas plus, malheureusement), et s'y trouve encore un font baptismal baroque de la fin du XVI ème siècle. Aujourd'hui, la plus ancienne église de "Žižkov" fonctionne pour les enterrements, les messes, les concerts, les pestes mais ces dernières tendent à se raréfier au point qu'on se demande si l'on n'en aurait pas un peu trop fait avec les 3 saints bougres.
Alors les photos du dedans, il n'y en pas bezef parce qu'en fait, lorsqu'on est arrivé avec ma chérie d'amour, le gentil monsieur des EHD expliquait ce que je vous ai raconté au dessus, et donc j'écoutais au début, me disant que je ferai les photos plus tard, si toutefois l'on aurait l'extrême affabilité de m'y autoriser. Pis un p'tit vieux s'y mit, clic, pis un autre, clac, pis même un troisième, cluc (il avait un vieil appareil) alors je m'y mis aussi, tchlac-tchlac-tchlac-tchlac-tchlac (reflex en rafale) et tout se passait bien, le gentil monsieur des EHD continuait ses explications, les gentils gens écoutaient, et les p'tits vieux comme moi-même prenions sereinement nos photos clic, clac, cluc, tchlac-tchlac-tchlac-tchlac-tchlac. Et tandis que j'autofocussai sur mon prochain sujet, j'entendis soudain une voix juste derrière moi "mais arrêtez, c'est interdit, z'avez pas le droit, faut pas." Quoi faut pas? Qu'est-ce qui est interdit? Mais qu'est-ce que c'est de nouveau que cette histoire? Et me retournant, je vis une vieille, l'air fripé comme l'anus d'une figue sèche, me répétant d'arrêter, que c'était interdit, que je n'avais pas le droit et qu'il ne fallait pas. "Ah bon? Chavais pas, genre c'est pas marqué nulle part donc ben chavais pas quoi" mais le gentil monsieur des EHD savait lui, mais il s'en foutait, parce qu'il nous avait bien vus photographier dans l'église avec nos appareils ostensiblement collés à l'oeil, et il n'avait rien dit, lui, le gentil monsieur des EHD. Du coup, après l'engueulade que nous infligea la femme du curé, même le gentil monsieur des EHD nous demanda de cesser le photographiage, s'excusant auprès de la vieille carne qu'il n'avait pas fait attention (mon oeil). Bon, ben j'allais pas le fiche dans l'embarras non plus en insistant bêtement, parce que la vieille bique semblait têtue comme une palourde bretonne. Alors du coup, il me manque une bonne moitié des objets du dedans, mais bon, ben pas de bol, la vieille brancarde était revenue de son caca trop rapidement (chuis sûr qu'elle ne s'est même pas lavé les mains). Pareil, pour l'historique de l'église comme pour les oeuvres, l'y en a pas gras non plus dans mes sources, mais cet édifice n'est pas du tout couru par le touriste (malgré que je le trouve fantastique) et les historiens n'en font que rarement mention parce que ça ne rapporte pas, ni en pécule, ni en célébrité. Alors du coup, cette publie semble un peu... bâclée... incomplètexpédiée... enfin au moins, vous ne pourrez pas dire qu'il y en a 16 pages comme sur "Kladruby". J'f'rai mieux la prochaine fois.
Mais avant de commencer par l'édifice, parlons des saints auxquels l'église est consacrée, ça mérite quelques lignes. St Roch de Montpellier naquit à Montpellier (dingue!) entre 1340 et 1350, pour devenir rapidement orphelin à la charge de son oncle. Dans sa jeunesse il aurait peut être étudié HEC (Hautes Etudes de Charcuterie) mais plus probablement fréquenté la médecine (option peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses) dont Montpellier est un haut lieu d'enseignement universitaire (de la médecine, pas de la peste) depuis le haut moyen-âge. Quoi qu'il en soit, ses études le conduisirent à la démence puisqu'une fois diplômé, il distribua tous ses biens aux pauvres pour partir avec les bénéfices en pèlerinage pédestre à Rome. Mais comme le métier de pèlerin ça ne rapporte pas bézef en terme financier, il travailla studieusement en chemin comme soigneur bénévole des malades atteints de la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses. Lorsqu'il arriva finalement à Rome, la maladie venue à cheval s'y trouvait déjà, aussi il y soigna pendant quelques 3 ans les pauvres qui n'avaient pas eu le bol de ne pas la choper (ils l'avaient, donc). Fort de cette belle expérience professionnelle à l'étranger qui, pour sûr, allait contaminer l'attention des lecteurs de CV, il repartit pour la France en passant par "Piacenza" (Plaisance en Français, ville connue pour son fameux porc, le porc de Plaisance) en proie à la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses. Pis à force de travail assidu et d'apprentissage du métier, il finit lui aussi par enfin attraper la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses. A ce stade de la contamination, il aurait pu être fier de lui, genre le gars qui a réussi, qui a fait son trou (purulent dégueulasse) dans le monde (purulent dégueulasse aussi?). Mais non, orgueilleux et hautin, il se retira loin dans la forêt profonde, près de "Piacenza", afin que les autres ne puissent pas attraper son enviable expérience. Selon la légende, un chien lui apportaint chaque matin un pain, un vin et un Boursin qu'il dérobaint au magasin du coin, la sale bête. Pis un jour, le directeur de la superette, intrigué par le clébard, suivit le canidé chouraveur, trouva Roch malade et fiévreux de la peste noire bubonique qui file des pustules purulentes dégueulasses, et plutôt que de s'échapper en courant vite vite comme tout un chacun aurait fait, il ramena le bougre pestiféré dans sa demeure afin de le soigner au risque de contaminer sa propre famille. Roch guérit, et pour bien remercier son bienfaiteur il partagea sa peste avec toute la famille puis s'en retourna chez lui à Montpellier. Quand il passa près de Voghera (Italie, au sud de Milan) alors en guerre, il était défiguré par les pustules purulentes dégueulasses de la peste noire bubonique et personne ne le reconnu alors qu'ils le voyaient quand même pour la première fois. Il fut donc tout naturellement jeté aux oubliettes, officiellement pour espionnage mais officieusement pour délit de sacrément sale gueule. Et comme Roch ne manifestait strictement aucune objection, parce que les oubliettes, après tout, c'est bien cool quand même, ben il y resta au fond jusqu'à la fin de sa vie vers 1378 (comme le bon roi Charles IV, l'année de la mort). Or tandis que de son vivant, alors aux oubliettes, il n'avait strictement intéressé personne malgré sa notoriété, soudainement mort, tout le monde s'intéressa à lui, au point que son oncle alors opportunément gouverneur de la province de Lombardie et sa grand-mère qui vivait également à Voghera (alors que Roch venait de Montpellier) vinrent inopinément reconnaître la dépouille pestilentielle d'un macchab inconnu sorti après 5 ans des oubliettes. Ils aperçurent alors le tampon du vétérinaire en forme de croix sur son côté droit, signe qu'il avait reçu de ses parents (et du véto) à sa naissance, et s'écrièrent alors en choeur "ben merde alors, c'est St Roch!" Donc voilà, après vous avoir dit tout ça, je vous invite à tout oublier. N'en croyez pas un seul bout de miette de ce que j'ai dit, ni des dates ni des faits, car à la lumière de la télé d'aujourd'hui, rien ne correspond à rien dans les évènements qui sont fortement mis en doute par les experts, au point que St Roch le pestiféré n'aurait sans doute jamais existé (c.f. le docteur Pierre Bolle, Comprendre les cultes populaires à la fin du Moyen Âge). Alors malgré ces doutes, St Roch est donc le saint patron des pestiférés, des malades contagieux, par extension des éclopés, le saint patron des fripiers-chiffonniers (ah bon? A cause de la vermine dans leurs frusques?), des cardeurs de laine (ah bon? Pareil, cause vermine?), le saint patron des rôtisseurs (ah bon? Alors là j'ai pas la moindre idée du pourquoi), des paveurs (ah bon?), des mégissiers et par extension des tanneurs de peaux, le saint patron des pèlerins et par extension des voyageurs, des pauvres, des exclus, le saint patron des médecins et par extension des chirurgiens, des cliniciens, des cardiologues, des gynécologues, des radiologues, des andrologues, des phlébologues, des neurologues, des généralistes, des dentistes, des anesthésistes, des stomatologistes, des dermatologistes, des oculistes, des auristes, des oto-rhino-laryngologistes, des drogueurs, des guérisseurs, des accoucheurs, des pédiatres, des psychiatres, des médicastres, des thérapeutes, des morticoles, et des sages-femmes, le saint patron des vignerons, des boulangers, des bergers, des mariniers, des pêcheurs, le saint patron des chiens et par extension des maîtres-chiens, des éleveurs de chiens, des amis des chiens, des Chinois mangeurs de chiens, de la puce du chien, par extension des animaux en général, sains comme malades, même contagieux de l'ESB.
Et pour terminer sur St Roch, il courait dans Prague une histoire loufoque sur la représentation d'un saint qui se serait laissé boulotter les roupettes par son chien afin de ne pas succomber à la tentation libidinale du péché de luxure de la chair poilue d'entre les cuisses qu'il faut même pas y penser pour postuler au paradis. Le saint serait même sculpté quelque part dans la rue "Karlova" selon une joviale amie suisse qui s'est empressée de m'en parler, me demander si j'en savais plus, puis qui s'est précipitée à sa recherche lors de son séjour praguois, confortée dans cette légende par des gens dignes de confiance. Ben non, moi je n'en savais rien, d'ailleurs je n'en avais même pas entendu parler de la légende, pour vous dire. Eh bien elle, elle le trouva notre saint, précisément sur la façade de la maison "U Zlaté studny" (c.f. ma photo). Bien entendu, il s'agit encore une fois d'une plaisante facétie praguoise à l'encontre des ensoutanés du pape, car le saint sans noix n'est autre que notre St Roch, sculpté par l'artiste "Jan Oldřich Mayer" (auteur entres-autres de quelques statues sur le pont Charles). Cette oeuvre fut commandée en remerciements par les propriétaires de l'édifice qui survécurent sains et saufs à la dernière épidémie de peste en Bohême (1713 à 1714, parfois 1716). D'ailleurs sur cette façade et parmi les 7 personnages stucaturés, se trouvent également les acolytes de St Roch: St Sébastien et Ste Rosalie aussi. Ceci-dit, en regardant l'oeuvre de "Jan Oldřich", on peut facilement voir les roubignoles dans la bouche du chien et St Roch relever sa jupe afin de montrer l'ampleur des dégâts. Alors comme on ne peut pas non plus que se foutre de la religion et de ses saints (encore que, et pourquoi pas?) je vous ai trouvé une autre photo de St Roch dans la même veine, mais nettement moins équivoque en ce qui concerne les roupettes dans les joues du clébard. Et les fameuses coquilles (de St Jacques) sur sa cape, c'est tout simplement le symbole des pèlerins (qui se rendaient à St Jacques de Compostelle et ramenaient une coquille St Jacques pour preuve), mais aussi un mix de St-Jacques-&-Roch car ce dernier vint à remplacer le premier vers le XV ème siècle.
Sur St Sébastien on va faire vite, parce que comme St Roch, on est sûr de rien. Donc ce que l'on subodore, c'est qu'il date de la fin du III ème siècle, qu'il fut transpercé par des milliers de flèches sans mourir pour autant, parce que les archers vicieux ne visaient pas au coeur, qu'il fut soigné par une certaine Irène, et qu'une fois remis, il alla se plaindre auprès de l'empereur Dioclétien de la façon dont les romains se comportaient envers les chrétiens, lequel Dioclétien le fit tabasser à mort pour avoir la paix en plein match de foot (viva l'A.S. Roma). Alors aujourd'hui, enfin le plus souvent, vous verrez le St Seb (et Seb, c'est bien) en bel éphèbe (d'aucuns prétendent même qu'il aurait été homosexuel d'avec l'empereur) attaché à un arbre et troué de flèches (c'était plus simple à représenter qu'un bataillon de légionnaires tabassant le bougre). Bon, ok, mais quel est le rapport avec la peste me demanderez-vous? Ben ouais, et justement, j'y arrive. Il y a en fait plusieurs options. La première, c'est que l'érection d'un autel en hommage au St Seb dans l’église de St Pierre aux Liens (Rome) aurait mis fin à l'épidémie de peste Justinienne au VII ème siècle. Deuxième option: Apollon le patron des archers avait répandu avec ses flèches la peste chez les Grecs parce que ce cochon d'Agamemnon (le roi barbu qui s'avance, bu qui s'avance, bu qui s'avance, c'est Agamemnon, Aga, Agamemnon... La belle et l'aine d'Offenbach) avait fait enlever Chryséis (fille d'un prêtre d'Apollon, pas d'bol) pour compléter sa collection de gonzesses nichues du harem qu'il avait (l'Iliade, chant 1). Troisième option: les pustules purulentes dégueulasses de la peste ressemblent aux blessures de flèches sur St Seb, et donc c'est pour ça. Bon, z'avez le choix de la raison du pourquoi que St Sébastien il est aussi le patron de la peste, comme des archers, des soldats, de la police, des marchands de ferraille, des athlètes et des lesbiennes, gays, [bi+trans]sexuels.
L'affaire Rosalie, c'est encore plus sordide. C'est même totalement stupéfiant de connerie brute, sans dec, à côté de l'affaire Rosalie, l'affaire des roubignolles de St Roch croquées par son chien, c'est de la rigolade en terme de lessivage cérébral, privation, sacrifice, immolation, souffrance, épreuve, supplice, torture, calvaire, douleur et mort après un absolu gaspillage de ce fantastique don de la nature appelé LA VIE. Imaginez un instant: alors que la petite Rosalie vivait pénarde à Palerme (vers le XII ème siècle), sans rien demander à personne, la Ste Vierge lui apparut à l'âge de 14 ans pour lui "conseiller" de se retirer du monde et aller vivre toute seule recluse en ermite (sans dec, heureusement qu'il y des lois aujourd'hui qui protègent les mineurs des pervers). Jeune, innocente, légèrement naïve mais colossalement bête, Rosalie prit un crucifix, et se laissa conduire par les anges dans la montagne Quisquina (abus de boisson, drogue, chimie, hallucinations?) Et elle vécut là, dans le froid et la pénombre, mangeant crues des baies et des racines, buvant de l'eau croupie, passant son temps dans la prière, l'invocation, l'oraison, la méditation, la pénitence et la mortification (mais qu'avait-elle bien pu faire de mal la pauvre chérie?) Evidemment, une fois disparue, son papa et sa maman la firent rechercher, et ils l'auraient bien retrouvée si des anges n'avaient pas averti Rosalie qu'il fallait qu'elle change rapidement de trou infâme. Elle se fit donc mener par les vicieux chérubins sur le mont Pellegrino où les déviants asexués lui avaient réservé pour le restant de ses jours la plus immonde, la plus glacée, la plus suintante, et la plus obscure des grottes pourries qui existent. Selon la légende, elle y aurait vécu 18 ans avant de mourir prématurément de toutes les maladies liées à une présence excessive en milieu hostile, inhospitalier, et pas fait pour (y vivre). C'est dingue tout de même d'en arriver là, non? Bon, et la peste alors? Ben vers 1624, il y eut la peste en Sicile, et Ste Rosalie apparut à un jeune berger (z'ont quand même de déconcertantes prédispositions les ber[gers+gères] pour se faire emmerder par les saints esprits, c'est marrant ça, pourquoi les apparitions ne vont pas jaillir devant les yeux d'un calibreur d'oeil de verre, ou d'un polisseur d'anus artificiel?) ... apparut à un jeune berger pour lui dire "tu sais la peste, là, ben si tu récupères ma carcasse dans la grotte que je t'indiquerai et que tu la ramènes à Palerme pour la porter en procession, ben j'y mettrai un terme à la peste. Et sinon, ben tu peux te gratter velu mon gaillard, parce que de la peste à Palerme, t'en auras comme de l'artichaut en Bretagne. Et paf! Maintenant prends un papier, un crayon, écoute grand des oreilles et écrits attentivement (des doigts)..." Sans dec, c'est pas dément la religion? Sinon pour l'anecdote, selon les légendes, le berger est tantôt un chasseur, parfois un presseur d'olives et même un savonnier (on se rapproche de l'essayeur d'anus de verre), ce qui, somme toute, est insignifiant pour la légende.
Bien, z'avez fait connaissance des 3 phobies de la peste auxquelles l'église est consacrée, alors passons-y donc à l'édifice. Tout commença avec l'épidémie de peste qui sonna aux portes de Prague vers le début de l'année 1680. La mortalité croulait sous les commandes, et il fallait travailler vite et bien. Les villes (Prague n'était pas encore réunie en ce temps) décidèrent donc de creuser un cimetière, mais en dehors des fortifications, même assez loin, car malgré qu'on ignorait tout du bacille, l'on savait que c'était fichtrement contagieux pour les vivants. Ainsi naquirent à "Olšany" les 3 cimetières spécialement érigés
Passons au dedans. Dedans, c'est des fois d'origine de la construction, pis des fois pas, parce que l'on a rajouté du fourbi dans la seconde moitié du XIX ème siècle. Le maître-autel par exemple est une oeuvre composite. Elle fut suggérée par l'architecte "Antonín Baum" (restaurateur de la rotonde St Martin) en 1879 lors de la réfection de l'intérieur de l'édifice. Au centre de l'oeuvre se trouvent 2 tableaux, celui du dessus date de 1880 et représente Marie (la vierge) avec des anges, par "Jan Heřman" (co-auteur des peintures murales de la rotonde St Martin). Le tableau du dessous est l'oeuvre du jésuite "Ignác Raaba" (tableau du maître-autel de "Velehrad", 4 des tableaux en l'église de "Křtiny" près "Brno", le Christ rendant la vue aux aveugles, église de St Valentin à "Příbor", "Ďáblice", "Česká Lípa"...), d'environ 1760 et représente nos 3 saints (Roch, Seb et 'Salie). Quant à la structure en bois de l'autel, elle est l'oeuvre d'"Eduard Veselý" de 1879 (les statuettes en bois tournant sur l'horloge de la vieille ville jusqu'en 1945, détruites dans l'incendie stupidement provoqué par la race supérieure dans le désespoir des derniers jours de la guerre). Sur les murs, les tableaux du chemin de croix datent de 1854 et seraient l'oeuvre d'un certain "Weis" (connais pas non plus!?) inspirés des dessins de "Josef Führich", dessins qui inspirèrent également des artistes français. Sous l'arcade à droite vous verrez une fresque de 1766 sur le thème de la litanie (Lituanie?) par "Joseph Stetter" (connais pas!?) Pis il y a encore un autel consacré à St Joseph à côté d'une statue de St Jean-Baptiste provenant de Suisse (mais j'en sais pas plus, malheureusement), et s'y trouve encore un font baptismal baroque de la fin du XVI ème siècle. Aujourd'hui, la plus ancienne église de "Žižkov" fonctionne pour les enterrements, les messes, les concerts, les pestes mais ces dernières tendent à se raréfier au point qu'on se demande si l'on n'en aurait pas un peu trop fait avec les 3 saints bougres.
Alors les photos du dedans, il n'y en pas bezef parce qu'en fait, lorsqu'on est arrivé avec ma chérie d'amour, le gentil monsieur des EHD expliquait ce que je vous ai raconté au dessus, et donc j'écoutais au début, me disant que je ferai les photos plus tard, si toutefois l'on aurait l'extrême affabilité de m'y autoriser. Pis un p'tit vieux s'y mit, clic, pis un autre, clac, pis même un troisième, cluc (il avait un vieil appareil) alors je m'y mis aussi, tchlac-tchlac-tchlac-tchlac-tchlac (reflex en rafale) et tout se passait bien, le gentil monsieur des EHD continuait ses explications, les gentils gens écoutaient, et les p'tits vieux comme moi-même prenions sereinement nos photos clic, clac, cluc, tchlac-tchlac-tchlac-tchlac-tchlac. Et tandis que j'autofocussai sur mon prochain sujet, j'entendis soudain une voix juste derrière moi "mais arrêtez, c'est interdit, z'avez pas le droit, faut pas." Quoi faut pas? Qu'est-ce qui est interdit? Mais qu'est-ce que c'est de nouveau que cette histoire? Et me retournant, je vis une vieille, l'air fripé comme l'anus d'une figue sèche, me répétant d'arrêter, que c'était interdit, que je n'avais pas le droit et qu'il ne fallait pas. "Ah bon? Chavais pas, genre c'est pas marqué nulle part donc ben chavais pas quoi" mais le gentil monsieur des EHD savait lui, mais il s'en foutait, parce qu'il nous avait bien vus photographier dans l'église avec nos appareils ostensiblement collés à l'oeil, et il n'avait rien dit, lui, le gentil monsieur des EHD. Du coup, après l'engueulade que nous infligea la femme du curé, même le gentil monsieur des EHD nous demanda de cesser le photographiage, s'excusant auprès de la vieille carne qu'il n'avait pas fait attention (mon oeil). Bon, ben j'allais pas le fiche dans l'embarras non plus en insistant bêtement, parce que la vieille bique semblait têtue comme une palourde bretonne. Alors du coup, il me manque une bonne moitié des objets du dedans, mais bon, ben pas de bol, la vieille brancarde était revenue de son caca trop rapidement (chuis sûr qu'elle ne s'est même pas lavé les mains). Pareil, pour l'historique de l'église comme pour les oeuvres, l'y en a pas gras non plus dans mes sources, mais cet édifice n'est pas du tout couru par le touriste (malgré que je le trouve fantastique) et les historiens n'en font que rarement mention parce que ça ne rapporte pas, ni en pécule, ni en célébrité. Alors du coup, cette publie semble un peu... bâclée... incomplètexpédiée... enfin au moins, vous ne pourrez pas dire qu'il y en a 16 pages comme sur "Kladruby". J'f'rai mieux la prochaine fois.
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