Comme ça, sans plus: Médisance & politique
Après trois publications sérieuses à thème historique sur les châteaux de la "Šumava", je me suis dit que j'allais passer à quelque chose d'autre, histoire de varier les sujets, un truc plus badin. Et justement, vu qu'on en parle, ben l'un des sujets d'actualité plutôt badin est notre nouveau gouvernement et son premier ministre. Parce que, et comme je vous le disais dans une de mes précédentes publies, la République Tchèque se trouve confrontée à la plus démente des situations kafkaïennes qu'elle ait connue depuis le reversement de la chienlit bolchevique (1989 pour info). Alors je vais faire genre presse à scandale, presse à cent balles, fouille merde fouine ordure et marche dedans, tabloïd britannique et paparazzi italien, Paris-match Sun Entrevue et Gala, bref ça va être léger, voire salace, mais absolument véridicothentique.
Alors rapidement, quelques éléments importants sur la politique de notre petite République. Comme en France, la Tchéquie dispose de 3 pouvoirs:
- l’exécutif, représenté par le président de la République, élu pour cinq ans à la majorité absolue des députés et des sénateurs (élection indirecte, comme aux USA). En général il nomme le premier ministre, mais récemment il fut atteint de jean-foutisme aigu, aggravé par le syndrome préélectoral du gaffe-à-mon-boulot-de-dans-2-ans, alors ça lui a pris un peu plus de temps que ne le prévoit malheureusement pas la constitution.
- le législatif, représenté par le parlement, lequel se compose de la chambre des députés (dite chambre basse, composée de 200 députés élus pour quatre ans au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel) et du sénat (dit chambre haute, 81 sénateurs élus au suffrage direct pour six ans et renouvelés par tiers tous les deux ans).
- le judiciaire, représenté par les magistrats et dont l’indépendance (théorique) garantie par la constitution m’est de plus en plus difficile à admettre après l’affaire du pédophile qatari (citoyen du Qatar) ayant conduit le ministre de la justice en personne à demander au gouvernement le limogeage du procureur général de la République.
Rapide parenthèse. En ce temps (mi 2005), le ministre de la justice demandait l'extradition du coupable dans son pays d'origine contre l'avis du juge en charge du dossier, et contre l'avis du procureur général de la République. Le simple fait que le ministre de la justice puisse officiellement évoquer une opinion personnelle dans une affaire judiciaire en cours me semblait totalement déplacé, mais de là à ce qu’il intervienne personnellement en faveur de l’accusé (ou du juge, peut importe), cela me semblait inimaginable, parce que démocratiquement inacceptable. Et il eut gain de cause. Mais le fait que l’accusé soit membre de la famille royale qatari et que le ministre "Pavel Němec" ait convolé en voyage de noce au Qatar ne sont que pures coïncidences. Monsieur, j’hésite à vous qualifier d’adjectifs orduriers mais l’envie est forte, croyez-moi, sans dec, chuis scié. Tiens, pour mémoire, permettez-moi monsieur "Němec" de vous informer de la façon dont on réagit en France à l‘intervention d’un ministre dans une affaire judiciaire, lisez. Fin de parenthèse.
Alors revenons en à notre affaire de la plus démente des situations kafkaïennes, et plus particulièrement au premier ministre puisque c'est de lui dont il s'agit. Jusqu'à y a pas longtemps, c'est le premier ministre dodu "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) qui dirigeait le pays à l'aide d'un gouvernement socialiste. Or début juin 2006, les citoyens tchèques renouvelaient la chambre basse, et c'est le parti de droite (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) qui remporta le plus de voix. Tiens, rappelons les scores:
ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate, 35,38% - 81 sièges
ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes, 32,32% - 74 sièges
KSČM - Komunistická strana Čech a Moravy, Con-munistes, 12,81% - 26 sièges (fumiers),
KDU-ČSL - Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová, Chrétiens-démocrates catho-conservateurs, 7,22% - 13 sièges,
SZ - Strana zelených, Verts et colo, 6,29% - 6 sièges
Alors on voit de suite qu'au niveau de la distribution des sièges par rapport aux pourcentages, c'est assez curieux. Tiens, par exemple le KDU-ČSL qui a fait 0,93% de voix de plus que le SZ reçoit 7 sièges de plus, soit pour 15% de voix de mieux, il reçoit 117% de sièges en plus!? Mais rassurez-vous, ça s'explique. D'abord par les 14 régions électorales, les 25 partis en lice, puis par les 5% de voix minimum pour accéder à la chambre. Or comme le "tout" étant moins que la "somme des parties", en ramenant tout ça au niveau national, ben on arrive à ces curiosités. Mais bon, pas grave, ce qui est important, c'est que l'ODS est sorti vainqueur en pourcentage national des voix exprimées. On eût pu donc espérer un premier ministre ODS dirigeant un gouvernement de coalition de droite. Ben oui, mais non.
En effet, la plus stupidement incroyable situation que l'on puisse imaginer est arrivée: après les élections, et donc aujourd'hui, la gauche dispose de 100 sièges, la droite de 100 sièges également. Or voilà, selon la constitution, le premier ministre entrant "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) ne peut entrer en service avant que le ministre sortant "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) n'ait démissionné, et pour que ce dernier puisse démissionner, la chambre doit avoir élu son président (de la chambre) et son vice président (de la chambre aussi). Sauf qu'avec 100 voix d'un côté et 100 voix de l'autre, allez donc choisir un candidat. Ben tiens! Et donc après plus de 2 mois d'un gouvernement sortant toujours en place, plus de 2 mois de palabres, de médiation, de marchandage politique entre partis, et après 6 tours de vote infructueux d'un président de la chambre basse, l'on a enfin fini par sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le pays depuis ces dernières élections qui eurent lieu, rappelons-le, les 2 et 3 juin 2006. C'est finalement "Miloslav Vlček" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) qui obtient au 7ème tour le "perchoir", avec 174 voix sur 197 (2 députés faisaient caca au moment du vote, le dernier s'était endormi dans l'hémicycle). "Miroslava Němcová" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) sera son second.
Bon, mais tout n'est pas réglé pour autant, parce qu'évidemment les socialistes ont débloqué la situation (sous la pression du président de la République?) en échange de certaines garanties bien assurées. En particulier, ils veulent un engagement écrit sur le programme de l'ODS, et plus spécifiquement sur les reformes sociales qu'ils sont contre comme le taux d'imposition unique (n% pour tout le monde, indépendamment du revenu) ainsi que sur une durée définie du mandat d'un ODS minoritaire. Ils exigent également un droit de regard sur les membres du gouvernement, parce que comme déjà mentionné, après les coups sous la ceintures (pan dans les claouis) assenés par certains candidats lors de la bataille préélectorale, le ČSSD ne veut même pas entendre évoquer leur nom (ça devient carrément personnel). Ce à quoi bien évidemment, notre premier ministre entrant "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) a dit: "Et 'voulez pas qu'je vous baisse mon froc aussi, non? Des nèfles mes gaillards, c'est moi le chef, alors c'est moi qui décide." Ben oui mais non à nouveau, et même pas du tout qu'il décide, parce qu'une fois le gouvernement constitué, il doit encore recevoir la confiance de la chambre basse (d'ici un mois) et c'est justement là que l'autre renard bedonnant de premier ministre sortant "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) l'attend au tournant (parce que sans les socialistes, c'est 100 contre 100). En effet si le gouvernement proposé n'est pas confirmé par la chambre, ben hop, c'est dissolution, et reformation. Et reformation d'avec un premier ministre choisi par le président "Václav Klaus", qui encore hier n'écartait pas la possibilité d'un second mandat pour le premier ministre sortant "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes). On rêve! Mais imaginons un instant que l'on refasse un tour avec le même, "Miroslav Topolánek", eh bien si la seconde tentative est infructueuse, c'est au président de la chambre (et non plus au président de République) de nommer un candidat. Or le gaillard "Miloslav Vlček" est du ČSSD, alors qui pensez-vous qu'il ira choisir, hum? Mais voilà, les partis de la coalition de droite on voté "Vlček" à la condition qu'il démissionne le cas échéant (en cas de 3 ème tour) pour justement éviter qu'il n'aille proposer l'actuel ventru, et si le cas échéant le bougre tenait parole, on en reviendrait à la situation du début de semaine. Ben flûte alors.
En tout cas cette situation n'arrange pas les deux petits partis restants, le KDU-ČSL (Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová, Chrétiens-démocrates catho-conservateurs) ni le SZ (Strana zelených, Verts écolo), parce que non seulement ils ne peuvent rien faire à eux seuls sans l'appui de l'ODS et du ČSSD, mais par contre leur gros allié ODS peut très bien se passer d'eux s'il obtient le soutient des socialos. Et c'est pas exclu que ça se passe ainsi, bien au contraire. Pas simple comme histoire pour ces nabot-groupes. Aussi le leader du KDU-ČSL "Miroslav Kalousek" est aujourd'hui cantonné à ses petits souliers parce que s'il n'obtient pas au moins un ministère pour son parti dans le nouveau gouvernement, il est fort à parier que le mouvement catho-conservateur ira se chercher un nouveau leader.
Quant aux verts, c'est encore plus complexe. D'abord parce qu'ils ne savent même pas encore parfaitement de quel bord ils sont (droite ou gauche), ensuite parce qu'il règne au sein du parti un bordel sans nom que j'aimerai pas y vivre dedans, et pour finir, leur leader "Martin Bursík" n'a pas plus de conviction écologiste que le pape de lubrifiant anal dans ses poches. Ah bon, des preuves? Ben voilà, vous avez deux partis, l'officiel (à tendance plutôt ODS) et le schismatique (à tendance plutôt ČSSD). Le bordel? L'affaire "Eva Holubová" et les purges sur les listes électorales. Et tiens, pour corroborer, citation de "Jan Beránek" leader du parti vert entre 2003 et 2005 dont je vous ai retrouvé l'article, lisez en fin de page "[...] tolik svinstva jako v SZ za dva roky jsem nezažil za celý život." ([...] de toute ma vie je n'ai pas vécu autant de saloperie qu'en 2 ans au parti vert.) Et la conviction du leader "Martin Bursík"? Il entre en politique en 1989 comme membre de l'"Občanského fóra". A sa dissolution en 1991 il entre dans l'"Občanském hnutí (OH)" (de gauche). Mais le parti prend une méchante raclée aux élections et fusionne en 1996 avec le ČSNS - Česká strana národně sociální (gauche travailliste). En 1999 il entre au KDU-ČSL - Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová, Chrétiens-démocrates catho-conservateurs qu'il quitte en 2004 pour le SZ - Strana zelených, Verts écolo. Pour info, au printemps 2006 le parti vert (SZ - Strana zelených) comptait quelques 2000 membres, c'est pas bezef pour choisir un leader parmi eux, alors bon, même avec seulement 2 ans de foi écologique, "Martin" a au moins du vécu dans la foire politique. Concernant le lubrifiant anal dans les poches du pape... alors bon, je dois avouer modestement que là, j'ai pas de preuve.
Et le KSČM, les con-munistes? Je ne vais pas vous en parler de ceux-là parce que je ne les aime pas, mais alors vraiment pas. Si, ce que je peux vous dire, c'est que personne n'en veut comme alliés, ni la droite, ni la gauche, ni les nabot-groupes. C'est 26 sièges à la chambre qui seront quasi toujours dans l'opposition, mais souvent vides. Beau métier, même pas besoin de venir en classe. "Et toi mon petit, tu veux faire quoi quand tu seras gland?" "Tête de noeud ou député con-muniste!". Tiens, pour l'anecdote, le siège du parti con-muniste à Prague se trouve dans la rue des prisonniers politiques ("ulice Politických vězňů"), véridique et trop fort!
Et sinon aux dernières nouvelles, notre premier ministre entrant "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) entretiendrait une relation licencieuse (mais surtout sexuelle) avec la députée ODS "Lucie Talmanová" ce qui aurait conduit son épouse légitime "Pavla Topolánková" à briguer le poste de sénateur dans la ville d'"Ostrava" (nord-est du pays) en tant que candidate du parti "Politika 21" (et non ODS dont elle est membre) pour se venger. Et paf dans les gencives qui saignent, sans rien dire à personne, ni à son mari qui l'a appris par voix de presse (sur le foot :-) un matin, au petite déjeuner, paf dans les roupettes. Et du coup le concurrent ODS local, l'actuel sénateur "Milan Balabán" se fait dans ses braies, parce qu'il n'était pas plus au courant que les autres non plus, et paf dans le groin, parce qu'il n'a rien préparé en contre attaque, et qu'octobre 2006 c'est demain, et paf dans la prunelle, et que surtout parce que "Pavla" a de bonnes chances de passer car on l'aime bien au village, et paf derrière les esgourdes! Sans dec, chuis scié.
Alors aujourd'hui, personne ne sait trop comment va évoluer la situation politique dans le pays. Cependant ce qui est sûr, c'est que le "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) ne doit pas dormir sereinement, entre les socialos d'un côté et sa femme de l'autre (mais pas dans le même lit). Enfin je vous tiendrai en courant si jamais il y a du neuf, en particulier si les deux premiers ministres "Miroslav Topolánek" et "Jiří Paroubek" nous font des petits, si le président "Václav Klaus" couche avec "Pavla Topolánková", si "Pavel Němec" lègue sa fortune aux orphelins de la magistrature, ou si "Miloslav Vlček", "Miroslav Kalousek" et "Martin Bursík" créent un groupe de heavy metal à la chambre basse. Sans dec, il s'en passe des trucs incroyables et tranges ici. Vous croyez que c'est pareil ailleurs, dans les autres pays?
Alors rapidement, quelques éléments importants sur la politique de notre petite République. Comme en France, la Tchéquie dispose de 3 pouvoirs:
- l’exécutif, représenté par le président de la République, élu pour cinq ans à la majorité absolue des députés et des sénateurs (élection indirecte, comme aux USA). En général il nomme le premier ministre, mais récemment il fut atteint de jean-foutisme aigu, aggravé par le syndrome préélectoral du gaffe-à-mon-boulot-de-dans-2-ans, alors ça lui a pris un peu plus de temps que ne le prévoit malheureusement pas la constitution.
- le législatif, représenté par le parlement, lequel se compose de la chambre des députés (dite chambre basse, composée de 200 députés élus pour quatre ans au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel) et du sénat (dit chambre haute, 81 sénateurs élus au suffrage direct pour six ans et renouvelés par tiers tous les deux ans).
- le judiciaire, représenté par les magistrats et dont l’indépendance (théorique) garantie par la constitution m’est de plus en plus difficile à admettre après l’affaire du pédophile qatari (citoyen du Qatar) ayant conduit le ministre de la justice en personne à demander au gouvernement le limogeage du procureur général de la République.
Rapide parenthèse. En ce temps (mi 2005), le ministre de la justice demandait l'extradition du coupable dans son pays d'origine contre l'avis du juge en charge du dossier, et contre l'avis du procureur général de la République. Le simple fait que le ministre de la justice puisse officiellement évoquer une opinion personnelle dans une affaire judiciaire en cours me semblait totalement déplacé, mais de là à ce qu’il intervienne personnellement en faveur de l’accusé (ou du juge, peut importe), cela me semblait inimaginable, parce que démocratiquement inacceptable. Et il eut gain de cause. Mais le fait que l’accusé soit membre de la famille royale qatari et que le ministre "Pavel Němec" ait convolé en voyage de noce au Qatar ne sont que pures coïncidences. Monsieur, j’hésite à vous qualifier d’adjectifs orduriers mais l’envie est forte, croyez-moi, sans dec, chuis scié. Tiens, pour mémoire, permettez-moi monsieur "Němec" de vous informer de la façon dont on réagit en France à l‘intervention d’un ministre dans une affaire judiciaire, lisez. Fin de parenthèse.
Alors revenons en à notre affaire de la plus démente des situations kafkaïennes, et plus particulièrement au premier ministre puisque c'est de lui dont il s'agit. Jusqu'à y a pas longtemps, c'est le premier ministre dodu "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) qui dirigeait le pays à l'aide d'un gouvernement socialiste. Or début juin 2006, les citoyens tchèques renouvelaient la chambre basse, et c'est le parti de droite (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) qui remporta le plus de voix. Tiens, rappelons les scores:
ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate, 35,38% - 81 sièges
ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes, 32,32% - 74 sièges
KSČM - Komunistická strana Čech a Moravy, Con-munistes, 12,81% - 26 sièges (fumiers),
KDU-ČSL - Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová, Chrétiens-démocrates catho-conservateurs, 7,22% - 13 sièges,
SZ - Strana zelených, Verts et colo, 6,29% - 6 sièges
Alors on voit de suite qu'au niveau de la distribution des sièges par rapport aux pourcentages, c'est assez curieux. Tiens, par exemple le KDU-ČSL qui a fait 0,93% de voix de plus que le SZ reçoit 7 sièges de plus, soit pour 15% de voix de mieux, il reçoit 117% de sièges en plus!? Mais rassurez-vous, ça s'explique. D'abord par les 14 régions électorales, les 25 partis en lice, puis par les 5% de voix minimum pour accéder à la chambre. Or comme le "tout" étant moins que la "somme des parties", en ramenant tout ça au niveau national, ben on arrive à ces curiosités. Mais bon, pas grave, ce qui est important, c'est que l'ODS est sorti vainqueur en pourcentage national des voix exprimées. On eût pu donc espérer un premier ministre ODS dirigeant un gouvernement de coalition de droite. Ben oui, mais non.
En effet, la plus stupidement incroyable situation que l'on puisse imaginer est arrivée: après les élections, et donc aujourd'hui, la gauche dispose de 100 sièges, la droite de 100 sièges également. Or voilà, selon la constitution, le premier ministre entrant "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) ne peut entrer en service avant que le ministre sortant "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) n'ait démissionné, et pour que ce dernier puisse démissionner, la chambre doit avoir élu son président (de la chambre) et son vice président (de la chambre aussi). Sauf qu'avec 100 voix d'un côté et 100 voix de l'autre, allez donc choisir un candidat. Ben tiens! Et donc après plus de 2 mois d'un gouvernement sortant toujours en place, plus de 2 mois de palabres, de médiation, de marchandage politique entre partis, et après 6 tours de vote infructueux d'un président de la chambre basse, l'on a enfin fini par sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le pays depuis ces dernières élections qui eurent lieu, rappelons-le, les 2 et 3 juin 2006. C'est finalement "Miloslav Vlček" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) qui obtient au 7ème tour le "perchoir", avec 174 voix sur 197 (2 députés faisaient caca au moment du vote, le dernier s'était endormi dans l'hémicycle). "Miroslava Němcová" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) sera son second.
Bon, mais tout n'est pas réglé pour autant, parce qu'évidemment les socialistes ont débloqué la situation (sous la pression du président de la République?) en échange de certaines garanties bien assurées. En particulier, ils veulent un engagement écrit sur le programme de l'ODS, et plus spécifiquement sur les reformes sociales qu'ils sont contre comme le taux d'imposition unique (n% pour tout le monde, indépendamment du revenu) ainsi que sur une durée définie du mandat d'un ODS minoritaire. Ils exigent également un droit de regard sur les membres du gouvernement, parce que comme déjà mentionné, après les coups sous la ceintures (pan dans les claouis) assenés par certains candidats lors de la bataille préélectorale, le ČSSD ne veut même pas entendre évoquer leur nom (ça devient carrément personnel). Ce à quoi bien évidemment, notre premier ministre entrant "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) a dit: "Et 'voulez pas qu'je vous baisse mon froc aussi, non? Des nèfles mes gaillards, c'est moi le chef, alors c'est moi qui décide." Ben oui mais non à nouveau, et même pas du tout qu'il décide, parce qu'une fois le gouvernement constitué, il doit encore recevoir la confiance de la chambre basse (d'ici un mois) et c'est justement là que l'autre renard bedonnant de premier ministre sortant "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes) l'attend au tournant (parce que sans les socialistes, c'est 100 contre 100). En effet si le gouvernement proposé n'est pas confirmé par la chambre, ben hop, c'est dissolution, et reformation. Et reformation d'avec un premier ministre choisi par le président "Václav Klaus", qui encore hier n'écartait pas la possibilité d'un second mandat pour le premier ministre sortant "Jiří Paroubek" (ČSSD - Česká strana sociálně demokratická, Socialistes). On rêve! Mais imaginons un instant que l'on refasse un tour avec le même, "Miroslav Topolánek", eh bien si la seconde tentative est infructueuse, c'est au président de la chambre (et non plus au président de République) de nommer un candidat. Or le gaillard "Miloslav Vlček" est du ČSSD, alors qui pensez-vous qu'il ira choisir, hum? Mais voilà, les partis de la coalition de droite on voté "Vlček" à la condition qu'il démissionne le cas échéant (en cas de 3 ème tour) pour justement éviter qu'il n'aille proposer l'actuel ventru, et si le cas échéant le bougre tenait parole, on en reviendrait à la situation du début de semaine. Ben flûte alors.
En tout cas cette situation n'arrange pas les deux petits partis restants, le KDU-ČSL (Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová, Chrétiens-démocrates catho-conservateurs) ni le SZ (Strana zelených, Verts écolo), parce que non seulement ils ne peuvent rien faire à eux seuls sans l'appui de l'ODS et du ČSSD, mais par contre leur gros allié ODS peut très bien se passer d'eux s'il obtient le soutient des socialos. Et c'est pas exclu que ça se passe ainsi, bien au contraire. Pas simple comme histoire pour ces nabot-groupes. Aussi le leader du KDU-ČSL "Miroslav Kalousek" est aujourd'hui cantonné à ses petits souliers parce que s'il n'obtient pas au moins un ministère pour son parti dans le nouveau gouvernement, il est fort à parier que le mouvement catho-conservateur ira se chercher un nouveau leader.
Quant aux verts, c'est encore plus complexe. D'abord parce qu'ils ne savent même pas encore parfaitement de quel bord ils sont (droite ou gauche), ensuite parce qu'il règne au sein du parti un bordel sans nom que j'aimerai pas y vivre dedans, et pour finir, leur leader "Martin Bursík" n'a pas plus de conviction écologiste que le pape de lubrifiant anal dans ses poches. Ah bon, des preuves? Ben voilà, vous avez deux partis, l'officiel (à tendance plutôt ODS) et le schismatique (à tendance plutôt ČSSD). Le bordel? L'affaire "Eva Holubová" et les purges sur les listes électorales. Et tiens, pour corroborer, citation de "Jan Beránek" leader du parti vert entre 2003 et 2005 dont je vous ai retrouvé l'article, lisez en fin de page "[...] tolik svinstva jako v SZ za dva roky jsem nezažil za celý život." ([...] de toute ma vie je n'ai pas vécu autant de saloperie qu'en 2 ans au parti vert.) Et la conviction du leader "Martin Bursík"? Il entre en politique en 1989 comme membre de l'"Občanského fóra". A sa dissolution en 1991 il entre dans l'"Občanském hnutí (OH)" (de gauche). Mais le parti prend une méchante raclée aux élections et fusionne en 1996 avec le ČSNS - Česká strana národně sociální (gauche travailliste). En 1999 il entre au KDU-ČSL - Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová, Chrétiens-démocrates catho-conservateurs qu'il quitte en 2004 pour le SZ - Strana zelených, Verts écolo. Pour info, au printemps 2006 le parti vert (SZ - Strana zelených) comptait quelques 2000 membres, c'est pas bezef pour choisir un leader parmi eux, alors bon, même avec seulement 2 ans de foi écologique, "Martin" a au moins du vécu dans la foire politique. Concernant le lubrifiant anal dans les poches du pape... alors bon, je dois avouer modestement que là, j'ai pas de preuve.
Et le KSČM, les con-munistes? Je ne vais pas vous en parler de ceux-là parce que je ne les aime pas, mais alors vraiment pas. Si, ce que je peux vous dire, c'est que personne n'en veut comme alliés, ni la droite, ni la gauche, ni les nabot-groupes. C'est 26 sièges à la chambre qui seront quasi toujours dans l'opposition, mais souvent vides. Beau métier, même pas besoin de venir en classe. "Et toi mon petit, tu veux faire quoi quand tu seras gland?" "Tête de noeud ou député con-muniste!". Tiens, pour l'anecdote, le siège du parti con-muniste à Prague se trouve dans la rue des prisonniers politiques ("ulice Politických vězňů"), véridique et trop fort!
Et sinon aux dernières nouvelles, notre premier ministre entrant "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) entretiendrait une relation licencieuse (mais surtout sexuelle) avec la députée ODS "Lucie Talmanová" ce qui aurait conduit son épouse légitime "Pavla Topolánková" à briguer le poste de sénateur dans la ville d'"Ostrava" (nord-est du pays) en tant que candidate du parti "Politika 21" (et non ODS dont elle est membre) pour se venger. Et paf dans les gencives qui saignent, sans rien dire à personne, ni à son mari qui l'a appris par voix de presse (sur le foot :-) un matin, au petite déjeuner, paf dans les roupettes. Et du coup le concurrent ODS local, l'actuel sénateur "Milan Balabán" se fait dans ses braies, parce qu'il n'était pas plus au courant que les autres non plus, et paf dans le groin, parce qu'il n'a rien préparé en contre attaque, et qu'octobre 2006 c'est demain, et paf dans la prunelle, et que surtout parce que "Pavla" a de bonnes chances de passer car on l'aime bien au village, et paf derrière les esgourdes! Sans dec, chuis scié.
Alors aujourd'hui, personne ne sait trop comment va évoluer la situation politique dans le pays. Cependant ce qui est sûr, c'est que le "Miroslav Topolánek" (ODS - Občanská demokratická strana, Droite démocrate) ne doit pas dormir sereinement, entre les socialos d'un côté et sa femme de l'autre (mais pas dans le même lit). Enfin je vous tiendrai en courant si jamais il y a du neuf, en particulier si les deux premiers ministres "Miroslav Topolánek" et "Jiří Paroubek" nous font des petits, si le président "Václav Klaus" couche avec "Pavla Topolánková", si "Pavel Němec" lègue sa fortune aux orphelins de la magistrature, ou si "Miloslav Vlček", "Miroslav Kalousek" et "Martin Bursík" créent un groupe de heavy metal à la chambre basse. Sans dec, il s'en passe des trucs incroyables et tranges ici. Vous croyez que c'est pareil ailleurs, dans les autres pays?
Commentaires
Bon, je vais essayer de retrouver mon téléphone pour qu'on se boive une 'tite mousse un de ces quatre.
Au plaisir...