Bière: Quelques idées d'embuscade

Disclaimer: en fait pourquoi que je vous raconte cette histoire, que certains me demanderont-ils? Parce que genre, ça fait quand même blog d'ado-quéquette-acné-rap qui raconte ses états d'âme sans intérêt, non? Eh bien je vous raconte cette histoire, parce que les virées que nous fîmes et les établissements que nous fréquentâmes pourraient vous donner des idées de tournée brassicole des grands ducs, de pub crawl comme disent les homards de la primitive Albion :-)
Et ça voyez-vous, c'est en plein dedans l'objectif de mon blog, vous informer sur Prague. Aussi oyez oyez braves gens...

Alors ce week-end, c'était la grosse teuf mémorable chez moi. J'avais invité mes potes et mes potesses dans le cadre d'une célébration annuelle que je fais chaque année. Mais cette fois-ci, je me suis dit que ça allait être simple, sobre et modéré. C'était sans compter sur le caractère festif et boute-en-train des joyeux drilles conviés. Connaissant la facilité avec laquelle certains bougres se dérobent parfois aux invitations, j'avais ratissé large auprès de mes accointances afin que les festivités ne se déroulent pas en tête-à-tête, à 2, 3 ou 4 personnes.
Et donc ben voilà, l'appel fut plus qu'entendu, puisqu'on s'est retrouvé à plus d'une vingtaine de lascars le samedi soir à la grosse souris ("Tlustá myš").

Ma belle soeur et son tourtereau sont déjà arrivés vendredi soir, avec l'espoir d'aller nous jeter le fameux genou-jambonneau fumé de 2kg à l'hippopotame. En prévision, la belle-soeur avait fait la résa qui va bien plusieurs jours à l'avance, résa autant pour les places que pour l'os à bidoche car il arrive fréquemment (pour ne pas dire systématiquement) qu'après avoir bataillé comme un furibard pour trouver un espace où s'attabler, l'on vous esquinte l'enthousiasme avec un "genou-jambonneau a plus, tout vendu!". Et croyez-moi, ça vous pourrit franchement une soirée ce genre d'objection. Bref, donc la résa fut faite et confirmée par la serveuse de l'hippo qui a, pour ainsi dire, un faible évident pour ma belle-soeur.
Vendredi soir donc on arrive à l'heure convenue, et dans la salle de notre "reservierung" bramait une meute de fichtres exclusivement masculine (la meute). A la vue des 2 frangines, ils commencèrent à brailler de plus belle, le tout dans une langue totalement incompréhensible et dont les sonorités me rappelaient l'évacuation de la peau de renard après une soirée trop arrosée. Le vacarme finit par se calmer lorsque nous (le tourtereau et moi-même) exhibâmes nos faciès curieux par l'encadrement de la porte. Ben ouais, désolés les gars, mais elles sont avec nous, alors ça va pas le faire... On commença par quelques chopines pour étancher la soif, l'os viandu étant réservé, ça ne risquait rien d'attendre un brin, et on se rendit rapidement compte qu'un truc n'allait pas. On se sentait... disons... enfin une drôle de sensation d'inconfort. Et ce n'était même pas tant à cause des gueulards (l'inconfort des cons forts) de la table d'à côté qui jouaient aux cartes et s'esclaffaient régulièrement d'un fou rire retentissant, non, c'était autre chose. Puis l'on finit par comprendre. La pièce n'était pas chauffée, et avec les -12° qui régnaient à l'extérieur, notre salle ne devait pas être à plus de +10° ou +12°.
Le chauffage avait lâché (ce couillon), en plein hiver, forcément, les voitures non plus ne tombent pas en panne à l'arrêt, et il (le chauffage) n'avait pas encore été réparé. Faignants! Au début l'on ne sentait pas qu'il faisait si froid, arrivant frigorifié du dehors, mais au bout d'un quart d'heure, après 3 bières qu'on était toujours pas réchauffé, paf, le frimas nous envahit grave. On finit par renoncer même au genou-jambonneau, et l'on quitta l'hippo maudit, où qu'il est décidemment impossible de passer une soirée tranquille sans que quelque chose ne se passe pas comme ça devrait se passer, c'est à dire bien. Pour la petite histoire, le troupeau d'incompréhensibles était déjà parti (pour la même raison sans doute), et selon ma chérie d'amour pour qui les langues absconses n'ont plus de secrets, leur inintelligible volapük était du Hongrois. C'est dingue une langue pareille, on groi... on croit qu'on va intercepter un mot ou deux, par ci par là, pour catégoriser les quidams dans du cheptel Latin, Slave ou Anglo-Saxon, et rien, pas le moindre petit quignon d'indice qui permettrait de dire de quel bout de la planète qu'ils viennent d’où ces extraterrestres.

Nous finîmes donc notre soirée à la taverne du petit côté ("Malostranská pivnice"), qui sans être le pinacle de l'apogée, est bien quand même (parfois). Pis surtout c'est grand et donc il y a souvent de la place, chauffée.

Samedi matin, je fus réveillé dans mon lit et mon sommeil par la sonnette de mon chez-moi. A midi. Décidemment, j'le crois pas... Tom avec sa jeune et tendre débarquaient de "Karlovy-Vary" et souhaitaient déposer leur fourbi avant d'aller au ciné. Bon, ben hein... du coup comme on était tous réveillé, alors hop, allons nous cogner un copieux déjeuner à côté des cinoches, et plus particulièrement, à l'ange ("Anděl"), dans le restaurant de Pilsen ("Plzeňský restaurant Anděl").
Tiens, parenthèse, vous savez pourquoi on appelle ce quartier l'ange ("Anděl") alors que son nom officiel est depuis 1402 "Smíchov"? Parce qu'à l'époque, il y avait un bâtiment avec un ange peint sur sa façade. Et peindu par qui l'ange? Par le talentueux "Václav Brožík ", eh oui, dans sa jeunesse. Mais ne cherchez pas, ce bâtiment a été détruit depuis longtemps pour faire place à la station de métro ("Anděl") ainsi qu'au splendide amoncellement d'aluminium et de verre securit que constitue la fabuleuse galerie marchande en face du restaurant. Fin de parenthèse. Repas qu'au pieu... copieux , quelques "Prazdroj", et vers 15:30 les uns au cinoche, les autres pas. Les autres, dont nous, sommes allés jeter un oeil sur les frusques, histoire que les filles ne puissent pas dire que l'on a passé tout le week-end au bistrot.

Tiens, un truc marrant quand même, chais pas si vous aussi, mais moi oui. Les galeries marchandes, qu'elles soient où qu'elles soient, ben elles sont toutes pareilles et se ressemblent toutes.
Aucune différence, mais alors vraiment aucune, c'est d'un pitoyable. D'ailleurs tiens, pour vous dire à quel point c'est tout pareil, même les étiquettes sur les nippes sont identiques, avec les petits drapeaux nationaux et les prix en Eur, CzK, SkK, ou Pln. Tout pareil, tiens, prenez le Nový Smíchov à Prague, c'est moche (c'est Carrefour) et on ne peut pas y photographier, la Place des Halles à Strasbourg, c'est archi-moche, tout simplement, City 2 à Bruxelles, pareil, et ils n'ont même pas de portail Internet, le Trafford Centre à Manchester,
c'est Mickey et Universal Studios en prime, monumentalement colossal (faites gaffe à pas perdre votre voiture en vous garant), il n'y a que Selfridges à Londres (Oxford Street) qui se distingue par son bar à huîtres au rez-de-chaussée (à moins que ce ne soit Debenhams? Enfin un des department stores en plein milieu de la rue, d'Oxford). Tandis que les tavernes, toutes différentes, toutes avec l'âme unique du pays, la splendide diversité culturelle que ces euro-bougres d'abrutis euro-fonctionnaires sont euro-surpayés à faire disparaître.

Tiens, une bierstube munichoise, une winstub strasbourgeoise, un pub londonien, une taverne bruxelloise, une pivnice pragoise, toutes différentes, toutes uniques, toutes sensationnelles... Bref, alors j'en étais où moi...
Ah oui, puis après donc le lèche-vitrines où qu'on a de toutes façons rien acheté vu qu'on avait besoin de rien, on est rentré tranquillement à la maison où qu'on n'est pas resté longtemps car l'heure du RDV sonnait sous peu.

Bon, je vous passe les détails de la soirée, c'est pas pour les enfants et pour peu que ma maman lise cette publie, elle va inutilement s'inquiéter. Bref nous finîmes tardivement à la grosse souris, certains s'en rentrant et d'autres s'en sortant, genre le poussant plus loin. Ce que j'ai sans doute omis de vous dire, c'est que les lurons d'en dehors de Prague, qui venaient à la fête s'étaient vus offrir le choix du gîte soit dans une pension bon marché à distance raisonnable du centre, soit gratuitement dans mon modeste palais sur le sol, sous condition qu'ils emmènent leur matériel de camping (paillasses, sacs de touchage, serviettes, brosses Adam...).
Et curieusement, la totalité des loustics choisit la seconde solution. Nous nous retrouvâmes donc dans le courant du petit matin à une bonne dizaine éparpillée sur le sol (moi dans mon lit, faut pas déconner non plus), dont certains dans un état de "fatigue" avancée. Le Superdome de la Nouvelle Orléans après le passage de Katrina que mon appartement :-) Et on chantait tous en coeur: "C'est un endroit, qui ressemble à la Louisiane..." morts de rire qu'on était. Bref dimanche matin le réveil fut difficile pour certains, calamiteux pour d'autres, et serein pour moi. A 10:30, après la douche, je battis le rappel des vaillants boucaniers et leur suggérais de venir faire un tour dans cette magnifique ville de Prague afin de se remettre les mirettes en face des trous et faciliter l'évacuation des effluves d'éthyle par une marche matinale sous température frisquette.

C'est ainsi qu'à 6, nous traversâmes le pont Charles vers 11:30, et pûmes admirer les magnifiques "Phalacrocorax carbo" (grands cormorans noirs) qui faisaient les couillons tout autour de nous, dans le fleuve "Vltava". C'est impressionnant comme bestiole, jusqu'à 1m de taille et 1,5m d'envergure. Il y en aurait un millier qui passe l'hiver dans Prague à cause des eaux chaudes de l'île de l'Empereur ("Císařský ostrov"), vous savez, là où se trouve l'usine d'épuration de la Ville. Les poissons s'y attroupent parce que les eaux y sont plus chaudes, pis les cormorans s'y attroupent à cause des poissons, pis lorsque même là-bas l'eau gèle et se recouvre de glace (comme la semaine dernière), ben le cormoran qui n'est pas une andouille se déplace vers les endroits où l'eau ne gèle pas, par exemple à proximité du pont Charles et de ses cascatelles.
Donc si vous venez entre janvier et fin mars, vous pourrez admirer ces splendides oiseaux venant tout droit d'Afrique, et plus précisément des chutes du Ragnagna :-) Mais non, je déconne, les nôtres de cormorans ils viennent de la Baltique. Ils sont Européens, Monsieur! D'ailleurs je vous en ai mis quelques uns de côté, là, sur les photos, afin que vous puissiez constater qu'ils parlent Balte sans accent. La peste noire par contre avec ces corpulents emplumés, c'est la fiente. Déjà les mouettes, c'est pas chouette, mais les cormorans, c'est carrément chiant. Ah ben ça ma brave dame, ça salit quand ça fait. Et puis ça fait gras quand ça fait, un cormoran, je veux dire ça vous garnit épais une épaule standard, et ça n'en laisse même du rab pour le voisin pour peu qu'il soit à proximité raisonnable.
Du coup on n'est pas resté plus que de raison, et hop, rapidos nous trottâmes gaillardement en direction de la place du marché au charbon ("Uhelný trh") pour l'apéro, dans la taverne aux 2 chats ("U Dvou koček").

Ce lieu est pour moi une relique (comme "U Fleků"), oh combien regrettée relique que ce jadis formidable troquet. Je me souviens, avec mon père, grand amateur de bonne bière, nous nous y rendions souvent car en ces temps, trouver de la "Prazdroj" (Pilsner Urquell) à Prague tenait de la gageure.
En effet chaque région, chaque ville, chaque village produisait sa propre bière, sa propre production brassicole qui n'avait généralement pas à rougir par rapport à ses concurrentes en matière de qualité, aussi les exportations vers d'autres contrées du pays n'étaient qu'exception. Or aux 2 chats, en plein centre de Prague, l'on tirait de la pipette la formidable "Prazdroj" de la non moins formidable ville de "Plzeň". La maison aux 2 chats se trouve donc sur la place du marché au charbon, où l'on fabriquait et vendait du charbon de bois jusqu'au début du XIX ème siècle. Puis après le charbon de bois, l'on est passé aux légumes, d’où "zelný trh" ou "zelený trh" (marché aux choux, "Kohlmarkt" pour les Germains).
De marché aux légumes (aux choux), c'est devenu marché aux fleurs au début du XX ème siècle, et enfin la place a repri son nom originel, bien que l'on n'y fabrique plus ni ne vende du charbon depuis 200 ans. Mais revenons à notre taverne. La maison fut décrite pour la première fois dans le milieu du XIV ème siècle, mais elle fut entièrement reconstruite en style baroque après un incendie vers la fin du XVII ème siècle (c'est son apparence actuelle). La première taverne en l'édifice date de 1726, et l'appellation aux 2 chats apparaît au tout début du siècle dernier lorsque le propriétaire y fit peindre les 2 félins sur la façade. Et tiens, pour l'anecdote puisque l'on fête cette année le 250 ème anniversaire de la naissance de "Юрий Алексеевич Гагарин" ("Jurij Alexejevič Gagarin" ou Youri Alexeïevitch Gagarine en Français), si vous regardez la maison aux numéros 1/420 (toujours sur la même place),
l'entrée des 2 chats dans le dos, légèrement sur votre gauche, sous les arcades, eh bien dans cette maison appelée aux 3 lions dorés ("U tří zlatých lvů") a séjourné Wolfgang Amadeus en 1787, alors hôte des époux "Dušek" (la chanteuse "Josefína" et le compositeur "František Xaver"). De là à s'imaginer qu'il aurait trouvé l'inspiration pour Don Giovanni dans cette taverne d'à proximité... Ce qui est sûr, c'est qu'un autre génie, en l'occurrence "Bohumil Hrabal" s'y abreuvait fréquemment. Tiens, je vous laisse lire comment aux 2 chats, il entama la conversation avec un chef d'orchestre de 80 ans à propos de l'unique marche de Johan Strauss (père), celle de Radetzky.
Ou encore comment, toujours au même endroit, alors qu'ils fêtaient l'anniversaire de son épouse, ils firent la connaissance d'une vieille cloche au pantalon humide et moisi. Ah ben oui, c'est en Tchèque, je n'ai malheureusement pas trouvé de traduction française sur la toile, désolé.

Bon, je reprends le fil de mon histoire, donc l'on se jeta quelques bières en apéro, à côté du comptoir parce que le resto est devenu un bouge à touristes (dans une moindre mesure qu'à "U Fleků", mais quand même), et l'on s'en discutait sérieusement d’où qu'on allait ripailler. Ben vouis, commençait à faire faim, genre, et donc nous finîmes par nous mettre d'accord sur "à côté du Rudolfinum" ("U Rudolfina") qui est l'un des meilleurs rapports complexes qualité/prix/choix/hospitalité (même pour les anglais).
L'on essémessa aussitôt aux faignants qui dormaient toujours dans mon diocèse le lieu et l'heure de RDV (13h), et que sans leur présence ponctuelle nous commencerions à goinfrer sans eux. Et toc! L'on épongea donc rapidement les chopines, et hop, pas de course en direction du Rudolfinum avant d'être rattrapé sur la route par les eaux que nous avions judicieusement vidangées aux 2 chats avant de partir.

A mon grand étonnement, le resto était relativement vide, ce qui tombait finalement rudement bien puisque nous trouvâmes une grande table pour le nombre que nous allions être. Et hop, quelques chopines pour y voir plus clair sur le menu et nous aider à décider de la croûte.
Finalement, et en ce qui me concerne, la soupe de tripes et le pavé de poitrine fumée l'emportèrent sur le plat de côtes fumées et le genou grillé.

Les autres acolytes arrivèrent à temps, et nous pûmes passer à table après avoir commandé une autre volée de bière. Apres la bâfrée, et l'heure avançant, les qui sont venus d'en dehors de Prague commençaient à s'en aller, qui prendre son bus, qui lever son pouce sur le bord d'une route. Nous restions à 4, ma chérie d'amour, sa frangine, son tourtereau et votre narrateur.
Elle 1: bon, ben voilà, et on fait quoi maintenant?
Lui: ben on remet une pétée ben tiens, chuis à marée basse.
Moi: ah ouais?
Elle 2: bon alors je reprends un coca.
Elle 1: ah ben moi aussi alors.
Moi: ah ouais?
Lui: aubergiste! 2 bières et 2 cocas syouplêt.
... discussions...une dizaine de minutes...puis soudain:
Lui: elle se boit vachement bien dis-donc. fixant son verre vide
Moi: ah ouais?
Lui: pis regarde-voir, les filles, elles ont encore leurs verres pleins de coca.
Elle 2: ah ben oui, ben forcément, attends, eh l'autre, on ne peut pas boire comme toi.
Elle 1: puis c'est froid, et quand c'est trop froid c'est mauvais pour la vessie parce que ça fait pisser.
Moi: ah ouais?
Lui me zieutant: pis toi aussi t'as fini. Allez hop, aubergiste! 2 bières.

On finit quand même par quitter cette effroyable embuscade impromptue sur les coups de 16:00, et l'on s'en rentrait de par vers chez mon domaine pour que la belle-famille récupère ses hardes et son camping. Arrivé dans le palace, il fallut se battre pour les aisances à grand coup de "c'est moi l'premier" et de "j'vais m'faire d'sus". Une fois soulagé, l'on vérifia les horaires de départ des bus sur le Net. S'étant mis d'accord sur le 17:30, nous décidâmes d'accompagner les 2 ivrognes :-) jusqu'à la station de bus, histoire de respirer un peu d'air frais.
C'est dans le tram que le beau-frère eut cette idée de génie: "mais dis-donc, on est sur le chemin des ours ("U medvídků"), et les bus, il y en a encore vers 18:00 et 18:30? Allez-hop, tout le monde descend!" et nous descendîmes du tram. Alors je ne vais pas vous raconter encore une fois comment l'on commanda des bières et des cocas, mais je vais quand même vous dire qu'"U medvídků" c'est bien. Non sans dec, c'est un de mes préférés, d'abord parce qu'ils ont la meilleures Budweiser ("Budvar") de tout Prague, et qu'ensuite parce qu'ils ont un personnel des plus chaleureux et bienveillants.
Avant de poursuivre, je souhaiterais juste faire une parenthèse pour les néophytes de mon blog, ceux qui ne sont pas habitués ni fréquents. Les autres, les lecteurs assidus, que je salue au passage, peuvent de suite passer à derrière la fin de ma parenthèse. Donc lorsque je parle de Budweiser, je parle de la bière de République Tchèque, de celle qui provient de "České Budějovice", de la bière qui se nomme "Budvar" et que les amateurs amoureux appellent affectueusement "Budvárek", de l'unique breuvage original qui se dit en Allemand Budweiser.
Car selon une rumeur, il en existerait une autre. Une autre Budweiser que certains appelleraient parfois Bud, parfois Budweiser, parfois tout simplement Beurk. Bref, une pâle imposture dont les origines comme la composition restent obscures. Fabriquée en Chine à partir de pisses d'ânes mongols selon certains, fabriquée en Albanie à partir de jus de betteraves génétiquement modifiées pour d'autres, ma femme de ménage quant à elle, prétend que la matière proviendrait des eaux de lavage de cuves des chimiquiers géants dans les ports indiens.
Quoi qu'il en soit, sachez donc qu'il existerait peut être une soit disante imitation, mais que si tel était le cas, il ne s'agirait aucunement de cette Budweiser dont il serait question dans ma publie, mais de la vraie, de la seule et unique, de la Budweiser Made In Czech. Yeaaah! Ah oui, et pour de la déconnade à grande échelle, de l'humour comme moi je l'adore, du fun à faire péter les boyaux du bide, visitez le site de Bob'n Dave, les 2 plus furieux adorateurs de la vraie et authentique Budweiser, Yeaaah! Fin de parenthèse.

Donc "U medvídků", ils ont non seulement de la bière excellente, un personnel chaleureux et affable, mais de surcroît une petite pension juste au dessus, avec des prix raisonnables. Croyez-moi, certaines chambres n'ont rien à envier à des cinquétoiles, donc si vous cherchez un logis en plein centre, aux ours vous trouverez l'un des meilleurs rapports qualité/prix de la ville. Quant à nous, nous nous rinçâmes donc les rognons avec encore quelques "Budvar", car comme chacun sait, à l'instar d'avec l'eau minérale, il est parfois bon de changer de marque pour éviter les calculs rénaux.
Puis les derniers survivants de ce week-end finirent tout de même par nous quitter vers 18:30, en caressant fermement l'espoir que leur autobus comporterait des toilettes.

Voilà donc chers lecteurs de quoi vous donner des idées. Et contrairement à ce que vous pourriez croire, ce n'est pas le week-end qui fut difficile, ce n'est ni la fin de journée du dimanche ni encore la nuit, mais le lundi matin. Car curieusement, le mélange "Prazdroj-Budvar" se digère sereinement (enfin dans mon cas), et c'est donc avec l'oeil étincelant, l'humeur paisible et la démarche assurée que je me rendis à mon arrêt de tram en direction du bureau.
La véritable épreuve en fait arriva lorsqu'en montant dans le wagon, je remarquais au bout d'une petite minute les fenêtres grandes ouvertes malgré que le thermomètre affichait -7°, et que mon nez s'emplit aussitôt d'un relent abject, d'une odeur âcre, irritante et tenace de pieds formidablement moisis. Et tandis que ma truffe essayait en vain d'esquiver les effluves nauséabondes, mes mirettes repérèrent l'origine patente des miasmes putrides. Au milieu de la rame, là, au centre de ce cercle d'un bon mètre de rayon étonnement vide de voyageurs, dormaient paisiblement 2 cloches sur chaque siège, tandis que leur saint-frusquin pouilleux s'entassait dans plusieurs sacs en plastique de dimensions respectables posés à côté d'eux. Enfin vous voyez la scène, vous devez connaître pour peu que vous voyagiez en transport en commun.
Eh bien croyez-le ou non, mais lorsque la rame s'arrêta à la station suivante, j'en descendis suffoquant et atterré par l'idée qu'un être humain... pardon, 2 êtres humains puissent exhaler une telle abomination. Je me rendis à pieds jusqu'au bureau afin de respirer l'air frais bien pollué de la ville et sortir la sordide puanteur de mon tarin. Mais rien n'y fit. Je ne sais pas si vous avez déjà connu ça, cette odeur infecte et tenace de panards nécrosés, mais c'est persistant, c'est acharné à coller aux nasaux pendant plusieurs heures (et je ne vous parle pas des tapis, moquettes, baignoires, douches, serviettes, chaussures, chaussettes... qui eurent le malheur d'être en contact avec). En arrivant au bureau, mes collègues ne voulurent jamais croire que ma figure déconfite, glauque voire verdâtre n'avait rien à voir avec les excès du week-end (encore que), mais que la nausée dont j'étais victime pratiquement toute la matinée avait une toute autre origine.

Voilà, j'espère que vous trouverez donc matière dans cette publie pour aller boire quelques coups, manger voire loger à Prague, quant au prochain sujet, il devrait être plus... enfin comme d'habitude, quoi, genre.

Commentaires

Anonyme a dit…
Bon, ben voilà quelques adresses de plus que je vais m'en aller tester...
allez, cette semaine, pour faire bonne figure.

Ah, oui, je sais que ça ne se fait plus en février, mais je n'ai jamais aimé faire comme tout le monde :)
Donc bonne année !
Strogoff a dit…
Mais si ça se fait, pourquoi ça ne se ferait pas? Pouquoi ne pourrait-on pas souhaiter une bonne année en plein milieu de (l'année)? Pis si pour le test, t'as besoin d'un guide, n'hésite pas à me contacter :-)))
Anonyme a dit…
super ton blog!

ha prague, je me souviens!

pour ma part , j'habite ds une vill eun peu plus agitée: lagos!

look mon blog!

fab

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