Coup de gueule: Je suis Charlie

L'année ne fait que commencer, et paf, d'entrée de jeu, une bande de fumiers vient me pourrir grave son tranquille démarrage (de l'année). Sans dec, mais c'est qu'ils ne respectent rien ces chiens d'infidèles! (pour utiliser leur langage). Et quand je dis pourrir, c'est bien en dessous de la vérité. Je ne me souviens pas avoir été un jour aussi bouleversé par l'annonce d'un évènement (triste). Même les attentats du 11 septembre ne m'ont pas autant retourné, et pourtant je prenais l'avion le jour même (mais serein). Et vous savez pourquoi, que rien ne m'a autant retourné pour l'instant? D'abord parce que j'ai perdu dans l'histoire 2 personnes qui m'étaient particulièrement chères (malgré qu'elles étaient anars, con-munistes, gauchos...): Cabu et Wolinsky. Attention, je ne veux absolument pas déconsidérer les autres victimes, mais ces deux-là m'étaient très proches. Mais surtout, rien ne m'a autant retourné pour l'instant, parce qu'ensuite, les fumiers responsables de ce répugnant massacre sont Français. Et oui Messieurs Dames, ce ne sont pas des terroristes sanguinaires venus d'un lointain pays primitifs où l'on vit de la chasse et de la cueillette dans une misérable case en crotte de bidonville. Non Messieurs Dames, ces fumiers là sont des Français, élevés (sans doute) à l'école de la république et nourris (sans doute aussi) au velouté de la démocratie. Sans dec, z'ont clairement pas dû recevoir le même enseignement que moi, parce qu'au lieu de massacrer Charlie hebdo, ils auraient mieux fait de le lire. Sauf que Charlie hebdo, c'est pas pour les désespérés de la vie, pour les écoeurés de leur misérable personne, pour les infidèles du bon sens et de la critique nécessaire. Pour lire Charlie hebdo, faut croire et avoir la foi. La foi en... enfin vous savez tous en quoi, vous lisez mon blog. Et ce qui ne le savent pas, z'ont qu'à apprendre et à lire (et pas que Charlie hebdo, mon blog aussi). Attends, tu crois que la liberté, la démocratie, les valeurs intellectuelles vont te tomber en bouche du ciel toutes crues prémâchées avec un goût de truffe du père Igor? Peau d'zob walou macache. D'abord faut apprendre, faut aimer et ensuite faut croire. Croire en la liberté d'expression absolue, c'est là que se trouve le divin. Rien n'est suffisamment sacré qu'on ne puisse en rire. Et surtout pas ce gros con de bon dieu, qu'il s'appelle machin ou truc. Dieu n'existe pas, et croire en lui est nuisible à la santé, un point c'est tout.

Alors il est clair qu'il va désormais y avoir un "avant le 7 janvier", et un après. La bonne question, c'est à quoi va ressembler l'après 7 janvier? Que faire pour qu'un tel désastre ne se reproduise plus? Que faire pour que des Français (et pas seulement) n'aient plus cette hallucinante haine de leur prochain qu'ils ne connaissent même pas? Je suis sûr que les partis politiques et nos classes dirigeantes apporteront une réponse appropriée à ces questions. Attends, pourquoi les payerait-on autant sinon? Et si eux ne savent pas, qu'ils cèdent la place à Marine, parce qu'elle, elle a fort certainement la solution sous le coude. Ca va faire mal, c'est sûr. Tout ce que Charlie hebdo a toujours défendu va n'en prendre plein la gueule, mais si c'est ça le remède, alors qu'on l'impose rapidement parce que les valeurs démocratiques (dans le monde) s'embaument en ce moment d'un remugle putréfié d'obscurantisme primitif qu'à l'aube du troisième millénaire, personne n'aurait cru voir ressurgir.

Sinon Jeudi soir, j'étais devant l'ambassade de France à Prague, et je vous joins les quelques photos prises sur place par moi-même. Notez que le mur de John Lennon se trouve juste en face (de l'ambassade), ce qui du reste n'est pas une coïncidence fort truite, puisque les messages d'amour de paix et de liberté prônés par John trouvaient ainsi un écho incomparable en face de l'ambassade du pays des droits de l'homme (et malheureusement des sales cons aussi). On était peu, genre une deucentaine à vue de mon pif, avec beaucoup de Français vivant céans mais aussi des Tchèques venus en solidarité. Et l'émotion était grande. Lorsque Jean-Pierre est arrivé, l'on a tous observé 1 minute de silence, mais plus on l'observait et moins on la voyait vu que la plupart des observateurs brandissait au-dessus de leur tête une pancarte "je suis Charlie". Moi, je l'avais autour du cou, mes mains étant pleines de mon appareil photo. Pis au bout d'une minute, la fin du silence se fit entendre, aussi l'on discuta encore quelques minutes avec le Pascal et le Fabrice, puis l'on s'en partit à la Grosse Souris se jeter quelques bières et un steak tartare tout en commentant l'actualité la bouche pleine.

Cabu, Wolinsky et tous les autres, votre héritage restera dans l'histoire (et pas que du journalisme). Un jour, l'on contemplera Charlie hebdo comme l'on contemple aujourd'hui la pâtisserie de Bayeux ou les nichons de la Joconde. Un jour, l'on dira "ah ouais dis-donc, ces gars-là avaient des couilles et de l'humour" en lisant vos gags à la lueur des torches dans les égouts, parce qu'en haut, la débilité intégriste aura chassé la race humaine de la surface. Mais on rira et on sera heureux, parce qu'on sera libre de dire "ah ouais dis-donc, t'imagines quand même, le qu'au rang, la bib' et la t'auras, c'est vraiment de la merde!"

Commentaires

HanaF a dit…
Bravo, Daniel. C'est très bien dit. Et tu as raison.
On est tous Charlie.
Strogoff a dit…
Bon, mais maintenant qu'on est tous Charlie, on fait quoi? Je suis vraiment curieux de la suite que le monde va donner à cette bestialité.

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