Festival: EHD 2006, Part 1
Et donc retour à Prague après le monumentalement redoutable chambard festif, qui ne cesse (selon moi) de prendre des proportions de plus en plus abracadabrantes de démesure commerciale d'année en année. Mais ce n'est pas le sujet, ceci-dit bonne année quand même à vous tous, chers lecteurs, et donc retour à Prague avec un sujet déjà abordé l'année derrière: les journées de l'héritage européen (ou "Dny evropského dědictví" en Tchèque et "European Heritage Days" en international). Comme précédemment, il y avait également cette fois-ci de quoi faire, à voir et à ranger, du bon et du moins bon. Nous dûmes donc trier, sélectionner, se mettre d'accord sur ce qu'on allait voir (ensemble) et finalement, the winner is... ou plutôt the winners are... enfin vous allez voir en lisant la suite. Par contre cette année je vais vous le mettre en plusieurs publies, histoire que vous puissiez lire moins et régulièrement, plutôt que plein en une fois.
Vládní salonek, hlavní nádraží, Praha (le salon V.I.P. de la gare centrale de Prague)
OK, la traduction est légèrement bancale parce que l'adjectif "Vládní" signifie gouvernemental ("vládní budova", siège du gouvernement) ou ministériel ("vládní krize", crise ministérielle), parfois public ("vládní moc", pouvoir public), voire encore d'autres possibilités que je n'ai plus en tête. Maintenant compte tenu de la fonction de ce salon, le V.I.P. m'a semblé le plus approprié, mais je suis preneur de toute autre suggestion pertinente. Alors celui-là, on s'est dit de concert qu'il fallait y aller, ni besoin de longue négociation verbale, ni besoin de chantage à l'hôtel du cul tourné, nous fumes immédiatement d'accord. D'abord parce que c'est splendide, c'est art nouveau, et c'est d'habitude fermé à la plèbe (non V.I.P.), puis ensuite et surtout parce que nul ne sait ce que la gare centrale (et ses chefs-d'oeuvre architecturaux) vont devenir dans les quelques années prochaines (genre 2008).
Dans la seconde moitié du XIX ème siècle, la Compagnies des chemins de fer de l'empereur François-Joseph 1er ("Společnost Dráhy císaře Františka Josefa I.") reçut pour tâche de relier la capitale de l'empire (Vienne), au somptueux joyau de ce même empire (Prague). Il existait bien déjà une gare (aujourd'hui "Masarykovo nádraží") et un tracé, mais leurs capacités étaient limitées, puis il fallait quelque chose de grand, à l'image de la splendeur de Prague. L'on décida donc de construire un nouvel édifice derrière les fortifications de la ville, entre la porte du marché aux chevaux ("Koňskou branou", aujourd'hui en haut de la place Venceslas) et la porte de l'hôpital ("Špitálskou branou", aujourd'hui "na Poříčí"). Les travaux commencèrent en 1869, et 2 ans plus tard, grâce aux architectes "Vojtěch Ignác Ullmann" ("Lichtenštejnský palác", "Palác Lažanských" -café Slavia-, la synagogue espagnole...) et "Antonín Barvitius" (Rudolfinum, théâtre national...) se dressait au même emplacement qu'aujourd'hui un édifice néo-renaissance: la gare François-Joseph 1er ("nádraží Františka Josefa I."). Le 14 décembre 1871, les 9 premiers voyageurs arrivèrent à la nouvelle gare (c'était bien la peine de se donner de la peine pour 9 voyageurs, enfin c'était un début). Puis de début en début, la gare ne suffisant plus, il fallut commencer à penser à un agrandissement significatif.
C'est ainsi qu'en 1899, le grand vainqueur du concours "agrandis-moi la gare" fut l'architecte "Josef Fanta". Les travaux durèrent 8 ans (1901-1909) et l'on en profita également pour reconstruire le dédale de rails autour des quais, le hall d'entrée, creuser un sous-sol, et poser les 2 abris de verre et de métal au dessus des quais que vous pouvez encore voir aujourd'hui (33m de large, 18m de haut). La construction art-nouveau fut si splendide (et est toujours, abstraction faite de la crasse grâce à la pollution et à ces fumiers de pigeons) qu'on la surnomma "zámecké nádraží" (la gare-palais). Le vestibule a été décoré par les plus grands artistes de l'époque, comme "František Kraumann" (stucatures de la façade nord de la maison municipale, façade du palais "Městské pojišťovny" place de la vieille ville -num.6-), "Bedřich Šimonovský" (Statue de St Nicolas, église St Nicolas -place de la vieille ville-)... De chaque côté de l'édifice se trouvent 2 tours représentant des allégories (mais chais plus de quoi) par "Stanislav Sucharda" (élève de "Josef Václav Myslbek") et "Hanuš Folkman" (celui-là je ne le connais pas), tandis que la tour de l'horloge représente un Atlas supportant le globe terrestre sur ses épaules (par "Čeněk Vosmík", certains bustes du musée national, les statues de la maison néobaroque aux coins des "Václavského náměstí" -num.19- et de la rue"Jindřišská). Les statues de la façade ainsi que certaines de l'intérieur sont l'oeuvre de "Ladislav Šaloun" (alors celui-là je ne vous le présente plus), tandis que les peintures des salles intérieures sont de "Václav Jansa" (quelques exemples) et de "Viktor Stretti" (quelques exemples). Bon, j'imagine que vous ne les connaissez pas tous, d'ailleurs moi non plus, mais sachez qu'ils ont toutefois largement contribué au développement artistique de la ville.
Pis il y eut une reconstruction à la con, mais gravement à la con, alors très rapidement, juste pour info je vous la signale. Entre 1972 et 1974, l'on créa le nouveau hall d'entrée (en dessous de l'autoroute et du bâtiment originel, d'architecture con-munistico-moderniste immonde), permettant l'accès au métro (ligne C), et qui bousilla totalement l'âme art-nouveau de la gare comme d'ailleurs le jardin avec son étang qui se trouvaient là depuis 1876. Pour vous dire, en dehors des Praguois (et encore pas tous), pratiquement aucun autre voyageur ne sait qu'il existe tout ce fabuleux dont je vous parle, et il n'a de plus aucune chance de s'en rendre compte (le voyageur) s'il ne monte pas volontairement les quelques marches qui mènent au rez-de-chaussée.
Mais revenons-en à notre salon V.I.P. Lors de la construction de la gare fin XIX ème, il existait encore les fameuses 3 classes, la première de luxe, et la troisième de m... misère, ainsi que celle du milieu (seconde) pour l'ordinaire. Or ces trois classes s'appliquaient autant dans le transport, que dans l'accueil, l'attente et le service en général. Aussi et pour être bien sûr de séparer la bonne graine de la mauvaise ivraie, les salles d'attente luxe et ordinaire étaient à droite, dans l'aile sud de la gare, tandis que la salle d'attente de m... misère était à gauche, dans l'aile nord (n'y voyez aucun rapport politique gauche-droite). Mais au delà des 3 classes, pour l'empereur en personne (accessoirement pour le pape, sa femme -à l'empereur, pas au pape-, et pour certains autres hauts, très hauts dignitaires), il existait le salon V.I.P. (Vraiment Impressionnante Pétaudière). Ce splendide salon richement décoré était la vitrine de l'artisanat de l'époque, marbre, mobilier, boiserie, peinture, carrelage, faïence, tringles à rideaux... tout était fait pour en mettre plein la vue des invités de la petite République, comme le maréchal Pétain ("... c'que c'est beau!" aurait-il prononcé). Aujourd'hui, cette gare est devenue la cours des miracles de la ville de Prague. Dans le nouveau hall (con-muniste, d'accès par le parc ou le métro) se croisent clodos, toxicos, dealers, alcolos, femmes d'alcolos, SDF, chiens de SDF, pickpockets, mafieux, prostitués mâles comme femelles, et autres spécimens douteux... (accessoirement un ou 2 policiers). C'est bien simple, les praguois appellent le parc alentour "Sherwood", ça donne une idée de l'ambiance. Et quand je dis nouveau hall, c'est pour différencier des bâtiments art-nouveau, car le nouveau hall est loin d'y ressembler (nouveau), il est délabré, miteux, en décomposition. Il y a des fuites au plafond qui goûtent sur les voyageurs, le restaurant ne fonctionne plus, tandis que des dizaines de kiosques disséminés n'importe comment remplissent misérablement cet office défaillant (de ravitaillement). Les horloges sont décalées parfois de plus de 10 minutes (entres-elles), des vitres sont brisées, certains tableaux d'affichage (d'époque con-muniste) commencent par du cyrillique (russe), et on y a même installé (au rez-de-chaussée, à gauche du café Fanta) un "magasin" de fringues archi-ringardes hyper-discount genre braderie à Barbès. Quant au fameux café Fanta justement, une perle de l'architecture praguoise du début du XX ème siècle... enfin regardez mes photos, c'est à pleurer. Aujourd'hui il n'y a plus grand chose à sauver, car malheureusement les experts sont d'accord, dans l'état où c'est, il serait plus simple (et moins onéreux) de tout raser et reconstruire du neuf. Et comme nos fumiers de politicards locaux sont aussi incompétents, qu'indécis, stupides, et enclins à la concussion, ils ont trouvé la plus inepte solution qui soit: confier la reconstruction de la gare à une entreprise italienne, "Grandi Stazioni". La funèbre inauguration de la reconstruction en 4 étapes a eu lieu en grande pompe le 14 décembre 2006.
Où est le problème me demanderez-vous? Partout vous répondrai-je. Permettez-moi de vous en citer quelques-uns:
- Depuis 6 mois, la République Tchèque n'est pas foutue de former un gouvernement, car les politicards privilégient manifestement leurs intérêts personnels devant ceux de la nation.
- L'état a perdu 10 milliards de couronnes dans un scandale audio-visuel mettant en cause des intérêts privés, sans parler de l'affaire IPB - Nomura, de la vente d'Unipetrol, puis de l'affaire... bref, les fonctionnaires d'état sont notoirement et totalement incompétents (lorsqu'honnêtes) à défendre les intérêts du pays.
- En échange de la reconstruction, "Grandi Stazioni" récupère la gestion de la gare pour 30 ans. Que pensez-vous qu'ils vont y construire afin de rentabiliser l'investissement: presser le citron dans un étau hydraulique afin d'en tirer le dernier jus.
Bref, en cumulant tous ces éléments, vous comprendrez aisément qu'une bande de requins sans scrupules (nos politicards) sont en train de demander à une armée de hyènes affamées (les investisseurs ritals) de ressusciter une splendide charogne décomposée (la gare) sous la surveillance d'un troupeau d'oies blanches débiles (les fonctionnaires d'état). Et je ne vous parle pas des loups, des renards, des crabes, des rapaces, des chacals, des vautours, de la vermine environnante et des autres parasites... qui voudront forcément arracher un bout de barbaque à la carcasse encore fumante.
Et donc vous pouvez lire dans les plans (de 2004) et dans les grandes lignes: galeries marchandes, magasins de luxe, échoppes, restaurants, hôtels, RDV d'affaires (douteuses), dynamisme, vitalité, luxe et pognon... Et les constructions art-nouveau? Ah ben on en parle beaucoup moins. Quelques lignes tout de même. Si possible, conserver et rénover luxueusement le café Fanta afin que le voyageur puisse y déguster un bon express italien (ben tiens), rajouter de petites échoppes (ben tiens aussi) et construire une nouvelle salle d'attente. Les petites portes d'entrée dans le magnifique café seront remplacées par un accès adéquat (ah?), lequel sera prolongé jusqu'au premier quai dont on souhaite faire une promenade (quoi? accès aux quais sans titre de transport ?!). Bref, tout sera conservé et restauré nous rassurent les architectes et les conservateurs en charge du projet. Ah ouais? Ben tiens (encore), comme la maison "U Myšáka" je présume? Bon, alors en attendant l'effroyable désastre (chuis quand même bougrement pessimiste), je vous ai trouvé un montage-photo-informatico-extrapolatif essayant de donner un aperçu approximatif de ce que pourrait hypothétiquement être l'apparence éventuelle de la gare dans l'improbable supposition que le projet aboutisse. Encore qu'aboutir, il aboutira fort probablement, mais dans quelles conditions, zat ize zeu kouechestion?
Masarykovo nádraží (la gare du président "Masaryk")
Vu qu'on en était sur le sujet des gares, ben on s'est dit qu'on allait continuer sur la même voie (ferrée) et visiter le salon présidentiel de la plus ancienne gare de Prague. L'édifice est de style néoclassique et date de 1844, il fut agrandi entre 1893 et 1894, puis entre 1938 et 1945 et finalement en 1990 lors de la construction de la station de métro ("Náměstí Republiky") où les architectes ont rendu àCésar... à cette gare son apparence d'antan (ça mérite d'être signalé). En milieu de XIX ème siècle, "Masarykovo nádraží" était alors une des plus grandes gares d'Europe avec ses propres entrepôts, réserves de charbon, châteaux d'eau, toilettes/lavabos et même un bureau de poste à partir de 1922. Aujourd'hui la gare dessert principalement des destinations nationales en direction du nord de la République.
Bon, et le "Masarykův salonek" (le salon présidentiel) me demanderez-vous? Ben ouais, bôf, rien d'exceptionnel, d'autant plus qu'en dehors du plafond, il n'y a rien d'originel. Le mobilier a été refait dans les 10 à 20 dernières années, quant aux lampes, boiseries... elles n'étaient pas dans cette pièce à l'origine. Enfin je vous ai pris quelques photos quand même, donc ben voilà. Puis on en profita pour s'en jeter quelques boissons achetées sur le quai, et l'on passa à la suite, vite, que je vous réserve pour une prochaine publie.
Rien à voir avec l'EHD, mais gaffe quand même.
J'en profite rapidement aussi pour vous dire que les gars de Mountain View (Blogger, soit Google) sont en train de faire des modifs conséquentes sur Picasa et Hello, softwares qui aujourd'hui me permettent de publier simplement mes remarquablement splendides photos sur mon blog admirablement merveilleux. Bon, c'est technique, donc je ne vais pas rentrer dans les détails, mais en gros, et si ce qu'ils écrivent risque d'arriver (fin 2006, donc demain, mais à l'heure où j'écris c'est pas encore arrivé), je ne serai plus en mesure de publier simplement mes remarquablement splendides photos sur mon blog admirablement merveilleux (ou alors une par une, ce qui est inconcevable compte tenu du temps que cela prendrait). Alors les gars de Mountain View, faisez pas les cons, parce que je, et mes nombreux lecteurs, serions vraiment tristes-chagrins si vous en arriviez à bousiller quelque chose qui fonctionne, correctement de surcroît. Hein, donc on compte sur vous les gars, vous n'touchez à rien ok?
Vládní salonek, hlavní nádraží, Praha (le salon V.I.P. de la gare centrale de Prague)
OK, la traduction est légèrement bancale parce que l'adjectif "Vládní" signifie gouvernemental ("vládní budova", siège du gouvernement) ou ministériel ("vládní krize", crise ministérielle), parfois public ("vládní moc", pouvoir public), voire encore d'autres possibilités que je n'ai plus en tête. Maintenant compte tenu de la fonction de ce salon, le V.I.P. m'a semblé le plus approprié, mais je suis preneur de toute autre suggestion pertinente. Alors celui-là, on s'est dit de concert qu'il fallait y aller, ni besoin de longue négociation verbale, ni besoin de chantage à l'hôtel du cul tourné, nous fumes immédiatement d'accord. D'abord parce que c'est splendide, c'est art nouveau, et c'est d'habitude fermé à la plèbe (non V.I.P.), puis ensuite et surtout parce que nul ne sait ce que la gare centrale (et ses chefs-d'oeuvre architecturaux) vont devenir dans les quelques années prochaines (genre 2008).
Dans la seconde moitié du XIX ème siècle, la Compagnies des chemins de fer de l'empereur François-Joseph 1er ("Společnost Dráhy císaře Františka Josefa I.") reçut pour tâche de relier la capitale de l'empire (Vienne), au somptueux joyau de ce même empire (Prague). Il existait bien déjà une gare (aujourd'hui "Masarykovo nádraží") et un tracé, mais leurs capacités étaient limitées, puis il fallait quelque chose de grand, à l'image de la splendeur de Prague. L'on décida donc de construire un nouvel édifice derrière les fortifications de la ville, entre la porte du marché aux chevaux ("Koňskou branou", aujourd'hui en haut de la place Venceslas) et la porte de l'hôpital ("Špitálskou branou", aujourd'hui "na Poříčí"). Les travaux commencèrent en 1869, et 2 ans plus tard, grâce aux architectes "Vojtěch Ignác Ullmann" ("Lichtenštejnský palác", "Palác Lažanských" -café Slavia-, la synagogue espagnole...) et "Antonín Barvitius" (Rudolfinum, théâtre national...) se dressait au même emplacement qu'aujourd'hui un édifice néo-renaissance: la gare François-Joseph 1er ("nádraží Františka Josefa I."). Le 14 décembre 1871, les 9 premiers voyageurs arrivèrent à la nouvelle gare (c'était bien la peine de se donner de la peine pour 9 voyageurs, enfin c'était un début). Puis de début en début, la gare ne suffisant plus, il fallut commencer à penser à un agrandissement significatif.
C'est ainsi qu'en 1899, le grand vainqueur du concours "agrandis-moi la gare" fut l'architecte "Josef Fanta". Les travaux durèrent 8 ans (1901-1909) et l'on en profita également pour reconstruire le dédale de rails autour des quais, le hall d'entrée, creuser un sous-sol, et poser les 2 abris de verre et de métal au dessus des quais que vous pouvez encore voir aujourd'hui (33m de large, 18m de haut). La construction art-nouveau fut si splendide (et est toujours, abstraction faite de la crasse grâce à la pollution et à ces fumiers de pigeons) qu'on la surnomma "zámecké nádraží" (la gare-palais). Le vestibule a été décoré par les plus grands artistes de l'époque, comme "František Kraumann" (stucatures de la façade nord de la maison municipale, façade du palais "Městské pojišťovny" place de la vieille ville -num.6-), "Bedřich Šimonovský" (Statue de St Nicolas, église St Nicolas -place de la vieille ville-)... De chaque côté de l'édifice se trouvent 2 tours représentant des allégories (mais chais plus de quoi) par "Stanislav Sucharda" (élève de "Josef Václav Myslbek") et "Hanuš Folkman" (celui-là je ne le connais pas), tandis que la tour de l'horloge représente un Atlas supportant le globe terrestre sur ses épaules (par "Čeněk Vosmík", certains bustes du musée national, les statues de la maison néobaroque aux coins des "Václavského náměstí" -num.19- et de la rue"Jindřišská). Les statues de la façade ainsi que certaines de l'intérieur sont l'oeuvre de "Ladislav Šaloun" (alors celui-là je ne vous le présente plus), tandis que les peintures des salles intérieures sont de "Václav Jansa" (quelques exemples) et de "Viktor Stretti" (quelques exemples). Bon, j'imagine que vous ne les connaissez pas tous, d'ailleurs moi non plus, mais sachez qu'ils ont toutefois largement contribué au développement artistique de la ville.
Pis il y eut une reconstruction à la con, mais gravement à la con, alors très rapidement, juste pour info je vous la signale. Entre 1972 et 1974, l'on créa le nouveau hall d'entrée (en dessous de l'autoroute et du bâtiment originel, d'architecture con-munistico-moderniste immonde), permettant l'accès au métro (ligne C), et qui bousilla totalement l'âme art-nouveau de la gare comme d'ailleurs le jardin avec son étang qui se trouvaient là depuis 1876. Pour vous dire, en dehors des Praguois (et encore pas tous), pratiquement aucun autre voyageur ne sait qu'il existe tout ce fabuleux dont je vous parle, et il n'a de plus aucune chance de s'en rendre compte (le voyageur) s'il ne monte pas volontairement les quelques marches qui mènent au rez-de-chaussée.
Mais revenons-en à notre salon V.I.P. Lors de la construction de la gare fin XIX ème, il existait encore les fameuses 3 classes, la première de luxe, et la troisième de m... misère, ainsi que celle du milieu (seconde) pour l'ordinaire. Or ces trois classes s'appliquaient autant dans le transport, que dans l'accueil, l'attente et le service en général. Aussi et pour être bien sûr de séparer la bonne graine de la mauvaise ivraie, les salles d'attente luxe et ordinaire étaient à droite, dans l'aile sud de la gare, tandis que la salle d'attente de m... misère était à gauche, dans l'aile nord (n'y voyez aucun rapport politique gauche-droite). Mais au delà des 3 classes, pour l'empereur en personne (accessoirement pour le pape, sa femme -à l'empereur, pas au pape-, et pour certains autres hauts, très hauts dignitaires), il existait le salon V.I.P. (Vraiment Impressionnante Pétaudière). Ce splendide salon richement décoré était la vitrine de l'artisanat de l'époque, marbre, mobilier, boiserie, peinture, carrelage, faïence, tringles à rideaux... tout était fait pour en mettre plein la vue des invités de la petite République, comme le maréchal Pétain ("... c'que c'est beau!" aurait-il prononcé). Aujourd'hui, cette gare est devenue la cours des miracles de la ville de Prague. Dans le nouveau hall (con-muniste, d'accès par le parc ou le métro) se croisent clodos, toxicos, dealers, alcolos, femmes d'alcolos, SDF, chiens de SDF, pickpockets, mafieux, prostitués mâles comme femelles, et autres spécimens douteux... (accessoirement un ou 2 policiers). C'est bien simple, les praguois appellent le parc alentour "Sherwood", ça donne une idée de l'ambiance. Et quand je dis nouveau hall, c'est pour différencier des bâtiments art-nouveau, car le nouveau hall est loin d'y ressembler (nouveau), il est délabré, miteux, en décomposition. Il y a des fuites au plafond qui goûtent sur les voyageurs, le restaurant ne fonctionne plus, tandis que des dizaines de kiosques disséminés n'importe comment remplissent misérablement cet office défaillant (de ravitaillement). Les horloges sont décalées parfois de plus de 10 minutes (entres-elles), des vitres sont brisées, certains tableaux d'affichage (d'époque con-muniste) commencent par du cyrillique (russe), et on y a même installé (au rez-de-chaussée, à gauche du café Fanta) un "magasin" de fringues archi-ringardes hyper-discount genre braderie à Barbès. Quant au fameux café Fanta justement, une perle de l'architecture praguoise du début du XX ème siècle... enfin regardez mes photos, c'est à pleurer. Aujourd'hui il n'y a plus grand chose à sauver, car malheureusement les experts sont d'accord, dans l'état où c'est, il serait plus simple (et moins onéreux) de tout raser et reconstruire du neuf. Et comme nos fumiers de politicards locaux sont aussi incompétents, qu'indécis, stupides, et enclins à la concussion, ils ont trouvé la plus inepte solution qui soit: confier la reconstruction de la gare à une entreprise italienne, "Grandi Stazioni". La funèbre inauguration de la reconstruction en 4 étapes a eu lieu en grande pompe le 14 décembre 2006.
Où est le problème me demanderez-vous? Partout vous répondrai-je. Permettez-moi de vous en citer quelques-uns:
- Depuis 6 mois, la République Tchèque n'est pas foutue de former un gouvernement, car les politicards privilégient manifestement leurs intérêts personnels devant ceux de la nation.
- L'état a perdu 10 milliards de couronnes dans un scandale audio-visuel mettant en cause des intérêts privés, sans parler de l'affaire IPB - Nomura, de la vente d'Unipetrol, puis de l'affaire... bref, les fonctionnaires d'état sont notoirement et totalement incompétents (lorsqu'honnêtes) à défendre les intérêts du pays.
- En échange de la reconstruction, "Grandi Stazioni" récupère la gestion de la gare pour 30 ans. Que pensez-vous qu'ils vont y construire afin de rentabiliser l'investissement: presser le citron dans un étau hydraulique afin d'en tirer le dernier jus.
Bref, en cumulant tous ces éléments, vous comprendrez aisément qu'une bande de requins sans scrupules (nos politicards) sont en train de demander à une armée de hyènes affamées (les investisseurs ritals) de ressusciter une splendide charogne décomposée (la gare) sous la surveillance d'un troupeau d'oies blanches débiles (les fonctionnaires d'état). Et je ne vous parle pas des loups, des renards, des crabes, des rapaces, des chacals, des vautours, de la vermine environnante et des autres parasites... qui voudront forcément arracher un bout de barbaque à la carcasse encore fumante.
Et donc vous pouvez lire dans les plans (de 2004) et dans les grandes lignes: galeries marchandes, magasins de luxe, échoppes, restaurants, hôtels, RDV d'affaires (douteuses), dynamisme, vitalité, luxe et pognon... Et les constructions art-nouveau? Ah ben on en parle beaucoup moins. Quelques lignes tout de même. Si possible, conserver et rénover luxueusement le café Fanta afin que le voyageur puisse y déguster un bon express italien (ben tiens), rajouter de petites échoppes (ben tiens aussi) et construire une nouvelle salle d'attente. Les petites portes d'entrée dans le magnifique café seront remplacées par un accès adéquat (ah?), lequel sera prolongé jusqu'au premier quai dont on souhaite faire une promenade (quoi? accès aux quais sans titre de transport ?!). Bref, tout sera conservé et restauré nous rassurent les architectes et les conservateurs en charge du projet. Ah ouais? Ben tiens (encore), comme la maison "U Myšáka" je présume? Bon, alors en attendant l'effroyable désastre (chuis quand même bougrement pessimiste), je vous ai trouvé un montage-photo-informatico-extrapolatif essayant de donner un aperçu approximatif de ce que pourrait hypothétiquement être l'apparence éventuelle de la gare dans l'improbable supposition que le projet aboutisse. Encore qu'aboutir, il aboutira fort probablement, mais dans quelles conditions, zat ize zeu kouechestion?
Masarykovo nádraží (la gare du président "Masaryk")
Vu qu'on en était sur le sujet des gares, ben on s'est dit qu'on allait continuer sur la même voie (ferrée) et visiter le salon présidentiel de la plus ancienne gare de Prague. L'édifice est de style néoclassique et date de 1844, il fut agrandi entre 1893 et 1894, puis entre 1938 et 1945 et finalement en 1990 lors de la construction de la station de métro ("Náměstí Republiky") où les architectes ont rendu à
Bon, et le "Masarykův salonek" (le salon présidentiel) me demanderez-vous? Ben ouais, bôf, rien d'exceptionnel, d'autant plus qu'en dehors du plafond, il n'y a rien d'originel. Le mobilier a été refait dans les 10 à 20 dernières années, quant aux lampes, boiseries... elles n'étaient pas dans cette pièce à l'origine. Enfin je vous ai pris quelques photos quand même, donc ben voilà. Puis on en profita pour s'en jeter quelques boissons achetées sur le quai, et l'on passa à la suite, vite, que je vous réserve pour une prochaine publie.
Rien à voir avec l'EHD, mais gaffe quand même.
J'en profite rapidement aussi pour vous dire que les gars de Mountain View (Blogger, soit Google) sont en train de faire des modifs conséquentes sur Picasa et Hello, softwares qui aujourd'hui me permettent de publier simplement mes remarquablement splendides photos sur mon blog admirablement merveilleux. Bon, c'est technique, donc je ne vais pas rentrer dans les détails, mais en gros, et si ce qu'ils écrivent risque d'arriver (fin 2006, donc demain, mais à l'heure où j'écris c'est pas encore arrivé), je ne serai plus en mesure de publier simplement mes remarquablement splendides photos sur mon blog admirablement merveilleux (ou alors une par une, ce qui est inconcevable compte tenu du temps que cela prendrait). Alors les gars de Mountain View, faisez pas les cons, parce que je, et mes nombreux lecteurs, serions vraiment tristes-chagrins si vous en arriviez à bousiller quelque chose qui fonctionne, correctement de surcroît. Hein, donc on compte sur vous les gars, vous n'touchez à rien ok?
Commentaires
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