Comme ça, sans plus: neige, eau & inondations

Ah ben ça, quand on commence à parler du temps qu'il fait (ou qu'il va faire), c'est qu'on commence à vieillir. Et je ne dois sans doute pas échapper à la règle, parce que je ne me souviens pas avoir autant parlé du temps que depuis quelques temps. Disons depuis que le temps déconne à donf. Parce qu'il doit se passer quelque chose, sans dec, ça ne me semble pas vraiment normal normal tout ce foin.
Tiens, le week-end de pas la semaine dernière mais encore d'avant, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 mars il est tombé quelques 20cm de neige en plein centre ville, je ne vous dis pas à l'extérieur (de la ville). Je m'en rentrais d'une fiesta raisonnablement arrosée de chez "Zurina", avec tiens, justement "Robajz" et "Nast'a", pis on avait aussi récupéré "Yuko" parce qu'avec la tempête qu'il faisait on ne pouvait raisonnablement pas la laisser rentrer à 2:00 du matin à sa résidence étudiante. Et surtout, imaginez, elle aurait dû se taper 1km de marche dans la neige jusqu'à son arrêt de bus de nuit, attendre qu'il parte (toutes les 30 min), puis le trajet (45 min)... mais surtout, elle était en mocassins. Sans dec, elle n'avait pas prévu qu'il y aurait tempête de neige ce soir là, l'inconséquente, et elle était venue en mocassins. Dingue, nous on savait on est du cru :-) alors on avait prévu (je ne sors jamais sans mes raquettes, ma boussole et mes effets polaires). Bon c'est vrai, elle, personne ne l'avait prévenu de la galère qu'elle mettait les pieds dedans (avec ses mocassins). Elle avait débarqué de son Japon natal 3 semaines auparavant, et après 3 ans d'étude de Tchèque sur son île, elle venait passer 1 an à Prague, sans parler un mot d'Anglais et avec un Tchèque... disons sincèrement perfectible. Donc tempête de neige, et le lendemain, ben ça ressemblait donc aux photos que je vous ai mises là.
Alors c'est sûr que la neige, c'est sympa, on peut même faire du ski en plein centre ville (voir photo), super, ok. Le seul truc, c'est que ça devient vite de la merdasse gadouilleuse parce que nos cantonniers s'empressent de jeter du sel bien écologique dessus (la neige), et que pour aller au boulot avec les souliers de boulot, en habit de boulot, c'est du bonheur authentique. Puis il arrive un moment où quand même, on aimerait bien avoir du soleil, qu'il fasse beau et chaud. Ca s'appelait le printemps dans ma jeunesse, quand il y en avait encore.

Mais le plus formidable avec la neige aussi, c'est qu'au bout d'un moment, ben faut que ça fonde. Alors que ça fonde comme ça doit fondre OK, mais avec ce temps qui déconne en bloc, ça fond plus vite que la nature avait prévu, et hop du coup on attend des inondations. Ouais, super, des inondations, moi qui habite pratiquement les pieds dans l'eau, ouais super dis-donc. Regardez-voir, genre je vous ai mis une photo avec les niveaux de l'inondation du 4 septembre 1890, et celle du 14 août 2002... manque plus que le niveau d'avril 2006 :-) Non je déconne... enfin j'espère. Mais ça ne devrait plus arriver. Non non, les inondations, c'est du passé selon le maire de Prague, "Pavel Bém" qui a fait aménager des protections partout où que c'était nécessaire, c'est-à-dire partout.
Tiens d'ailleurs ça tombe rudement bien que je vous parle des inondations, parce qu'il me restait des photos de l'année dernière, tandis qu'on essayait le système anti-inondation, et je me disais ben flûte, quand c'est que je vais les utiliser ces photos là, et hop, ben voilà, c'est dingue quand même les occasions qui se présentent. Donc sur une des photos, celle qu'il y a le monsieur qui tient un kiki au dessus de la foule avec un bâton planté dans le dargeot (du kiki, pas du monsieur), ben monsieur le maire de Prague, "Pavel Bém", il est en dessous. Chais pas ce qu'il fout en dessous du kiki, mais il y est. Bon vous ne pouvez pas le voir parce qu'il est tout petit le maire, "Pavel Bém", mais je vous assure qu'il y est en dessous du kiki poilu parce que sinon la flopée d'andouilles qui s'était rassemblée tout autour du maire "Pavel Bém" pour me faire louper ma photo, ben cette flopée d'andouille n'y serait pas si le maire "Pavel Bém" n'était pas en dessous du kiki. Et monsieur le maire de la ville de Prague, "Pavel Bém", ben il disait aux gens de ne plus s'inquiéter, que tout était sous contrôle de la mairie, qu'il avait dépensé plein d'argent (le notre) pour protéger nos maisons et ce qu'elles contiennent (moi en l'occurrence) et que donc les inondations, c'était du passé. Alors évidemment le trou béant que j'ai photographié (chuis vachement mesquin quand même) parce que les planches en aluminium ne collaient pas tout à fait avec le sol, c'était pour de faux. C'était juste pendant le montage pour de faux, justement pour se rendre compte s'il y avait des planches qui ne collaient pas avec le sol.
Et il y en avait des. Mais selon le maire de Prague, "Pavel Bém", tout est en ordre maintenant, les trous sont réparés et toutes les planches seront hermétiques lors de la prochaine inondation (en avril 2006?). Bon, chais pas si on peut le croire, mais que faire d'autre que de le croire ou déménager? D'ailleurs il était tellement convainquant le maire de Prague "Pavel Bém", qu'une petite mignonne de la télévision nationale est venue faire un reportage qui est ensuite passé dans tout le pays. Et elle était mignonne, sacrément mignonne (voir photo), tellement mignonne que si c'était elle qui m'avait dit que les inondations c'est du passé, j'aurais été prêt à la croire, plus que le maire avec son kiki poilu au dessus de la tête. C'est pas que je ne lui fais pas confiance au maire de Prague "Pavel Bém", mais s'il s'occupe des inondations comme des arnaques dans les taxis praguois, l'inondation d'avril 2006 ne sera que de moitié de celle d'août 2002, c'est à dire "nettement améliorée". Cool, on souffle un grand coup. Après la crue du millénaire, la crue du cinq centenaire, tout va bien braves gens, dormez tranquilles.

Sans compter qu'une fois le mur monté, on n'est pas tiré d'affaire pour autant parce qu'il faudra encore espérer qu'il tienne. Avec la pression démente qu'il va y avoir derrière, tiens, calculez vous-mêmes, sachant:
- que le fleuve "Vltava" fait 295m de large au niveau du pont Charles,
- que la vitesse d'écoulement du fleuve est de 150m³/s en temps normal mais de 190m³/s en période de crue (et même plus),
- qu'en 2002 l'eau était montée de 8m au dessus de son niveau habituel,
- que selon les prévisions du maire "Pavel Bém" la crue d'Avril 2006 ne sera que de moitié (soit 4 mètres),
- qu'en prenant une largeur moyenne de mur (en alu) de 10m (mais parfois bien plus),
- que la masse volumique de l'eau est de 1000kg/m³ à une température de 4°C,
- que l'accélération moyenne de la pesanteur au niveau de la mer est de 9,81m/s², (pour faire simple)
- que la pression augmentant avec la profondeur elle n'est donc pas uniforme aux différentes hauteurs de notre mur en alu mais comme elle (la pression) reste cependant proportionnelle à la profondeur, la moyenne des pressions est égale à la pression de la profondeur moyenne... soit en gros à 1,5m de hauteur du mur (en alu)... calculez-donc la pression moyenne qu'exerce le fleuve "Vltava" sur la hauteur moyenne du mur en aluminium, et déterminez le centre de poussée, en gros, et en tonnes par mètre carré... et paf! Bon je ne vais pas le faire parce que je vais me planter à tous les coups (ceux qui savent, envoyez-moi la réponse, j'offre des bières en contrepartie), mais ce qui est sûr, c'est que si le fameux bastringue lâche d'un coup, ne serait-ce qu'avec 2m de hauteur de flotte derrière, ben va pas falloir être à côté.

Alors je ne vous dis pas le monde que ça avait mobilisé à l'époque, entre les pompiers, les gardes champêtres... euh... non... les policiers municipaux, les transporteurs des planches en alu, les inventeurs du système de planches en alu, les grutiers, les plombiers, sans compter les badauds, les marchands de saucisses-merguez-frites-ketchup-mayo-coca-limo... un monde pas croyable pour la répétition générale juste avant avril 2006 (enfin j'espère pas). Et pendant tout le week-end que ça durait, c'est les commerçants et les gargotiers qui étaient contents. Ils avaient collé des affichettes plein partout pour bien indiquer aux touristes que les inondations c'était pour de faux (comme le trou pas hermétique) et que eux, ils étaient ouverts malgré le mur fermé en aluminium. Donc sur une photo (avec 4 poses) vous pouvez voir à quoi ça ressemble une fois monté. En fait c'est un mur (ben tiens), en alu, qui est solidement fixé au sol par des tiges habillement filetées qui assurent l'étanchéité (sauf sur ma photo) et avec des machins bleus pour retenir la flotte qui va pousser contre, l'andouille. C'est rudement bien fichu, et à vrai dire, on se sent en sécurité. Faut juste espérer que dans la panique qui va s'en suivre après l'annonce de l'inondation imminente (avril 2006), les responsables de tout ce bastringue vont bien retrouver tous les bouts de vis, de caoutchoucs, de planches et de clés d'camions... pour amener dare-dare tout le fourbi devant ma maison et construire rapidement le mur en alu comme prévu, en moins de 11 heures (déconne pas la flotte, si en plus tu ne laisses pas le temps aux pauvres bougres de faire leur boulot).
Et ça, même en pleine nuit, un mardi de Pâques, avec grève de la CGT, tempête de neige et invasion de sauterelles vertes de surcroît, parce que c'est toujours dans ces moments là que ça arrive en même temps, la peste avec le choléra (et la grippe à bière cette année). Sinon vous aurez constaté sur la photo avec vue d'en haut, que certaines maisons ne sont pas dans l'espace protégé. C'est normal, leurs propriétaires ne payent pas les impôts locaux à temps, et donc c'est fait exprès qu'on ne les ait pas inclus derrière la muraille qui va bien. D'autre part avec les prix à touristes qu'ils pratiquent, ils peuvent s'en construire chaque année des baraques comme ça. Donc tant pis pour eux, sans dec non plus.

Bon et sinon nous avons reçu un week-end vraiment super à Prague (le dernier de week-end, ce fumier). Pareil, ce n'est tout de même pas possible que ce soit le fruit pourri du hasard malfaisant cette histoire là. En semaine (dernière) il a fait soleil. Froid, certes, mais soleil. Pis est arrivé le week-end. Et ben croyez-le ou non, à partir de samedi matin, il a plu (ce con) jusqu'à dimanche soir inclus. Mais bien qu'il a plu, pas les quelques gouttes pour faire semblant et mouiller la liquette, non, bien, le temps de chien qui détrempe l'os, fout le cafard, et qui fait que c'est pas sortable dehors du tout. Si, attendez-voir, on a eu 3 heures de répit dimanche après-midi, aussi je suis rapidement sorti pour aérer ma viande mais en fin de journée, hop retour de la flotte. Inutile de vous dire que le niveau de la "Vltava" est monté de plusieurs centimètres.
Rien de grave pour l'instant, mais faudrait pas que ça continue de se poursuivre, parce qu'on a que quelques 10m de marge (mur y compris), alors pas plus de 10m les inondations, hein déconnez pas non plus, sinon: avril 2006... D'un autre côté c'est le début de la semaine, bureau, donc il devrait faire beau pendant 5 jours. D'ailleurs il a fait beau. Lundi matin je suis arrivé au bureau sous la pluie, et 1/4 d'heure après, alors que je pianotais sur le clavier de mon ordinateur, il faisait soleil. Sérieux, ça ne s'invente pas une scoumoune pareille. Non, chuis persuadé qu'il y a quelque chose derrière, un truc malsain qui se fend la gueule à nous pourrir les week-end et nous faire fondre la neige plus vite qu'elle ne devrait (fondre). J'irai pas jusqu'à dire qu'il s'agit d'un barbu multi-centenaire assis quelque part là-haut sur un nuage blanc parce qu'il a certainement autre chose à fiche de sa vie éternelle que de nous casser les roupettes, mais le hasard, à ce niveau de précision malédictionnesque me semble improbable. Encore que, c'est comme à la roulette, quand je regarde cette saloperie tourner pendant 1 heure, les couleurs (noir et rouge) s'alternent régulièrement après 3, maximum 4 tours. Il suffit que j'y mette un bout de fil de mon bas de laine pour que cette immonde vacherie n'en sorte plus qu'une seule de couleur, pendant 10 tours des fois, et surtout pas celle que j'ai joué (de couleur). Hasard? Belzébuth? L'E.T. (ou les E.T.) de Roswel?
Ce qui est sûr c'est qu'il n'est pas prêt de rentrer dans mes "good books", ce fumier qui est derrière tout ça.

Pis le soir (toujours du lundi), je m'en rentrais à pieds (plutôt qu'en tram) à la maison tellement qu'il faisait beau et chaud, et c'était vraiment le printemps. A Prague il y a un truc qui ne trompe pas, c'est mieux que les hirondelles que les pesticides ont détraquées, mieux que les pâquerettes qui ne poussent pas en ville, plus fiable que les bestiaux d'ferme depuis la reproduction sélective in vitro de toute l'année. A Prague le printemps arrive quand les filles sortent les jupes. Et des jolies filles avec de jolies jupes, largement au dessus du genoux et à peine en dessous des poils comme on dit :-) Mais lundi c'était le tout premier jour et là, alors vraiment là, la moitié des filles portait encore un truc dément genre "tue l'amour, sabote l'envie, ouah c'te honte, tiens, v'là un sac". Ce truc totalement fou, cette insensée relique de l'aire con-muniste, ça s'appelle des collants anti-varices. Mais attention, c'est pas des collants comme on pourrait en voir en France (ceux-là, ça ne risque pas), ce sont des collants spécialement inventés pour les femmes prolétaires actives, c'est à dire qu'avec des collants anti-varices pareils, il fallait pouvoir traverser à pieds 20km de bois touffus et de fourrés piquants pour se rendre au kolkhoze par -20°C, effrayer avec la couleur immonde l'ours de Sibérie et le loup des Carpates pour ne pas se faire bâfrer pendant le trajet (la forte odeur de renfermé se confondant avec celle de la femelle du bulot en période de règles au mois de juillet ajoutait aussi beaucoup en faveur de la répulsion des bêtes), ensuite ramasser les pommes de terres, les choux, et les hommes bourrés à la vodka, nourrir les vaches et traire les cochons (ou l'inverse), conduire tracteur, moissonneuse et char de combat afin d'accessoirement repousser une révolution anti-prolétarienne, et tout ça sans que les dits collants ne se filent.
C'est bien simple, pour se conformer au stricte cahier des charges, on les testait sur une véritable portugaise non rasée depuis 3 mois, assise sur un mur de barbelés enfilant le superbe article féminin avec ses dents, les mains dans le dos, tandis que 2 chats sauvages s'accrochaient à ses pieds farcis de verrues plantaires et dont l'un avait les ongles incarnés tandis que l'autre (pied) pullulait de panaris. Ce qui, somme toute, répondait relativement bien à l'image de la kolkhozienne de l'ère con-muniste (sauf les dents). Et pas seulement les prolétaires en portaient. Gagarine faisait dedans lors de son premier tour de la terre dans l'espace en 1961, Brejnev l'incontinent évitait grâce à eux la honte publique lors des interminables défilés de l'armée rouge les 1er mai, les secours à Tchernobyl s'en protégeaient les roupettes des radiations en 1986, jusqu'à Fidel Castro qui se serait tué en 2004 s'il n'avait porté ceux que lui avait offert Nikita en 1962 (à défaut de missiles). Bon, et comment se fait-il que 17 ans après la révolution tchèque les filles portent toujours cette répugnante abomination me demanderez-vous? Et bien parce que les stocks étaient énormes. Nos kamarades ouvriers bolcheviks avaient non seulement consciencieusement rempli le dernier plan quinquennal, mais l'avaient de surcroît amplement dépassé et surtout, outre la fonction de collants (anti-varices), les inventeurs de la monstruosité l'avaient vendue au Kamarade Staline après la seconde guerre mondiale comme objet multifonctions aussi bien civiles que militaires: collants certes, mais aussi bottes de pêche, cabas à commission,
sac à courrier pour la poste, courroie d'alternateur pour les Moskvitch (AZLK, MZMA, KIM...), câble d'ascenseur, culotte hygiénique pour les éléphants du Zoo de Berlin, catapulte de lancement sur les porte-avions tchèques, combinaison de protection NBC (avec une autre paire de collants enfilée par la tête), filet de camouflage anti-aérien pour tanks T72, et... et principalement contraceptif pour la population besogneuse. En plus de l'énorme production et de sa popularité auprès de la population, la durée de vie de l'objet était quasi-illimitée et c'est avec une larme à l'oeil que les grand-mères le transmettent encore aujourd'hui à leur descendance qui le porte fièrement comme un legs familial depuis des générations. Et du coup, ben on n'est pas prêt de voir disparaître des jolies jambes des jolies filles tchèques cet épouvantable cauchemar. Aussi les inondations, hein, à côté de ça, c'est pas une priorité non plus.

Commentaires

Anonyme a dit…
Ben vu comment ça évolue, c'est bien parti pour avril 2006.
Du coup, les barrières, elles sont déjà en place :(
J'avais raté les innondations en 2002, mais de là à m'en donner en avril 2006, il en fait un peu beaucoup, le gars, là-haut...
Strogoff a dit…
Mais non, ce ne sera pas avril 2006, je vous le dis, et surtout le maire de la ville "Pavel Bém" vous le dit aussi, alors pas de panique, tout est sous contrôle. Enfin à Prague c'est sous contrôle, parce qu'ailleurs ça chie grave pour les pauvres bougres.

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