Comme ça, sans plus: Eh ouais, encore
Il est en ce moment à Prague, des trucs dont je voulais vous entretenir. Et comme j'ai créé une super rubrique pour mettre tout ce fourbi dedans, ben hop, j'ouvre mon débat (d'à moi).
Premier truc
Alors on va commencer avec un truc qui arrive malheureusement souvent, et qu'on risque de ne pas voir éradiqué si vite: le vandalisme sur les monuments culturels. Que dire? C'est stupide, c'est gratuit, c'est révoltant, mais que voulez-vous, cette planète offre également asile aux plus ineptes imbéciles que même la nature n'aurait jamais pensé imaginer dans ses pires cauchemars, alors pas de bol, mais faut faire avec. De quoi s'agit-il? Ben fin janvier, dans la nuit du 25 au 26, quelqu'un a arraché les inscriptions en hébreux (et breux, il est des nôtres...) qui se trouvent sur la statue du pont Charles intitulée "le calvaire". Acte de vandalisme? Antisémitisme? Anti christianisme? Simple débilité? Acte incontrôlé d'ivrogne? On ne le sait pas. Ce qui est sûr, c'est que le dommage culturel est inestimable parce que les lettres en bronze sont d'origine. Le Christ (en bronze aussi) a été acheté à Dresde en 1657, mais date de 1629 (moulé ou coulé en...). Puis on lui a trouvé une croix libre, enfin vide, parce qu'un Christ sans croix, c'est comme un Bernard l'air mite sans coquille, et hop, sur le pont Charles pour faire joli. Mais en 1696, le citoyen juif "Elias Backoffen" aurait blasphémé devant cette sculpture, aussi il fut condamné à payer l'inscription en hébreux, qui signifie (en gros): "Saint, Saint, Saint est le Seigneur". Enfin c'est selon la traduction en Tchèque, parce que moi l'hébreux, hein... Quoi qu'il en soit, il semblerait que cette inscription ait un caractère offensant envers la communauté juive, aussi il a été récemment (quelques 7 ans déjà) apposé une pancarte explicative sur le contexte historique (ce qui, soit dit en passant, n'enlève pas le caractère offensant, s'il y a, mais l'explique, c'est tout). Décidemment, quand je vous dis que la religion est nuisible à la santé. Heureusement que les temps ont changé, parce que sinon Prague serait recouverte d'inscriptions en bronze payées par mes soins. Bon, mais concernant le dommage tout n'est pas perdu, parce que les plongeurs de la police ont retrouvé dans le fleuve "Vltava" une partie des caractères de l'inscription vandalisée. Mais celle-ci ne sera pas remise en place de sitôt, parce que les restaurateurs souhaitent la restaurer (ben tiens, c'est leur boulot après tout). Ah si, encore une hypothèse intéressante, tiens. Le lendemain de cet acte sordide, on a retrouvé un corps sans vie dans le fleuve (sans doute noyé). Selon l'autopsie, la date de la mort du cadavre serait identique à celle de l'acte de vandalisme. Et bien que l'enquête n'ait toujours pas établi de lien entre les 2 évènements, il est envisageable que le macchab encore vivant soit monté sur la statue (pour faire une photo?), aurait perdu l'équilibre (imbibé d'alcool?), tenté de se raccrocher à ce qui se trouvait à portée de main (l'inscription?), mais trop lourd et trop gros (un anglais?) serait tombé dans l'eau (avec les caractères manquants et retrouvés). Eh, ça tient debout non? Ca tient même mieux debout que le gros anglais ivre sur le parapet du pont.
Second machin
Le second truc, que chais pas si vous vous en êtes déjà rendu compte, mais si vous n'êtes pas à Prague alors sans doute pas, c'est qu'il existe des journaux gratuits qui sont distribués chaque jour (ouvré) à des centaines de milliers de personnes par des vendeurs de journaux gratuits aux heures de pointes matinales (entre 6:30 et 8:30). Le principe est simple, les coûts du journal (infrastructure, immobilier, mise en page, publication, impression, personnel humain...) sont entièrement couverts par les annonces et la pub, et l'information provenant des agences de presse (genre Reuters, Associated Press, AFP, EFE...) est livrée telle quelle, primitivement, et de façon condensée, sans la moindre analyse ni commentaire. Ici à Prague, c'est un vrai phénomène à certaines stations de forte affluence. Mais commençons par le commencement.
Tout a débuté ici en Juin 1997 avec Metro (groupe suédois), qui parait dans une centaine de villes de quelques 20 pays du monde connu (Boston, Hong-Kong, Stockholm, Santiago du Chili... et Prague). Le journal serait tiré à 5 millions d'exemplaires (dans le monde), mais chaque jour (selon leurs statistiques) ce journal serait lu par quelques 15 à 18 millions de personnes (les gens doivent se le voler, photocopier...). En 2004 le bénéfice aurait été de 300 millions de dollars. C'est énorme, et à la fois indécent car contrairement aux vraies rédactions où travaillent des centaines de personnes, chaque succursale de Metro emploie seulement quelques 10 journalistes. Bien entendu, le niveau des articles s'en ressent également. Le contenu est laconique, extrêmement succinct, et donc ça va bien pour donner un avant goût de fast-food, aucunement pour combler la faim avec un canard rôti sur lit de choucroute et knedlík variés. Aussi on peut s'étonner à juste titre du succès de cette presse. Remarquez qu'on peut également s'étonner, et toujours à juste titre, du succès de la presse tas d'merde (dite populaire, ou tabloïde). Tiens, parenthèse puisque j'en parle, regardez les statistiques suivantes qui montrent le nombre moyen de lecteurs en milliers de la dernière édition des journaux au second et quatrième trimestre 2006 (désolé, je n'ai pas trouvé mieux, enfin plus simple):
1548 - Blesk (journal caca)
1145 - MF Dnes (ok)
498 - Právo (con-muniste, fumiers!)
297 - Šport (hum...)
286 - Aha! (journal caca)
225 - Lidoví noviny (hum...)
(Pis aussi d'autres, plus petits...)
Autrement dit le quotidien "Blesk" est largement le journal le plus lu, alors que son contenu est largement le plus crétin de toute la presse (n'oublions pas "Aha!). Je vous montre juste en exemple quelques spécimens de la version Internet du 22 février 2007, ça vaut le coup. Alors en première page: "Katka, 12 ans, elle a le cancer, elle vient d'être amputée d'une jambe, et ne sais pas où habiter". Bien sûr, on vous met la bonne photo couleur de la malheureuse, yeux hagards par la détresse, chauve par la chimiothérapie, assise dans un fauteuil roulant par l'amputation. Tout y est, sauf l'odeur du formol, dommage. "La journée commence bien! Y a quand même des gens vachement plus mal lotis que moi" doit se dire le couillon moyen qui lit ça. Passons à la rubrique "Faits intéressants". Alors avec une annonce pareille, on se demande si l'éditorialiste ne s'est pas planté de journal. Mais non: "les vierges ont des problèmes d'os, les poissons de coeur". Vous l'aurez compris, il s'agit de statistiques traumatiques selon le signe zodiacal. Hum, pourquoi pas après tout, c'est marrant les statistiques parfois. Faut juste faire gaffe à ce que le couillon moyen n'y voit pas une relation de cause à effet, sans quoi les cardiologues n'ont pas fini de voir du poisson dans les prochaines semaines. Pis le pisse-ligne qui est tombé sur ces statistiques a sans doute dû continuer la lecture, et nous a vomi dans la même veine la rubrique "santé": "une bonne adresse protège le coeur de l'infarctus". Donc selon l'article et selon les quartiers (peut être même les rues), les gens sont plus sensibles aux maladies cardio-vasculaires ici que moins là-bas.
Elle: "Ah bon? Flûte alors. Régis, faut qu'on déménage."
Lui: "Et on va dans le quartier où repoussent les cheveux ou dans la rue où il y a des grosses biroutes?"
Et toujours dans la série santé, moi j'ai arrêté de dormir dans un lit, c'est vachement dangereux, 80% de la population meure dedans. Sans dec, chuis scié, dire que des gens achètent et lisent ça. Alors qu'est-ce qui explique le succès de cette presse fast-food et torchon merdeux? Est-ce que la majorité de la population Tchèque est composée de débiles endurcis, de faigants de la méninge ou des deux à la fois? Fin de parenthèse et retour aux journaux gratuits, pour lesquels je vais essayer de répondre à la question du dedans de ma parenthèse (le succès de la presse gratos, parce que pour "Blesk", c'est peine perdue). Au début, j'avais catégoriquement refusé de lire ces journaux. Puis je me suis retrouvé dans le métro, 20 minutes à regarder la plèbe qui monte et qui descend, qui généralement fait la gueule (pour la locale) ou qui se fait barboter son portefeuille (pour l'étrangère). Pis surtout en hiver, on ne voit pas les jupes/jambes des filles, bref, c'est l'ennui total. Alors un jour je me suis dit hop, allez, j'essaye, c'est gratuit et chuis pas obligé de m'y abonner non plus. Pis j'ai pris l'habitude, comme ça, pour passer le temps. Maintenant, lorsque je voyage populo, je lis les articles concernant l'actualité, ça me fait exactement le trajet aller, et je sais en gros ce qui se passe dans le monde, dans les grandes lignes. Pis si je souhaite approfondir certains sujets, je m'en retourne vers la presse Internet (Tchèque, Anglophone comme Française). Hop, une impression au bureau, et j'ai de la matière pour le trajet retour (et surtout je me sens moins... con).
Quoi qu'il en soit, devant un tel succès (de la presse gratos fast-food), d'autres éditeurs ont emboité le pas. En novembre 2005 est apparu 24 hodin de l'éditeur zurichois Ringier, qui fait aussi en Tchéquie cette nauséabonde merde populiste "Blesk", et en Suisse l'Hebdo, l'Illustré, Blick, Bo, Blush, Edelweiss, Bolero, TV8... Puis en Avril 2006 est apparu Expres, du groupe MaFra (groupe "Rheinisch-Bergische Druckerei und Verlagsgesellschaft" ou RBDV), qui fait aussi en Tchéquie "MF Dnes" et "Lidové noviny". A certaines stations bien fréquentées, vous trouverez les 3 titres en même temps, alors il vous faudra choisir. Metro est, par exemple, prétendu plus orienté vers les technologies de l'information (ah bon?), 24 hodin serait plus boulevard (pour sûr), tandis que l'Expres essaye de charmer la population étrangère avec une page complète en Anglais (mais il est plus difficile à trouver). Remarquez bien que ces 3 publications sont toutes superficielles sur l'actualité, et pratiquement muettes sur la culture (sauf si l'on considère la téloche et les menstruations de Michael Jackson comme de la culture).
Alors un avenir pour ces journaux? Oui, non, honnêtement je ne sais pas. Mon opinion est que 3 journaux c'est de trop, et au moins un titre va bientôt jeter l'éponge. Les annonces (de particulier à particulier dont vivent ces quotidiens) se déplacent de plus en plus vers Internet, de part la facilité de publication, les options de recherche, la durée de présence en ligne et le faible coût. D'autre part la similitude de l'information devrait conduire chaque publication à se différencier de la concurrence par une orientation claire et spécifique (boulevard-caca, information pure, sport...). Survivra donc sans doute celle (publie) qui saura faire preuve d'originalité et qui attirera le lecteur par une offre inédite.
Troisième bidule
Dans la série on rêve debout les yeux ouverts, je voudrais le numéro 1. Alors je vous laisse lire cette stupéfiante information, qui me conforte dans l'idée que rien, mais alors vraiment rien, de type attaque terroriste ne peut arriver à Prague. Les mesures de sécurité sont tellement développées en terme de moyens matériels, informatiques, techniques, humains et maintenant surnaturels, que le premierbarbu enturbanné... terroriste (ne soyons pas réducteur) d'intention belliqueuse sera automatiquement repéré, identifié, capturé, pacifié, jugé, écroué... et... et après je ne sais pas, parce que d'autant que je me souvienne, on les garde enfermés (s'ils ne s'échappent pas entre-temps) pendant la durée du recyclage de 20 à 30 ans où ils franchissent le stade de dément fanatique à déséquilibré furieux... enfin bref, il est totalement impossible qu'il arrive quoi que ce soit de terroristique à Prague, parce que notre gouvernement fait tout pour que la prévention soit absolument totale. Je me demande juste comment la police qui [enquête sur la crédibilité de l'informatrice] va s'y prendre pour savoir si elle dit vrai? Ben tiens, parce que pour peu qu'elle soit possédée par le malin, et Dieu sait qu'il est partout ce nuisible bougre là, donc pour peu que la médiume ait commercé (voire pactisé) avec le maître des enfers, la police n'en tirera rien. Keud, nada et peau de zébie. Eh oui, vous savez quand même que les tribunaux de la Sainte Inquisition ont été remplacés par des conventions genevoises de droits de l'homme, de la femme, des animaux, des indiens d'Amazonie, des forêts équatoriales, et des icebergs antarctiques qui fondent à vue de nez... et depuis qu'on ne peut plus soumettre le coupable à la question en dehors de Guantanamo, comment alors inciter à Prague le malfaisant à ce qu'il avoue spontanément ses crimes, ce bestiau revêche. Mais bon, hein, c'est le boulot de la police, alors laissons la faire, c'est eux les spécialistes, et le fait qu'ils prennent en compte les conneries... les intuitions surnaturelles des mediums est une preuve irréfutable de leur absolue compétence professionnelle comme de leur salubrité mentale. A quand la lecture des horoscopes pour guider les enquêtes?
Quatrième bordel (un vrai)
Vous souvenez-vous que je vous avais parlé de la restitution de la cathédrale "svatého Víta" (St Guy, St Venceslas et St Adalbert) à l'Eglise (romaine-catholique)? Bon, alors oubliez tout, parce que la haute cour de justice en a décidé autrement, et la fameuse cathédrale du château de Prague retourne dans le patrimoine de l'Etat. La (les) raison(s)? Selon l'information du journal "MF Dnes", la décision de justice est écrite dans un langage complexe qu'il n'est point aisé de traduire ([Odůvodnění rozsudku je psáno složitým jazykem, který nelze jednoduše přeložit]). Mais en gros, et pour faire simple, parce que j'ai mes sources à moi qui parlent couramment le droit après 5 bières (et le tordu après 10 :-) et je me suis renseigné... donc en gros, les étatisations illégales et anticonstitutionnelles (aujourd'hui, mais pas avant) de l'ancien régime (con-muniste) doivent être réglées de façon législative (dans le cadre des lois sur les restitutions). En fait la décision du gouvernement con-muniste (d'il y a quelques 50 ans) de rendre (par voix législative) au peuple (et donc à l'Etat tchécoslovaque) la propriété de la cathédrale (jusqu'alors administrée par l'Eglise) serait toujours valable (selon la haute cour de justice) et les tribunaux n'auraient pas la compétence d'en décider autrement, puisque les tribunaux appliquent la loi, mais aucunement ne délibèrent sur sa légitimité. Ben oui, c'est plutôt sensé comme raisonnement, même après 5 bières.
Alors ben du coup, l'Eglise est consternée, mais surtout les touristes n'y comprennent plus rien. Ben tiens, souvenez-vous qu'elle (l'Eglise) avait soudainement augmenté le prix d'entrée en la cathédrale à 100 CzK (3,5 €, ce qui est raisonnable lorsqu'on sait que cela coûte 7,5 € pour rentrer en l'abbaye de Westminster, ou dans les tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris), et que pendant plusieurs semaines c'était un foin total car le ticket d'entrée au château était supposé inclure l'entrée en la cathédrale. "Ben oui mais non, ça vient de changer", devaient expliquer les dames de caisses, ce qui bien évidemment éveillait un légitime soupçon d'escroquerie dans la tête du visiteur. Aujourd'hui les tickets d'entrée au château n'incluent plus la cathédrale, alors que va-t-il se passer, réintégration dans le package château, maintien des 100 CzK, opportunité d'augmentation? Et l'accès à la prière? L'entrée aux croyants était libre pour les prières, sauf entre 10:00 et 14:00, heures d'affluence des touristes (qui payent plein pot, eux). Sera-ce maintenu? Comment prouver sa bonne foi? Ceci-dit, au delà de la propriété, et au delà du prix d'entrée, c'est la justice qui en prend un coup aujourd'hui. Quelle crédibilité peut-on avoir en une institution qui ignore jusqu'à son cadre de fonctionnement, son domaine de compétence? Ca fout les boules moi je dis!
Jamais quatre sans cinq
Sans dec, quand la plus évidente corruption et la plus hallucinante connerie se mettent à travailler de concert, on en arrive à ça. Au début du XX ème siècle, un architecte local ("Robert Motka") du bled de "Přerov" (vers "Olomouc") construisit un édifice sans réelle importance architecturale. Pas moche, ni beau, juste un édifice, comme tant d'autres d'à l'époque. Sauf que celui-ci devint par la suite maison des associations, centre névralgique du "KSČ" en 1963 (parti con-muniste, fumiers), puis salle de cinoche, de danse, d'activité pour p'tits vieux, salle de billard, casino, disco les week-ends, buvette... Bref, cette baraque servait à tout et à rien, mais chaque habitant de la région, jeune comme vieux, la connaissait car il s'y était forcement arrêté un jour. Officiellement nommée "Trávník", tout le monde l'appelait "Komuna". On finit par classer l'édifice sur le patrimoine culturel de la République, mais plus pour sa fonction, pour les souvenirs que les habitants du coin en avaient, que pour sa valeur architectonique plutôt faible. Le problème, c'est que sur un édifice classé, on ne peut pas y faire quoi que ce soit qu'on voudrait. Par contre, on est dans l'obligation de l'entretenir, et généralement pour cher, car nécessitant matériaux et artisans de qualité. Bref, le truc tombait en délabrement, était sous-utilisé, mais toujours classé. Puis est arrivé au ministère de la culture un ministre, et surtout il y a 6 mois un sous-ministre en la personne de "František Formánek" (fumier). Et celui-ci est passé par "Přerov", aurait considéré l'édifice comme délabré (ce qu'il était, certes), et l'aurait rayé de la liste du patrimoine culturel, comme ça, parce qu'il en a le droit, à lui tout seul. Curieusement, il avait été soutenu par le conseil municipal à l'époque. Aujourd'hui ces bougres d'imbéciles là retournent leur veste, au motif qu'ils auraient reçu des informations partiales, inexactes, et que cela sentirait le caca pourri, voire la magouille véreuse. Ben oui, mais avant que les habitants de la ville ne se mettent à défendre ardemment leur édifice, ils n'y voyaient aucun inconvénient à sa démolition (les cons). Bref, profitant de la désinscription du bâtiment à la liste du patrimoine culturel, le propriétaire s'est empressé d'en finir une fois pour toute. Les grues, les bulldozers et les démolisseurs sont arrivés, et ont commencé le travail pour lequel ils étaient payés. Sur ce, les plus décidés des défenseurs de la "Komuna" ont alerté les medias, occupé les bulldozers et le chantier, installé des pancartes à la Green Peace, et c'est devenu une affaire d'état. Tout le monde s'est mis à défendre ce splendide bâtiment qui doit être conservé pour les générations futures. Et afin de retarder la démolition, l'administration de la commune a interdit les travaux au motif que le chantier n'était pas protégé, et que la mairie n'avait reçu aucun document prouvant la coupure du gaz. Tout fut réglé sous 48h, et la démolition reprit son cours. Entre temps le ministère de la culture se dépêchait de reclasser le bâtiment, vite vite, mais vous savez ce que c'est l'administration... L'on a même adressé une lettre recommandée par porteur au représentant de la société propriétaire (Reinvest Corporation), "Jan Prokop", l'informant de la volonté de reclasser l'édifice et donc de cesser la destruction. Mais il était introuvable, et son téléphone mobile était éteint (ben tiens). Et tant qu'il ne prenait pas connaissance de la missive du nouveau ministre de la culture (parce qu'entre temps l'on avait changé de ministre, comme de sous-ministre), la démolition pouvait tranquillement continuer. L'on a donc recherché le bonhomme activement, très activement et pendant tout le week-end, l'on a fait appel aux forces de police qui se sont rendues à son domicile, sur son lieu de travail, mais rien, à croire que cefumier... ce gaillard s'était volatilisé (aux Bahamas avec une blonde à gros nichons). Alors voilà, aujourd'hui l'édifice est à terre pour toujours, Reinvest Corporation (fumiers) compte revendre le terrain à une enseigne de hard-discounteur allemands (fumiers aussi), et tout le monde se demande combien "František Formánek" (fumier toujours) a touché pour prendre une telle décision, aussi rapidement et aussi efficacement? Certains habitants de "Přerov" ont déposé une plainte contre X, donc la police va devoir mettre ses doigts dans l'affaire (bien merdeuse à première vue), mais que va-t-elle trouver? Que va-t-elle trouver de plus que dans les scandales de la location des avions Gripen, du prêts du premier ministre "Stanislav Gross", de la vente d'Unipetrol, etc, etc... A nouveau, ce n'est pas tant la perte (encore une) d'un édifice historique (d'ailleurs sa valeur architecturale était plutôt modérée) qui me chagrine, mais la concussion, la corruption, la perversion, la malversation, la malhonnêteté, la trahison, la fraude, la vénalité, la pourriture, la saloperie, le trafic, le pillage, l'improbité, bref... la merde politico-mafieuse qui gangrène les plus hautes sphères des organes de cet Etat dans la plus absolue impunité, au vu et au su de la population, des medias, ainsi que des autorités de contrôle et de répression qui souvent sont elles mêmes compromises dans ces business merdeux. Quelle honte, c'est à vomir!
Bon, ben voilà, j'ai de nouveau vidé mon sac :-)
Joyeux anniversaire
Eh ouais, parce que ceux qui suivent mon blog de près devraient le savoir. Mon blog a reçu l'anniversaire des 2 ans, le mercredi 21 février. 2 ans de publication, de photos, d'articles sur Prague et sur la République Tchèque, 2 ans de travail (enfin de travail, ça me plaît aussi, alors je ne vais pas me plaindre), 2 ans de commentaires majoritairement flatteurs, occasionnellement TRES flatteurs, 2 ans de rencontre avec certains qui ont lu (mon blog), qui ont vu (Prague), et qui on bu (un coup avec moi), 2 ans donc. C'est dingue, dire que je ne m'en lasse pas. Sinon cette fois je ne vais pas vous mettre de statistiques, on va attendre les 5 ans (faignant :-) mais je vous ai mis quelques photos de notre hiver de 3 jours où il a neigé (j'aime bien la neige, moi). Prague était à nouveau magnifique, avant que les services d'entretien ne transforment la neige en gadoue noire boueuse. Pis maintenant c'est le printemps, alors fini la neige... A l'année prochaine le beau manteau blanc.
Premier truc
Alors on va commencer avec un truc qui arrive malheureusement souvent, et qu'on risque de ne pas voir éradiqué si vite: le vandalisme sur les monuments culturels. Que dire? C'est stupide, c'est gratuit, c'est révoltant, mais que voulez-vous, cette planète offre également asile aux plus ineptes imbéciles que même la nature n'aurait jamais pensé imaginer dans ses pires cauchemars, alors pas de bol, mais faut faire avec. De quoi s'agit-il? Ben fin janvier, dans la nuit du 25 au 26, quelqu'un a arraché les inscriptions en hébreux (et breux, il est des nôtres...) qui se trouvent sur la statue du pont Charles intitulée "le calvaire". Acte de vandalisme? Antisémitisme? Anti christianisme? Simple débilité? Acte incontrôlé d'ivrogne? On ne le sait pas. Ce qui est sûr, c'est que le dommage culturel est inestimable parce que les lettres en bronze sont d'origine. Le Christ (en bronze aussi) a été acheté à Dresde en 1657, mais date de 1629 (moulé ou coulé en...). Puis on lui a trouvé une croix libre, enfin vide, parce qu'un Christ sans croix, c'est comme un Bernard l'air mite sans coquille, et hop, sur le pont Charles pour faire joli. Mais en 1696, le citoyen juif "Elias Backoffen" aurait blasphémé devant cette sculpture, aussi il fut condamné à payer l'inscription en hébreux, qui signifie (en gros): "Saint, Saint, Saint est le Seigneur". Enfin c'est selon la traduction en Tchèque, parce que moi l'hébreux, hein... Quoi qu'il en soit, il semblerait que cette inscription ait un caractère offensant envers la communauté juive, aussi il a été récemment (quelques 7 ans déjà) apposé une pancarte explicative sur le contexte historique (ce qui, soit dit en passant, n'enlève pas le caractère offensant, s'il y a, mais l'explique, c'est tout). Décidemment, quand je vous dis que la religion est nuisible à la santé. Heureusement que les temps ont changé, parce que sinon Prague serait recouverte d'inscriptions en bronze payées par mes soins. Bon, mais concernant le dommage tout n'est pas perdu, parce que les plongeurs de la police ont retrouvé dans le fleuve "Vltava" une partie des caractères de l'inscription vandalisée. Mais celle-ci ne sera pas remise en place de sitôt, parce que les restaurateurs souhaitent la restaurer (ben tiens, c'est leur boulot après tout). Ah si, encore une hypothèse intéressante, tiens. Le lendemain de cet acte sordide, on a retrouvé un corps sans vie dans le fleuve (sans doute noyé). Selon l'autopsie, la date de la mort du cadavre serait identique à celle de l'acte de vandalisme. Et bien que l'enquête n'ait toujours pas établi de lien entre les 2 évènements, il est envisageable que le macchab encore vivant soit monté sur la statue (pour faire une photo?), aurait perdu l'équilibre (imbibé d'alcool?), tenté de se raccrocher à ce qui se trouvait à portée de main (l'inscription?), mais trop lourd et trop gros (un anglais?) serait tombé dans l'eau (avec les caractères manquants et retrouvés). Eh, ça tient debout non? Ca tient même mieux debout que le gros anglais ivre sur le parapet du pont.
Second machin
Le second truc, que chais pas si vous vous en êtes déjà rendu compte, mais si vous n'êtes pas à Prague alors sans doute pas, c'est qu'il existe des journaux gratuits qui sont distribués chaque jour (ouvré) à des centaines de milliers de personnes par des vendeurs de journaux gratuits aux heures de pointes matinales (entre 6:30 et 8:30). Le principe est simple, les coûts du journal (infrastructure, immobilier, mise en page, publication, impression, personnel humain...) sont entièrement couverts par les annonces et la pub, et l'information provenant des agences de presse (genre Reuters, Associated Press, AFP, EFE...) est livrée telle quelle, primitivement, et de façon condensée, sans la moindre analyse ni commentaire. Ici à Prague, c'est un vrai phénomène à certaines stations de forte affluence. Mais commençons par le commencement.
Tout a débuté ici en Juin 1997 avec Metro (groupe suédois), qui parait dans une centaine de villes de quelques 20 pays du monde connu (Boston, Hong-Kong, Stockholm, Santiago du Chili... et Prague). Le journal serait tiré à 5 millions d'exemplaires (dans le monde), mais chaque jour (selon leurs statistiques) ce journal serait lu par quelques 15 à 18 millions de personnes (les gens doivent se le voler, photocopier...). En 2004 le bénéfice aurait été de 300 millions de dollars. C'est énorme, et à la fois indécent car contrairement aux vraies rédactions où travaillent des centaines de personnes, chaque succursale de Metro emploie seulement quelques 10 journalistes. Bien entendu, le niveau des articles s'en ressent également. Le contenu est laconique, extrêmement succinct, et donc ça va bien pour donner un avant goût de fast-food, aucunement pour combler la faim avec un canard rôti sur lit de choucroute et knedlík variés. Aussi on peut s'étonner à juste titre du succès de cette presse. Remarquez qu'on peut également s'étonner, et toujours à juste titre, du succès de la presse tas d'merde (dite populaire, ou tabloïde). Tiens, parenthèse puisque j'en parle, regardez les statistiques suivantes qui montrent le nombre moyen de lecteurs en milliers de la dernière édition des journaux au second et quatrième trimestre 2006 (désolé, je n'ai pas trouvé mieux, enfin plus simple):
1548 - Blesk (journal caca)
1145 - MF Dnes (ok)
498 - Právo (con-muniste, fumiers!)
297 - Šport (hum...)
286 - Aha! (journal caca)
225 - Lidoví noviny (hum...)
(Pis aussi d'autres, plus petits...)
Autrement dit le quotidien "Blesk" est largement le journal le plus lu, alors que son contenu est largement le plus crétin de toute la presse (n'oublions pas "Aha!). Je vous montre juste en exemple quelques spécimens de la version Internet du 22 février 2007, ça vaut le coup. Alors en première page: "Katka, 12 ans, elle a le cancer, elle vient d'être amputée d'une jambe, et ne sais pas où habiter". Bien sûr, on vous met la bonne photo couleur de la malheureuse, yeux hagards par la détresse, chauve par la chimiothérapie, assise dans un fauteuil roulant par l'amputation. Tout y est, sauf l'odeur du formol, dommage. "La journée commence bien! Y a quand même des gens vachement plus mal lotis que moi" doit se dire le couillon moyen qui lit ça. Passons à la rubrique "Faits intéressants". Alors avec une annonce pareille, on se demande si l'éditorialiste ne s'est pas planté de journal. Mais non: "les vierges ont des problèmes d'os, les poissons de coeur". Vous l'aurez compris, il s'agit de statistiques traumatiques selon le signe zodiacal. Hum, pourquoi pas après tout, c'est marrant les statistiques parfois. Faut juste faire gaffe à ce que le couillon moyen n'y voit pas une relation de cause à effet, sans quoi les cardiologues n'ont pas fini de voir du poisson dans les prochaines semaines. Pis le pisse-ligne qui est tombé sur ces statistiques a sans doute dû continuer la lecture, et nous a vomi dans la même veine la rubrique "santé": "une bonne adresse protège le coeur de l'infarctus". Donc selon l'article et selon les quartiers (peut être même les rues), les gens sont plus sensibles aux maladies cardio-vasculaires ici que moins là-bas.
Elle: "Ah bon? Flûte alors. Régis, faut qu'on déménage."
Lui: "Et on va dans le quartier où repoussent les cheveux ou dans la rue où il y a des grosses biroutes?"
Et toujours dans la série santé, moi j'ai arrêté de dormir dans un lit, c'est vachement dangereux, 80% de la population meure dedans. Sans dec, chuis scié, dire que des gens achètent et lisent ça. Alors qu'est-ce qui explique le succès de cette presse fast-food et torchon merdeux? Est-ce que la majorité de la population Tchèque est composée de débiles endurcis, de faigants de la méninge ou des deux à la fois? Fin de parenthèse et retour aux journaux gratuits, pour lesquels je vais essayer de répondre à la question du dedans de ma parenthèse (le succès de la presse gratos, parce que pour "Blesk", c'est peine perdue). Au début, j'avais catégoriquement refusé de lire ces journaux. Puis je me suis retrouvé dans le métro, 20 minutes à regarder la plèbe qui monte et qui descend, qui généralement fait la gueule (pour la locale) ou qui se fait barboter son portefeuille (pour l'étrangère). Pis surtout en hiver, on ne voit pas les jupes/jambes des filles, bref, c'est l'ennui total. Alors un jour je me suis dit hop, allez, j'essaye, c'est gratuit et chuis pas obligé de m'y abonner non plus. Pis j'ai pris l'habitude, comme ça, pour passer le temps. Maintenant, lorsque je voyage populo, je lis les articles concernant l'actualité, ça me fait exactement le trajet aller, et je sais en gros ce qui se passe dans le monde, dans les grandes lignes. Pis si je souhaite approfondir certains sujets, je m'en retourne vers la presse Internet (Tchèque, Anglophone comme Française). Hop, une impression au bureau, et j'ai de la matière pour le trajet retour (et surtout je me sens moins... con).
Quoi qu'il en soit, devant un tel succès (de la presse gratos fast-food), d'autres éditeurs ont emboité le pas. En novembre 2005 est apparu 24 hodin de l'éditeur zurichois Ringier, qui fait aussi en Tchéquie cette nauséabonde merde populiste "Blesk", et en Suisse l'Hebdo, l'Illustré, Blick, Bo, Blush, Edelweiss, Bolero, TV8... Puis en Avril 2006 est apparu Expres, du groupe MaFra (groupe "Rheinisch-Bergische Druckerei und Verlagsgesellschaft" ou RBDV), qui fait aussi en Tchéquie "MF Dnes" et "Lidové noviny". A certaines stations bien fréquentées, vous trouverez les 3 titres en même temps, alors il vous faudra choisir. Metro est, par exemple, prétendu plus orienté vers les technologies de l'information (ah bon?), 24 hodin serait plus boulevard (pour sûr), tandis que l'Expres essaye de charmer la population étrangère avec une page complète en Anglais (mais il est plus difficile à trouver). Remarquez bien que ces 3 publications sont toutes superficielles sur l'actualité, et pratiquement muettes sur la culture (sauf si l'on considère la téloche et les menstruations de Michael Jackson comme de la culture).
Alors un avenir pour ces journaux? Oui, non, honnêtement je ne sais pas. Mon opinion est que 3 journaux c'est de trop, et au moins un titre va bientôt jeter l'éponge. Les annonces (de particulier à particulier dont vivent ces quotidiens) se déplacent de plus en plus vers Internet, de part la facilité de publication, les options de recherche, la durée de présence en ligne et le faible coût. D'autre part la similitude de l'information devrait conduire chaque publication à se différencier de la concurrence par une orientation claire et spécifique (boulevard-caca, information pure, sport...). Survivra donc sans doute celle (publie) qui saura faire preuve d'originalité et qui attirera le lecteur par une offre inédite.
Troisième bidule
Dans la série on rêve debout les yeux ouverts, je voudrais le numéro 1. Alors je vous laisse lire cette stupéfiante information, qui me conforte dans l'idée que rien, mais alors vraiment rien, de type attaque terroriste ne peut arriver à Prague. Les mesures de sécurité sont tellement développées en terme de moyens matériels, informatiques, techniques, humains et maintenant surnaturels, que le premier
Quatrième bordel (un vrai)
Vous souvenez-vous que je vous avais parlé de la restitution de la cathédrale "svatého Víta" (St Guy, St Venceslas et St Adalbert) à l'Eglise (romaine-catholique)? Bon, alors oubliez tout, parce que la haute cour de justice en a décidé autrement, et la fameuse cathédrale du château de Prague retourne dans le patrimoine de l'Etat. La (les) raison(s)? Selon l'information du journal "MF Dnes", la décision de justice est écrite dans un langage complexe qu'il n'est point aisé de traduire ([Odůvodnění rozsudku je psáno složitým jazykem, který nelze jednoduše přeložit]). Mais en gros, et pour faire simple, parce que j'ai mes sources à moi qui parlent couramment le droit après 5 bières (et le tordu après 10 :-) et je me suis renseigné... donc en gros, les étatisations illégales et anticonstitutionnelles (aujourd'hui, mais pas avant) de l'ancien régime (con-muniste) doivent être réglées de façon législative (dans le cadre des lois sur les restitutions). En fait la décision du gouvernement con-muniste (d'il y a quelques 50 ans) de rendre (par voix législative) au peuple (et donc à l'Etat tchécoslovaque) la propriété de la cathédrale (jusqu'alors administrée par l'Eglise) serait toujours valable (selon la haute cour de justice) et les tribunaux n'auraient pas la compétence d'en décider autrement, puisque les tribunaux appliquent la loi, mais aucunement ne délibèrent sur sa légitimité. Ben oui, c'est plutôt sensé comme raisonnement, même après 5 bières.
Alors ben du coup, l'Eglise est consternée, mais surtout les touristes n'y comprennent plus rien. Ben tiens, souvenez-vous qu'elle (l'Eglise) avait soudainement augmenté le prix d'entrée en la cathédrale à 100 CzK (3,5 €, ce qui est raisonnable lorsqu'on sait que cela coûte 7,5 € pour rentrer en l'abbaye de Westminster, ou dans les tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris), et que pendant plusieurs semaines c'était un foin total car le ticket d'entrée au château était supposé inclure l'entrée en la cathédrale. "Ben oui mais non, ça vient de changer", devaient expliquer les dames de caisses, ce qui bien évidemment éveillait un légitime soupçon d'escroquerie dans la tête du visiteur. Aujourd'hui les tickets d'entrée au château n'incluent plus la cathédrale, alors que va-t-il se passer, réintégration dans le package château, maintien des 100 CzK, opportunité d'augmentation? Et l'accès à la prière? L'entrée aux croyants était libre pour les prières, sauf entre 10:00 et 14:00, heures d'affluence des touristes (qui payent plein pot, eux). Sera-ce maintenu? Comment prouver sa bonne foi? Ceci-dit, au delà de la propriété, et au delà du prix d'entrée, c'est la justice qui en prend un coup aujourd'hui. Quelle crédibilité peut-on avoir en une institution qui ignore jusqu'à son cadre de fonctionnement, son domaine de compétence? Ca fout les boules moi je dis!
Jamais quatre sans cinq
Sans dec, quand la plus évidente corruption et la plus hallucinante connerie se mettent à travailler de concert, on en arrive à ça. Au début du XX ème siècle, un architecte local ("Robert Motka") du bled de "Přerov" (vers "Olomouc") construisit un édifice sans réelle importance architecturale. Pas moche, ni beau, juste un édifice, comme tant d'autres d'à l'époque. Sauf que celui-ci devint par la suite maison des associations, centre névralgique du "KSČ" en 1963 (parti con-muniste, fumiers), puis salle de cinoche, de danse, d'activité pour p'tits vieux, salle de billard, casino, disco les week-ends, buvette... Bref, cette baraque servait à tout et à rien, mais chaque habitant de la région, jeune comme vieux, la connaissait car il s'y était forcement arrêté un jour. Officiellement nommée "Trávník", tout le monde l'appelait "Komuna". On finit par classer l'édifice sur le patrimoine culturel de la République, mais plus pour sa fonction, pour les souvenirs que les habitants du coin en avaient, que pour sa valeur architectonique plutôt faible. Le problème, c'est que sur un édifice classé, on ne peut pas y faire quoi que ce soit qu'on voudrait. Par contre, on est dans l'obligation de l'entretenir, et généralement pour cher, car nécessitant matériaux et artisans de qualité. Bref, le truc tombait en délabrement, était sous-utilisé, mais toujours classé. Puis est arrivé au ministère de la culture un ministre, et surtout il y a 6 mois un sous-ministre en la personne de "František Formánek" (fumier). Et celui-ci est passé par "Přerov", aurait considéré l'édifice comme délabré (ce qu'il était, certes), et l'aurait rayé de la liste du patrimoine culturel, comme ça, parce qu'il en a le droit, à lui tout seul. Curieusement, il avait été soutenu par le conseil municipal à l'époque. Aujourd'hui ces bougres d'imbéciles là retournent leur veste, au motif qu'ils auraient reçu des informations partiales, inexactes, et que cela sentirait le caca pourri, voire la magouille véreuse. Ben oui, mais avant que les habitants de la ville ne se mettent à défendre ardemment leur édifice, ils n'y voyaient aucun inconvénient à sa démolition (les cons). Bref, profitant de la désinscription du bâtiment à la liste du patrimoine culturel, le propriétaire s'est empressé d'en finir une fois pour toute. Les grues, les bulldozers et les démolisseurs sont arrivés, et ont commencé le travail pour lequel ils étaient payés. Sur ce, les plus décidés des défenseurs de la "Komuna" ont alerté les medias, occupé les bulldozers et le chantier, installé des pancartes à la Green Peace, et c'est devenu une affaire d'état. Tout le monde s'est mis à défendre ce splendide bâtiment qui doit être conservé pour les générations futures. Et afin de retarder la démolition, l'administration de la commune a interdit les travaux au motif que le chantier n'était pas protégé, et que la mairie n'avait reçu aucun document prouvant la coupure du gaz. Tout fut réglé sous 48h, et la démolition reprit son cours. Entre temps le ministère de la culture se dépêchait de reclasser le bâtiment, vite vite, mais vous savez ce que c'est l'administration... L'on a même adressé une lettre recommandée par porteur au représentant de la société propriétaire (Reinvest Corporation), "Jan Prokop", l'informant de la volonté de reclasser l'édifice et donc de cesser la destruction. Mais il était introuvable, et son téléphone mobile était éteint (ben tiens). Et tant qu'il ne prenait pas connaissance de la missive du nouveau ministre de la culture (parce qu'entre temps l'on avait changé de ministre, comme de sous-ministre), la démolition pouvait tranquillement continuer. L'on a donc recherché le bonhomme activement, très activement et pendant tout le week-end, l'on a fait appel aux forces de police qui se sont rendues à son domicile, sur son lieu de travail, mais rien, à croire que ce
Bon, ben voilà, j'ai de nouveau vidé mon sac :-)
Joyeux anniversaire
Eh ouais, parce que ceux qui suivent mon blog de près devraient le savoir. Mon blog a reçu l'anniversaire des 2 ans, le mercredi 21 février. 2 ans de publication, de photos, d'articles sur Prague et sur la République Tchèque, 2 ans de travail (enfin de travail, ça me plaît aussi, alors je ne vais pas me plaindre), 2 ans de commentaires majoritairement flatteurs, occasionnellement TRES flatteurs, 2 ans de rencontre avec certains qui ont lu (mon blog), qui ont vu (Prague), et qui on bu (un coup avec moi), 2 ans donc. C'est dingue, dire que je ne m'en lasse pas. Sinon cette fois je ne vais pas vous mettre de statistiques, on va attendre les 5 ans (faignant :-) mais je vous ai mis quelques photos de notre hiver de 3 jours où il a neigé (j'aime bien la neige, moi). Prague était à nouveau magnifique, avant que les services d'entretien ne transforment la neige en gadoue noire boueuse. Pis maintenant c'est le printemps, alors fini la neige... A l'année prochaine le beau manteau blanc.
Commentaires
C'est incroyable ce truc de vandalisme. Si seulement chaque vandale pouvait se noyer dans la Vltava,,,
Alors pour les noyades, non, j'aimerais autant pas qu'ils viennent se noyer dans la Vltava, parce qu'avec ce qu'il y a de vandales, d'imbéciles et de couillons qui devraient se noyer dedans, les inondations de 2002 seraient du bain de pieds en comparaison, genre, alors non tant qu'à faire non, j'aimerais autant pas :-)